Encore faut il un libraire près de chez soi. Si c'est pour faire 50km, payer le parking voire l'autoroute. Tu as beau avoir un libraire à ton écoute... autant lire les forums de discussions, les différents blogs et acheter sur Amazon !
Mais c'est vrai que j'ai toujours trouvé bizarre que certaines enseignes puissent faire la livraison gratuite sur les livres, ca revient à ne plus avoir un prix unique.
Enfin, j'ai trouvé la solution, je suis passé au numérique... (je ne sais pas si c'est une bonne solution pour nos libraires !) mais je ne commande plus chez Amazon...
Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre ?
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
Thomas Geha a écrit :Ils jouent beaucoup avec ça et finalement font exactement la même chose que les autres libraires : ils commandent, avec tout à fait le même ordre de délais.
La grosse différence, en tant que client, c'est que l'on n'a pas besoin de se déplacer pour passer commande sur un site, alors qu'en général, un libraire, faut passer une première fois.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
thomasday a écrit : Ton raisonnement ne fonctionne pas : un éditeur décide seul du prix de ses livres
Je ne parlais pas de la concurrence entre éditeurs, mais entre libraires — le sujet du fil est le prix unique
en librairie, pour les lecteurs, pas celui que facture l'éditeur au libraire..
thomasday a écrit : En fait, le modèle que tu prônes est le modèle anglais
Je ne prône aucun modèle, et surtout pas le modèle ultralibéral à l'anglaise.
Pour moi, le capitalisme a pas mal d'avantages économiques, mais à la condition impérative
qu'il y ait aussi un frein au moins aussi puissant que le libéralisme, comme des lois antitrust
effectivement appliquées.
Je me contentais de relever que, comme chaque fois qu'on parle du prix unique
et, plus généralement, de la situation des libraires, les mêmes arguments conservateurs
et le même refus de dialogue de la part des professionnels ressortaient, alors même
qu'on sait qu'ils sont désastreux.
Je suis parfaitement conscient aussi du fait que l'édition SF est particulièrement
dynamique et innovatrice, et qu'il y a sur cette liste un certain nombre d'acteurs
du milieu pas vraiment suspects ni de conservatisme, ni de parasitisme, ni de cynisme,
ni d'être spécialement "assoiffés d'argent". Mais, en un sens, ce n'en est que plus
probant. Si même des gens comme vous sont capables de balancer des choses comme :
thomasday a écrit : Quand on sait pas de quoi on parle l vaut mieux fermer sa gueule...
Thomas Geha a écrit : De toute façon, je ne vois pas pourquoi on essaie de vous convaincre de quoi que ce soit,
vous avez choisi votre système depuis longtemps. Grand bien nous fasse. Partez en Russie.
— c'est symptômatique d'un débat impossible, et probablement aussi d'un accompagnement
social impossible des inévitables évolutions. Les lecteurs sont plus nombreux que les libraires,
et si la seule réponse de ces derniers à des questions légitimes est "Partez en Russie",
la réponse sera « Non, tant pis, c'est vous qui dégagez ».
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
Histoire de relativiser la méchanceté d'Amazon et du Numérique réunis, un post des Editions du Petit Caveau récupéré sur FaceBook (l'autre Grand Satan) :
Les chiffres de vente numérique du 6 janvier, jour où Amazon a organisé une vente éclair du Manoir des Immortels d'Ambre Dubois à 1,99€, dépassent nos espérances. Certes, le livre s'était retrouvé premier de sa catégorie, mais quand même ! 194 ebook ont trouvé preneur (tous titres confondus, car la mise en avant de ce titre a profité à d'autres auteurs du catalogue). Pour nous, c'est providentiel.... Le mois est loin d'être terminé et les bénéfices sont une avance confortable pour l'impression de nos romans à venir (ou quand le numérique sauve le papier).
Parallèlement, il ne faut pas se leurrer : si le prix a eu un impact, les ventes sont surtout dues au soutien d'Amazon et d'Immatériel. Nos essais avec certains romans montre qu'un prix bas n'est pas toujours gage d'énormes ventes et que le juste prix pour les auteurs et les lecteurs reste donc toujours un savant calcul. Il faut aussi prendre en compte la période : beaucoup de gens ont eu un Kindle après Noël et le premier réflexe est d'aller voir ce qu'il y a en promo pour l'alimenter !
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
thomasday a écrit :En littératures de niche (comme la SF) un livre que vous payez 30 euros aujourd'hui devrait grosso modo en coûter 42.
Soit le secteur est subventionné à grands fonds depuis un bon moment, soit cet exemple ne tient pas la route. Avec un tel manque à gagner, le secteur du livre serait mort depuis un moment.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
- Thomas Day
- Modérateur
- Messages : 7644
- Enregistré le : 22 avril 2009 à 14:40
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
Herbefol a écrit :thomasday a écrit :En littératures de niche (comme la SF) un livre que vous payez 30 euros aujourd'hui devrait grosso modo en coûter 42.
