La sortie française est prévue le 8 juillet 2009
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[no-SF]Public enemies
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Re: [no-SF]Public enemies
Je l'ai vu. C'est bof bof.
- Thomas Day
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Re: [no-SF]Public enemies
Vu au cinéma cet après-midi avec mon épouse à la faveur d'un passage obligé par l'ambassade du Cambodge à Paris (ça faisait quatre ans que nous n'avions pas vu un film au cinéma ensemble ; tout le plaisir d'avoir des enfants en bas-âge et d'habiter en province).
On a tout les deux beaucoup aimé (même si elle a trouvé ça inutilement violent).
Pour moi, c'est un vrai morceau de mythologie américaine.
Après je ne connais pas assez l'histoire de John Dillinger, mais la scène dans le commissariat (celle vers la fin), j'ai trouvé ça too much, comme s'il y avait une volonté évidente de la part du réalisateur de nous hurler dans les oreilles : "attention mon film n'est pas un film historique, c'est une parabole sur la célébrité".
Certains passages du film sont époustouflants en termes de mise en scène. Johnny Depp campe un John Dillinger pas très sympathique, c'est donc une performance d'acteur. Marion Cotillard est plutôt bien dans son rôle. L'acteur qui incarne Baby Face Nelson est mortel.
Tout le sous-texte sur la modernisation du syndicat du crime est fascinant.
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On a tout les deux beaucoup aimé (même si elle a trouvé ça inutilement violent).
Pour moi, c'est un vrai morceau de mythologie américaine.
Après je ne connais pas assez l'histoire de John Dillinger, mais la scène dans le commissariat (celle vers la fin), j'ai trouvé ça too much, comme s'il y avait une volonté évidente de la part du réalisateur de nous hurler dans les oreilles : "attention mon film n'est pas un film historique, c'est une parabole sur la célébrité".
Certains passages du film sont époustouflants en termes de mise en scène. Johnny Depp campe un John Dillinger pas très sympathique, c'est donc une performance d'acteur. Marion Cotillard est plutôt bien dans son rôle. L'acteur qui incarne Baby Face Nelson est mortel.
Tout le sous-texte sur la modernisation du syndicat du crime est fascinant.
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Re: [no-SF]Public enemies
thomasday a écrit :Certains passages du film sont époustouflants en termes de mise en scène.
TD
C'est le moins que l'on puisse dire, oui. La dimension cinématographique - réellement cinématographique - est indéniable. Et franchement impressionnante.
Re: [no-SF]Public enemies
Mouais. Je l'ai vu, c'est bien, mais c'est quand même un poil chiant, un brin poseur dans sa volonté d'étirer certaines scènes. Le discours sur le syndicat du crime ? Oui, intéressant, mais trop effleuré pour réellement convaincre. Autre point trop suggéré : la "sympathie" que Dillinger suscite dans l'opinion publique : pourquoi, comment ?
Reste une reconstitution crédible de l'époque, et effectivement certains plans impressionnants.
PS : du coup, je suis allé faire un tour sur Wikipedia, et j'ai constaté qu'un film sur le flic (Melvin Purvis) aurait sans doute été plus intéressant qu'un film sur Dillinger...
Reste une reconstitution crédible de l'époque, et effectivement certains plans impressionnants.
PS : du coup, je suis allé faire un tour sur Wikipedia, et j'ai constaté qu'un film sur le flic (Melvin Purvis) aurait sans doute été plus intéressant qu'un film sur Dillinger...
Re: [no-SF]Public enemies
On n'a pas du voir le même film, ou tout du moins pas le même "filmage".T. Di R. a écrit :thomasday a écrit :Certains passages du film sont époustouflants en termes de mise en scène.
TD
C'est le moins que l'on puisse dire, oui. La dimension cinématographique - réellement cinématographique - est indéniable. Et franchement impressionnante.
En dehors de la mise en scène/mise en place qui est effectivement très efficace, l'usage de la caméra et du montage m'ont paru excessifs, et surtout sans aucun sens ni propos.
De l'épate pour l'épate qui m'a tenu à l'écart du film au lieu de m'y faire entrer.
Mais j'ai développé un peu ici. Une déception totale, surtout après avoir tant apprécié Collateral.
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
Re: [no-SF]Public enemies
Don Lo a écrit :On n'a pas du voir le même film, ou tout du moins pas le même "filmage". *T. Di R. a écrit :thomasday a écrit :Certains passages du film sont époustouflants en termes de mise en scène.
TD
C'est le moins que l'on puisse dire, oui. La dimension cinématographique - réellement cinématographique - est indéniable. Et franchement impressionnante.
En dehors de la mise en scène/mise en place qui est effectivement très efficace**, l'usage de la caméra et du montage m'ont paru excessifs, et surtout sans aucun sens ni propos.
De l'épate pour l'épate qui m'a tenu à l'écart du film au lieu de m'y faire entrer.
Mais j'ai développé un peu ici. Une déception totale, surtout après avoir tant apprécié Collateral***.
* Si, on a vu le même film :-) L'appréciation du style de Mann est différente, c'est tout.
** C'est déjà énorme, tu ne crois pas? Peu, très peu, de réalisateurs savent "placer" leurs acteurs et leur caméra dans un décor ou un espace donné.
