Le livre numérique devrait être 40 % moins cher

[Clément]

Les auteurs du rapport Les enjeux de l’application du taux réduit de TVA au livre numérique, préconisent un fort écart de prix avec le livre imprimé pour lutter contre le piratage.Le livre numérique devrait être 40 % moins cher, selon une étude

Si l’application de la TVA à 7% sur les livres numériques, effective depuis le 1er janvier, s’accompagne d’un effort supplémentaire et immédiat des éditeurs baissant les prix des livres numériques au tarif attendu par le public, soit environ 40 % de moins que les livres imprimés, les lecteurs résisteront (presque) à la tentation du piratage et le chiffre global de l’édition se maintiendra au cours des prochaines années, selon un rapport Les enjeux de l’application du taux réduit de TVA au livre numérique, (disponible en pdf ci-dessous).

En revanche, si les prix des « ebooks » restent à leur niveau actuel, soit - 20 % de réduction environ par rapport au papier, le marché légal du livre numérique se développera peu et le piratage captera 15 % du marché global d’ici 2015, y compris aux dépens du livre imprimé, selon les hypothèses de cette étude réalisée par le Contrôle général économique et financier (CGEFi), avec la participation de la Direction générale des médias et des industries culturelles (DGMIC).

Un choix intermédiaire, avec un décrochage immédiat de 30 % par rapport au papier, correspondant à la baisse de TVA, suivi d’une réduction progressive des prix, ne suffirait pas à contenir le piratage qui prendrait 6 % du marché selon ce rapport commandé par les ministères de la Culture et des Finances.

Ce travail doit apporter des arguments à Jacques Toubon, chargé de convaincre les dirigeants de l’Union européenne et ceux des Etats membres qu’un taux réduit de TVA sur le livre numérique profitera à tous et produira même plus de recettes fiscales (voir notre enquête dans Livres Hebdo 893, du vendredi 20 janvier 2012). La France a décidé d’appliquer cette réduction en contrevenant à la réglementation de l’Union européenne, ce qui devrait entraîner l’ouverture d’une procédure d’infraction dans les prochaines semaines, de même qu’à l’encontre du Luxembourg qui a adopté aussi un taux réduit (3 %).

Pour le moment, les prix des livres numériques restent encore loin de cette recommandation, au moins pour ceux que nous avons relevés sur les 20 meilleures ventes de romans, et sur celles des essais et documents. Si la version numérique de La couleur des sentiments, le best seller de Kathryn Stockett publié chez Jaqueline Chambon, affiche une réduction de 37 %, les baisses constatées n’atteignent pas ce décrochage : un peu plus de 30 % chez Flammarion, de 26 à 29 % chez Gallimard, autour de 25 % chez Albin Michel, de 20 à 22 % chez Fayard, Grasset, ou encore chez Plon et Robert Laffont, le tout par rapport au grand format. Lorsqu’un titre est déjà disponible dans sa collection de poche, Gallimard a aligné le prix numérique sur celui de Folio.

Si un fort différentiel de prix peut contenir le piratage, selon l’hypothèse de l’étude, le développement du marché numérique profitera néanmoins aux revendeurs prêts à le capter, qui sont pour le moment les grands groupes issus des nouvelles technologies.

Source : Livres Hebdo

[Erwann]

Le livre numérique devrait être 40 % moins cher, selon une étude.

Certains ne l'ont pas (encore) compris, semble-t-il.

[Olivier Girard]

Le livre numérique devrait être 40 % moins cher, selon une étude.

Certains ne l'ont pas (encore) compris, semble-t-il.

Pas étonnant. Il s'agit, pour 10/18, d'éditions numériques des grands formats papiers (car oui, 10/18 fait du grand format). Le poche étant désormais dispo, le numérique se retrouve plus cher que le poche.
La même chose se produira au Bélial' tôt ou tard. Le grand format de Zendegi, par exemple, coûte 23 €. Le numérique 10,99 €. Le jour où le poche paraîtra (dans 2 ou 3 ans, par exemple), ce dernier sera sans doute vendu moins cher que le numérique. Et comme nous n'avons contractuellement pas le droit de proposer le livre numérique moins de 10,99 € (et que de toute façon, si on le fait, il n'y aura tout simplement pas d'édition poche)...

[Herbefol]

Vous ne pourrez pas toucher à son prix numérique ?
Donc en gros, si jamais ça ressort en poche un jour, vous risquez de voir vos ventes numériques tomber à zéro ou presque sur ce titre, non ? Enfin personnellement, il n'y a aucune chance que j'achète un fichier plus cher qu'un exemplaire papier, même au format poche. Je veux bien être sympa, mais il y a des limites.

[Franjov]

Vous ne pourrez pas toucher à son prix numérique ?
Donc en gros, si jamais ça ressort en poche un jour, vous risquez de voir vos ventes numériques tomber à zéro ou presque sur ce titre, non ? Enfin personnellement, il n'y a aucune chance que j'achète un fichier plus cher qu'un exemplaire papier, même au format poche. Je veux bien être sympa, mais il y a des limites.

En même temps, les ventes de la version papier risquent aussi de chuter ce jour là. Ça fait sans doute un peu partie du modèle économique du Bélial, non ?

Moi aussi, ça me ferait plaisir de voir arriver quelques années après la sortie du livre une version "poche numérique" à bas prix. Ça arrivera sans doute un jour ou l'autre sur le marché du numérique. Wait and see.

[Herbefol]

Il suffit d'ajuster le prix du numérique par rapport au poche, pas besoin de faire grand chose d'autre. Je ne sais pas s'il y a des livres qui ont déjà bénéficié de l'effet passage au poche chez Bragelonne, mais je sais que certains titres chez eux ont connu une baisse de prix sur la version numérique après un certain délai. Après, tout est effectivement fonction de ce qui est signé dans les contrats de droits numériques.
Mais ne pas permettre à ces prix de s'aligner sur le poche une fois ce dernier sorti, je trouve ça un peu dommage. Comme le fait remarquer Franjov, les ventes de grands formats baissent vraisemblablement aussi au moment d'une reprise poche, mais elles peuvent continuer quand même, dans une moindre mesure, puisque le grand format apporte une plus-value par rapport au poche (meilleure lisibilité, plus bel objet, etc.), alors que la plus-value du numérique sur une édition poche me semble plutôt nulle.