Vingt-trois prostituées, Chester Brown

[Thomas Day]

(Cornélius est une maison d'édition épatante au catalogue (Crumb, Clowes, Burns, Tezuka, Trondheim...) qui laisse rêveur (et je ne parle pas de leur site qui correspond à l'idée que je me fais d'un vrai bon site d'éditeur, où on prend plaisir à farfouiller - de toute façon il faut, leur moteur de recherche est hors-ligne).)

Après avoir rompu avec sa petite amie de longue date, Sook-Yin Lee, et après trois ans d'abstinence, Chester Brown se prend en mains (au plutôt le contraire) et appelle une call-girl. Pendant quelques années, il aura des relations tarifées avec 23 prostituées. C'est ce que raconte cette BD, c'est aussi une vraie réflexion sur la sexualité dans la société moderne, la législation (et ses paradoxes), etc. Cette longue bande-dessinée (280 pages dont 227 planches "classiques") parle aussi d'amitié, de Toronto, de la famille et comme il se doit d'amour (si si).
Elle est très crue (minou poilus (ça existe encore ?), éjaculations, masturbation, préservatifs), mais je ne l'ai jamais trouvée vulgaire ou misogyne (bien au contraire).
Brown se montre d'une honnêteté désarmante, un brin parano. Et c'est donc aussi très drôle (il y a du Woody Allen là-dedans).

Si Vingt-trois prostituées n'est pas un chef d'oeuvre de l'autofiction, vite une liste (j'ai de sérieux trous dans ma culture) !

(Je vous ai dit que Cornélius était une maison d'édition épatante, formidable et enthousiasmante?)

TD

[W]

Et un discours pragmatique sur la prostitution, c'est rare et ça fait du bien.

Sur Cornelius, j'ajoute Mizuki à ta liste (au moins pour NonNonBâ).