Un film dont la récente interdiction aux moins de seize ans, chez nous, a fait couler beaucoup d'encre...
Après Animal Kingdom, une nouvelle preuve de la noirceur du cinéma australien actuel ?
TD
Les Crimes de Snowtown, Justin Kurzel (2011)
- Thomas Day
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Re: Les Crimes de Snowtown, Justin Kurzel (2011)
J'ai vu la bande-annonce qui m'a pas mal intriguée...je m'adresse donc à ceux qui l'ont vu : Est-ce qu'il vaut le détour ?
Le Docteur : Nous voici à New-New-York [...] En fait, c'est le 14ème New-New-York ce qui fait New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-York.
Re: Les Crimes de Snowtown, Justin Kurzel (2011)
Pour ma part, pas vu, mais Lucius Shepard n'a pas cessé de me le conseiller lors de sa venue en France.
Re: Les Crimes de Snowtown, Justin Kurzel (2011)
Oui. De mon point de vue : carrément.Jul59 a écrit :J'ai vu la bande-annonce qui m'a pas mal intriguée...je m'adresse donc à ceux qui l'ont vu : Est-ce qu'il vaut le détour ?
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Re: Les Crimes de Snowtown, Justin Kurzel (2011)
Je plussoie, un film fascinant, dérangeant, intelligent et acéré.
Un poil trop long mais c'est pour chipoter.
Un poil trop long mais c'est pour chipoter.
Re: Les Crimes de Snowtown, Justin Kurzel (2011)
Dans ce cas je l'ajoute sur ma liste !
Le Docteur : Nous voici à New-New-York [...] En fait, c'est le 14ème New-New-York ce qui fait New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-New-York.
- Thomas Day
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Re: Les Crimes de Snowtown, Justin Kurzel (2011)
Je suis très partagé.
D'abord, il y a quelque chose de lancinant dans le film qui en rend la vision éprouvante physiquement, c'est long, on sent que c'est long, ça se veut hypnotique et en même temps j'ai été obligé de détourner les yeux à un moment, insoutenable (et limite gratuit, ce qui m'a énervé).
Je ne suis pas convaincu par la "sincérité" du projet ; je trouve que le mélange d'ellipses incessantes et de scènes sexuelles ou d'horreur frontales passe pas toujours bien ; ça crée un film original et en même temps j'ai l'impression que le réal me hurle aux oreilles "regarde, mec, comme je suis bon, j'ose tout". Ça il ose, je vais pas spoiler, mais on en prend plein la gueule (mais avec le vague sentiment que tout ça est quand même limite complaisant).
Il n'y a pas de vrai effort narratif et il faut donc rester concentré sur un scénario exigeant qui parie beaucoup sur l'intelligence du spectateur et sa capacité à endurer le pire (j'ai vu le film sans vraiment savoir de quoi il parlait ; j'avais lu une ou deux critiques il y a longtemps, critiques très positives dont j'avais évidemment oublié les détails).
Après, c'est clair que c'est un "putain de premier film" et que deux ou trois scènes m'ont littéralement scotché, notamment l'hallucinante scène de "repas" où l'homophobie white trash est portée à un niveau d'incandescence rarement vu au cinéma, rarement lu en littérature. Sans parler de la scène des enregistrements audios qui est d'une maîtrise démente.
Lucas Pittaway et Daniel Henshall sont incroyables d'intensité. Henshall est terrifiant par moment et jamais dans la colère ou l'exubérance, mais dans le rentré, le froid, le contrôle et le sourire (tout le contraire d'un Klaus Kinski en roue libre). Louise Harris, qui joue la mère, a un jeu très fin qui la place parfaitement dans le puzzle.
La bande-son, le travail sur les sonorités, la musique de Jed Kurzel, tout ça est juste à tomber.
Je ne le "conseillerai" pas, c'est un film qui descend très profond, qui peut vraiment perturber ; éprouvant, pas aussi réussi qu'on a bien voulu le dire, mais très très intéressant.