*** Collateral est beaucoup plus classique dans la facture. J'ai tout autant aimé, moi.
Donne la caméra à un putassier de l'effet montage (Tony Scott, par exemple) et tu verras le film qu'il te découpera (il n'y a pas d'autre terme) en lieu et place de Mann. Si Mann écrivait, je dirais qu'il faut se laisser emporter par la musique des phrases. Certains choix esthétiques sont toujours discutables, c'est sûr, mais il faut, à mon avis, reconnaître la cohérence visuelle de l'ensemble, le souffle qui l'anime. Moi, j'ai vu un film cinématographique, au sens plein. Un vrai langage de l'image, quoi. J'éprouve la même sensation avec Ridley Scott (quand le scénario est à la hauteur), Kubrick, Cuaron (The children of men), aussi. J'en oublie deux ou trois, encore.
Je ne sais pas si je suis plus clair, mais c'était pour répondre à ton article honnêtement argumenté, sur ton site.
Re: [no-SF]Public enemies
Comme tu dis, l'appréciation du style est discutable.
Là où tu as vu du souffle, je n'ai ressenti qu'un halètement frénétique. Mais surtout, je me suis posé la question du sens : pourquoi cette facture si voyante ? Pour quel propos ?
Dans chaque choix de Kubrik, on a l'impression de voir la question qu'il s'est posée en amont. Ici, j'ai eu l'impression que la seule question posée était : comment épater le spectateur. Comme s'il n'avait eu confiance ni en son histoire, ni en ses acteurs, pour impressionner la pellicule.
C'est d'ailleurs peut-être symptomatique d'une ambiance de tournage (Mann est un obsessionnel de la maîtrise) où quelque chose lui échappait (Depp, ce n'est pas Cruise ou Kilmer).
Là où tu as vu du souffle, je n'ai ressenti qu'un halètement frénétique. Mais surtout, je me suis posé la question du sens : pourquoi cette facture si voyante ? Pour quel propos ?
Dans chaque choix de Kubrik, on a l'impression de voir la question qu'il s'est posée en amont. Ici, j'ai eu l'impression que la seule question posée était : comment épater le spectateur. Comme s'il n'avait eu confiance ni en son histoire, ni en ses acteurs, pour impressionner la pellicule.
C'est d'ailleurs peut-être symptomatique d'une ambiance de tournage (Mann est un obsessionnel de la maîtrise) où quelque chose lui échappait (Depp, ce n'est pas Cruise ou Kilmer).
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
Re: [no-SF]Public enemies
Don Lo a écrit :Comme tu dis, l'appréciation du style est discutable.
Là où tu as vu du souffle, je n'ai ressenti qu'un halètement frénétique.* Mais surtout, je me suis posé la question du sens : pourquoi cette facture si voyante ? Pour quel propos ?***
Dans chaque choix de Kubrik, on a l'impression de voir la question qu'il s'est posée en amont.** Ici, j'ai eu l'impression que la seule question posée était : comment épater le spectateur. Comme s'il n'avait eu confiance ni en son histoire, ni en ses acteurs, pour impressionner la pellicule.
C'est d'ailleurs peut-être symptomatique d'une ambiance de tournage (Mann est un obsessionnel de la maîtrise) où quelque chose lui échappait (Depp, ce n'est pas Cruise ou Kilmer).
* Là, tu joues sur les mots. Procédé facile. Tu vois très bien ce que je veux dire, même si tu ne partages pas mon point de vue.
** Oui, mais Kubrick choisissait seul ses sujets. Et il illustrait à chaque fois - au moins pour ses oeuvres majeures, à partir de Lolita, pour moi - plus un propos, un concept, qu'une véritable histoire, au bout du compte.
*** Public enemies n'est rien que l'histoire d'un minable qui a réussi à tourner en ridicule les force de l'ordre de l'époque. Une sorte de tourbillon inutile et dont la fin est déjà écrite avant même que ça ne commence. Qui gruge qui? qui est le pantin de qui? On n'est pas dans les questions profondément existentielles de 2001, Blade Runner, Loin de la terre brûlée, et j'en passe.
Langage de l'image, tourbillon, moi, rien ne me gêne, dans le film de Mann.
Mais bon, nos avis sont irréconciliables :-) Et tout aussi respectables. Et c'est très bien comme ça, d'ailleurs.
Ah! parmi les réalisateurs oubliés, dans mon message précédent: Fincher, bien sûr.
Re: [no-SF]Public enemies
Là, je conteste avec véhémence : je me suis servi de ton mot pour exprimer mon ressenti. J'aurais parlé de sautillement si tu avait évoqué la course, ou de clapot si tu avais dit vague de fond. Pas un jeu sur les mots, mais une expression en miroir.T. Di R. a écrit :Don Lo a écrit :Comme tu dis, l'appréciation du style est discutable.
Là où tu as vu du souffle, je n'ai ressenti qu'un halètement frénétique.*
* Là, tu joues sur les mots. Procédé facile. Tu vois très bien ce que je veux dire, même si tu ne partages pas mon point de vue.
Et nos deux avis ne sont pas irréconciliables, puisque, en ce qui me concerne, il ne s'agit pas d'un avis mais d'une perception.
Je suis sorti du film fatigué, déçu et en colère. J'ai ensuite cherché à comprendre les raisons de cette perception. Je les ai trouvées dans le filmage et le montage, alors que le reste m'aurait convaincu (histoire, acteurs, décors...).
C'est donc un vécu personnel au départ : aucun argument, et les tiens sont bons, ne changera ce que j'ai éprouvé en voyant le film. Hélas.
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
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