Soit le secteur est subventionné à grands fonds depuis un bon moment, soit cet exemple ne tient pas la route. Avec un tel manque à gagner, le secteur du livre serait mort depuis un moment.
Comme je l'ai dit, il y a un certain nombre de mécanismes qui permettent (permettaient plutôt) cet état de fait, notamment de faire entrer dans les comptes d'exploitations des recettes hypothétiques, mais de les faire rentrer comme acquises. Il faut alors gagner vraiment ce que tu fais "entrer" sinon grosse cata, évidemment le tout lissé sur un exercice.
Cet exemple est valide chez moi, à peu près tout Lunes d'encre est en prix de vente théorique 20% ou 30% plus cher que ce qu'on met en librairie. Ça a augmenté à cause de la hausse de certains coûts, l'addition de nouveaux coûts (tout ce qui est lié au numérique par exemple), l'érosion de certaines mises en place (pas toute, la mise en place du Dernier Loup-Garou est la mise en place record de la collection hors Encore une chose de Eoin Colfer) toutes ces hausses n'ayant pas été renflouées par d'autres recettes.
Après c'est l'édition, on peut vivre en faisant du 1/9 ou 2/8, être positif avec 1 ou 2 livres sur dix qui renflouent tout le reste. L'intégrale H2G2 c'est une machine à sous, rien que ce titre couvre X gamelles. Maintenant la rentabilité de Lunes d'encre sur 2011 c'était pas brillant, 2012 je ne sais pas encore.
GD
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
Caliban a écrit :thomasday a écrit : Ton raisonnement ne fonctionne pas : un éditeur décide seul du prix de ses livres
Je ne parlais pas de la concurrence entre éditeurs, mais entre libraires — le sujet du fil est le prix unique
en librairie, pour les lecteurs, pas celui que facture l'éditeur au libraire..
Ah, oui, ça a bien réussi aux disquaires, ça...
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
nolive a écrit :Caliban a écrit : Je ne parlais pas de la concurrence entre éditeurs, mais entre libraires
Ah, oui, ça a bien réussi aux disquaires, ça...
Du point de vue de l'amateur de musique, on n'a jamais disposé d'autant de musique variée,
ni aussi bon marché.
C'est un cas d'école. Les disquaires avaient sans doute fait leur temps, pour des raisons
d'évolution technologique (et ne me fais pas dire ce que je ne dis pas à propos des libraires).
Il aurait sans doute mieux valu pour eux l'admettre et négocier collectivement un accompagnement
de leur reconversion, que nier l'évidence, hurler à la mort de la culture, et disparaître dans
l'indifférence générale.
Pour moi, on a toujours tort de sacrifier l'intérêt général à des intérêts corporatifs
réactionnaires. Ce qui ne signifie pas qu'il faut nécessairement sacrifier les corporations :
quand tout le monde y met du sien, il y a souvent des solutions gagnant-gagnant, comme
disent les économistes.
- Thomas Day
- Modérateur
- Messages : 7644
- Enregistré le : 22 avril 2009 à 14:40
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
Caliban a écrit :Pour moi, on a toujours tort de sacrifier l'intérêt général à des intérêts corporatifs
réactionnaires. Ce qui ne signifie pas qu'il faut nécessairement sacrifier les corporations :
quand tout le monde y met du sien, il y a souvent des solutions gagnant-gagnant, comme
disent les économistes.
J'attends les propositions concrètes de solutions gagnant-gagnant qui n'augmenteront pas encore le nombre de chômeurs en France.
On peut toujours payer moins en tant qu'acheteur (pour le livre, il y a l'occasion ou le numérique s'il existe), on peut même ne pas payer du tout (bibliothèques, piratage).
Aujourd'hui, beaucoup de gens, moi le premier, cherchent un prix sur certaines choses avant de chercher dans l'éventail du produit convoité (ses différentes incarnations) ce qui lui plait vraiment. Hier, j'ai acheté un casque audio en supermarché pour remplacer mon (super) casque qui a rendu l'âme parce qu'après deux ans de pérégrinations diverses et variées, de coups reçus dans le sac à dos, il ne pouvait en être autrement. J'ai pris un truc pas trop cher qui avait l'air pas mal et bon je vois la différence. Mon supermarché n'avait pas mieux et je n'avais pas envie de faire trente kilomètres pour aller à Montpellier ou Nîmes. Résultat, je vais acheter deux casques parce qu'hier je voulais pas rester sans casque.
Cette longue digression pour dire que "chercher un prix" c'est naturel, c'est comme ça (on voit ça dans les voyages avec les séjours à prix imbattables). Acheter un truc qui ne vous convient pas parce que vous réfléchissez pas assez avant d'acheter, ça arrive tout le temps.
