thomasday a écrit : J'attends les propositions concrètes de solutions gagnant-gagnant qui n'augmenteront
pas encore le nombre de chômeurs en France.
C'est forcément un calcul compliqué. Mais pour ce que je comprends de la macroéconomie,
la subvention directe ou indirecte d'emplois qui ont cessé d'être productifs se fait toujours,
à moyen et long terme, au détriment du nombre total de chômeurs, dans la mesure où les
mêmes moyens auraient sinon pu être investis dans des emplois innovants qui, eux,
auraient pu en induire d'autres. C'est aussi une façon de privilégier les vieux au détriment
des jeunes.
D'autre part, il ne s'agit pas "d'attendre" des propositions. Sauf miracle, elles ne viendront
pas de l'extérieur, de technocrates qui ne connaissent pas le secteur mais inventeraient
la solution miracle qui y serait parfaitement adaptée. Les idées nouvelles et les innovations
doivent provenir de l'intérieur de la corporation menacée, ou de ses marges, pour pouvoir,
ensuite, être accompagnées (il existe des fonds, européens en particulier, pour toutes sortes
d'expérimentations). C'est même la raison principale pour laquelle je trouve les jérémiades
des libraires contre-productives : non seulement tout le temps passé à s'arc-bouter sur des
positions corporatistes, voire à organiser la pénalisation du public (comme avec cette idée
délirante de l'obliger à venir chercher des fichiers numériques dans les librairies, qui semble
heureusement passée de mode) est autant de temps perdu pour une réflexionconstructive,
mais de plus ce tapage finti par rendre les éventuelles idées nouvelles inaudibles.
Moi, je suis des deux côtés de la barrière (j'achète, je vends), je fais un livre
Là, tu reviens sur le problème de l'édition, qui est distinct de celui de la librairie. Pour le coup,
il me semble que le pays a un intérêt direct à conserver une édition forte, quitte à la subventionner.
C'est d'ailleurs ce qui se fait déjà,
via toutes sortes d'aides (CNL, etc.). Pas assez sans
doute, et pas toujours à bon escient, certainement, mais le schéma est en place.
Je considère qu'un livre n'est pas un produit comme un autre, mais c'est sans doute
parce que je suis un vieux con réactionnaire.
Nous en sommes tous les deux. Mais au-delà du slogan, qu'entends-tu exactement par
"pas un produit comme les autres" ?
Cachou a écrit : Je ne fais quasiment plus vivre l'industrie musicale (...)
Et pourquoi serait-ce différent avec le monde des livres ?
C'est précisément le sujet du débat. Par bien des aspects, la situation est similaire, et les libraires
menacés du même sort que les disquaires s'ils ne changent pas rapidement de modèle.
Cachou a écrit : A partir du moment où l'on décide de ne pas avoir de carte de crédit), acheter un CD relève de l'impossible.
Comme le relevait Herbefol, il faut distinguer carte de crédit et carte de paiement. Il en existe
même de virtuelles. De toute façon, c'est ton choix de ne pas avoir de carte bancaire, mais
je le crois trop minoritaire pour influer beaucoup sur le
business plan des disquaires.
Cela dit, il reste des disquaires spécialisés pour les publics de niche...