Xavier Mauméjean a écrit :Je te trouve un brin sévère, Jean-Claude. Quelle importance, si cette structure sert la narration, ce qui est le cas ici ? Et le beau roman de Roland C Wagner est bâti sur une construction assez semblable, peut-être même plus ardue. Or tu es bien placé pour savoir qu'il moissonne les prix, dont le GPI.
Cette construction marche remarquablement bien pour le Wagner (un des livres importants de ces dix dernières années, AMHA) alors que j'ai trouvé ça un peu vain - pas mal vain, pour être franc - pour le Banks. Pourquoi ? Pour deux raisons. D'abord, cela rend la méchante caricaturale au possible, et cela transforme les différents affrontements en un puzzle artificiel dont moi, le lecteur, je me suis senti absent. Ensuite, et c'est peut-être la raison principale, c'est que ça brouille l'enjeu.
L'enjeu de Rêve de Gloire, de Roland, est en filigrane dans chaque paragraphe. On refait l'histoire, par extension le monde, par extension nous-mêmes. Je l'ai ressenti de manière évidente tout au long de la narration. L'enjeu du Banks - d'abord cette guerre, ensuite les divergences profondes de philosophie entre chaque camp, ensuite le pitch final sur les E.T. (je vais éviter de spoiler) apparaissent comme des commodités narratives plus que des enjeux. AMHA, encore une fois. Mais je n'ai pas été vraiment impliqué par le Banks alors que le Wagner m'a, littéralement happé.
C'est une opinion personnelle, que je peux tenter de justifier. Ce n'est pas un jugement absolu sur le bouquin - encore une fois, j'y ai trouvé plein de bonnes choses. Mais je l'ai lu comme un divertissement brillant et un peu vain. D'où ma critique.
La Terre, aujourd’hui. Un monde entre euphorie et tragédie, figé dans l’ombre du terrorisme et menacé par une crise financière globale. Les hommes connaissent ce monde. Mais peu savent qu’il existe une multitude d’univers parallèles, et une organisation puissante dotée d’agents capables de voyager à travers les mondes. Cette organisation s’appelle le Concern. Elle prétend guider et aider la Terre. À n’importe quel prix.