Moi, je suis des deux côtés de la barrière (j'achète, je vends), je fais un livre, il doit me rapporter un miminum, ou du moins les 9 livres de l'année doivent additionnés faire un minimum de marge.
Un livre que j'achète 3000 euros (droits), il me faut éventuellement le faire traduire (10 000 euros), le mettre en page (aucune idée du prix), le faire corriger (aucune idée du prix), le faire imprimer (6000 euros, disons), payer l'illustrateur (600 euros), me payer moi (2% du prix HT de chaque exemplaire vendu).
Donc j'ai au minimum 12 000 euros à récupérer, la plupart du temps c'est plus de vingt.
Quel système alternatif me permet de diffuser ce produit et de me rapporter 12 000 euros après remise ? Parce que si c'est pas diffusé, je peux pas l'acheter, l'agent ou l'auteur ne sera pas intéressé.
C'est cher parce que je paye bien mes traducteurs (le cas échéant), ma correctrice, etc. Vous noterez que je ne paye pas bien mes auteurs (1500 euros d'à-valoir pour un premier roman français). Le jugement, il vient du lecteur, il veut ou non payer plus cher pour un produit a priori mieux "fini"...
Va-t-il continuer à y avoir assez de lecteurs pour faire vivre une collection comme Lunes d'encre ? Mystère et boule de gomme.
Je considère qu'un livre n'est pas un produit comme un autre, mais c'est sans doute parce que je suis un vieux con réactionnaire.
GD
Re: Vers la supression des 5% de remise sur le prix du livre
Caliban a écrit :Du point de vue de l'amateur de musique, on n'a jamais disposé d'autant de musique variée,
ni aussi bon marché.
Oui et non... Je vais prendre mon cas personnel, parce que c'est celui que je maîtrise le mieux. Certes, depuis quelques années, je peux entendre des trucs de plus en plus spéciaux, je peux tester, j'écoute des choses variées. Mais. Parce qu'il y a un mais... Mais je n'ai jamais acheté aussi peu de CD. Pas parce que je ne veux pas, j'ai encore envie d'avoir des CD, mais parce que je ne PEUX pas. A partir du moment où l'on décide de ne pas avoir de carte de crédit (et c'est une décision beaucoup plus commune - et raisonnable - qu'on ne le pense, je ne connais qu'une seule personne dans mon entourage direct à avoir une carte de crédit - dans celui indirect, je ne sais pas, je n'ai pas pensé à poser la question), acheter un CD relève de l'impossible. Parce que depuis la disparition des disquaires, je n'ai plus qu'un Free Record Shop dans ma ville, espèce de sous-Virgin qui ne vend que les gros trucs commerciaux. Alors si je veux acheter le dernier Muse, facile. Mais si je veux un Godspeed You! Black Emperor ou même, plus commun pourtant, un Sigur Ros, je peux toujours courir. Courir vers la capitale ou même vers d'autres pays, parce que je ne trouver rien ici. Sauf en seconde main. Les seuls CD que j'ai achetés hors-Bruxelles ou Londres ces dernières années, je les ai achetés en seconde main. Alors qu'il y a encore 5-6 ans, j'en achetais 4-5 par mois (voire plus), parce qu'il y avait encore des (vrais) discaires dans ma ville (deux)(dont un passionné de classic rock). Maintenant, si je veux des trucs plus spéciaux, je dois me tourner vers les bibliothèques (et j'ai découvert récemment le plaisir de pouvoir faire commander ce qu'on veut aux collègues quand on est de l'autre côté de la barrière). Mais ne nous leurrons pas: quand on emprunte des CD, on n'achète plus vraiment après, à de rares exceptions (je suppose que je ne dois pas expliquer pourquoi...).
Donc oui, je n'ai jamais autant écouté de trucs divers et variés. Mais juste ECOUTE. Je ne fais quasiment plus vivre l'industrie musicale (je ne me souviens même plus de quand j'ai acheté un CD neuf la dernière fois, un an peut-être? J'en ai reçu un il y a 3 mois mais ça ne compte pas vraiment)(et pour rappel, pas parce que je n'ai plus besoin d'en acheter, juste parce que je n'ai pas accès à ce que je veux acheter). Donc même si j'y trouve mon compte (enfin, pas toujours, parce que j'aime bien avoir des CD moi, j'écoute très peu mon lecteur MP3), je me rends bien compte que si tout le monde fait comme moi, ça ne continuera pas à fonctionner très longtemps.
Et pourquoi serait-ce différent avec le monde des livres, surtout que le dématérialisé arrive en force et qu'on peut trouver assez facilement le dernier livre à la mode illégalement (bientôt, on trouvera aussi les trucs plus pointus)(oh, pardon, c'est d'ailleurs déjà un peu le cas pour la SF d'ailleurs si l'on va sur le site d'une certaine team...)?
Retourner vers « Toute l'actu »