Quant à l'interdiction au moins de 16 ans, c'est un peu un minimum... Foutez pas votre gamin de douze ans devant en vous disant qu'il est vachement mûr pour son âge.
TD
(Vu en Blu ray sur un écran de bonne taille ; mais sans doute à voir si possible dans une salle de cinéma où le rythme lancinant se fera moins sentir. Et puis il ne faut pas être dépressif ou fatigué ; c'est sûr que ça le fera pas.)
D'abord, il y a quelque chose de lancinant dans le film qui en rend la vision éprouvante physiquement, c'est long, on sent que c'est long, ça se veut hypnotique et en même temps j'ai été obligé de détourner les yeux à un moment, insoutenable (et limite gratuit, ce qui m'a énervé).
Je ne suis pas convaincu par la "sincérité" du projet ; je trouve que le mélange d'ellipses incessantes et de scènes sexuelles ou d'horreur frontales passe pas toujours bien ; ça crée un film original et en même temps j'ai l'impression que le réal me hurle aux oreilles "regarde, mec, comme je suis bon, j'ose tout". Ça il ose, je vais pas spoiler, mais on en prend plein la gueule (mais avec le vague sentiment que tout ça est quand même limite complaisant).
Il n'y a pas de vrai effort narratif et il faut donc rester concentré sur un scénario exigeant qui parie beaucoup sur l'intelligence du spectateur et sa capacité à endurer le pire (j'ai vu le film sans vraiment savoir de quoi il parlait ; j'avais lu une ou deux critiques il y a longtemps, critiques très positives dont j'avais évidemment oublié les détails).
Après, c'est clair que c'est un "putain de premier film" et que deux ou trois scènes m'ont littéralement scotché, notamment l'hallucinante scène de "repas" où l'homophobie white trash est portée à un niveau d'incandescence rarement vu au cinéma, rarement lu en littérature. Sans parler de la scène des enregistrements audios qui est d'une maîtrise démente.
Lucas Pittaway et Daniel Henshall sont incroyables d'intensité. Henshall est terrifiant par moment et jamais dans la colère ou l'exubérance, mais dans le rentré, le froid, le contrôle et le sourire (tout le contraire d'un Klaus Kinski en roue libre). Louise Harris, qui joue la mère, a un jeu très fin qui la place parfaitement dans le puzzle.
La bande-son, le travail sur les sonorités, la musique de Jed Kurzel, tout ça est juste à tomber.
Je ne le "conseillerai" pas, c'est un film qui descend très profond, qui peut vraiment perturber ; éprouvant, pas aussi réussi qu'on a bien voulu le dire, mais très très intéressant.
Quant à l'interdiction au moins de 16 ans, c'est un peu un minimum... Foutez pas votre gamin de douze ans devant en vous disant qu'il est vachement mûr pour son âge.
TD
(Vu en Blu ray sur un écran de bonne taille ; mais sans doute à voir si possible dans une salle de cinéma où le rythme lancinant se fera moins sentir. Et puis il ne faut pas être dépressif ou fatigué ; c'est sûr que ça le fera pas.)
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Re: Les Crimes de Snowtown, Justin Kurzel (2011)
Je viens de le visionner et je partage peu ou prou l'avis de TD. Une réalisation impressionnante, des acteurs remarquables (Henshall campe le plus effrayant psychopathe qu'il m'ait été donné de voir, répugnant de banalité), mais quelque chose d'un peu "fumeux" à l'arrivée (en passant, j'ai eu un sentiment similaire avec True Detective). Le film est sordissime (précisons qu'il s'agit d'une "histoire vraie"). Je n'en verrais pas un comme ça chaque soir. Et la scène qui a fait détourner les yeux à Thomas est en effet totalement dispensable et même franchement déplacée. Une franche faute de goût de mon point de vue.
Je préfère à ce Snowtown le Animal Kingdom de Michod, autre métrage destiné à faire baisser le tourisme en Australie. Ca reste cependant un très bon film.
Je préfère à ce Snowtown le Animal Kingdom de Michod, autre métrage destiné à faire baisser le tourisme en Australie. Ca reste cependant un très bon film.
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