Salut,
IL y a pire encore comme source de piratage, et encore plus simple: le fichier envoyé en service de presse...
Je ne sais pas pour les français, mais nous, nous avons reçu de joli fichiers pdf exportés d'InDesign tous prêts à l'impression, de la part d'éditeurs russes.
Evidemment, nous, nous les avons gardés pour nous.
Ca se fait en France?
A+
Patrice
L'ère du numérique... et les forces en présence
- Gregory Drake
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
jdb a écrit :Cela dit, de telles initiatives ne sont concevables que si l'ouvrage attire les lecteurs en grand nombre ou si le pirate est un fan absolu, capable de consacrer du temps et des efforts à une tâche ingrate et peu récompensée...
JDB
Tu synthétise au bistouri ce que j'essayais de démontrer à ma manière alambiquée du soir.
J'ajouterai cette chaîne de conséquences :
Peu de "crackers" => peu de fichiers piratables => peu de piratage effectif.
Et la SF c'est quoi ? Pas mal d'auteurs, mais finalement beaucoup moins qu'en LitGen, beaucoup de livres (si l'on compte la Fantaihqfrkvhsdkvjh (désolé, mes doigts se rebellent) et le Fantastique (mais toujours beaucoup moins que dans les autres rayons) et trop peu de lecteurs, si l'on considère le niveau d'angoisse moyen que semblent subir les directeurs de collection depuis de nombreuses années.
Le piratage de la SF sera une niche dans la niche. Un truc négligeable. Mais il ne faut pas de versions numérisées "officielles" avant une première exploitation correcte des oeuvres. La dessus, je me suis déjà expliqué.
Par contre, prenons le cas des ouvrages non réédité et qui, au vu de la conjoncture économique ne le seront pas ou jamais. Des ouvrage que l'on paie sur ebay, Amazon ou sur les étals du Boulevard St Michel pour quelques pièces jaunes l'unité et qui ne rapportent rien à l'auteur. Proposer un fond catalogue numérisé et non utilisé sur format papier à très bas prix (voire gratuitement ou en cadeau lors de l'achat d'un livre papier) me paraît être une idée juteuse : les fichiers seront piratés*, certes, mais il auront un grand impact publicitaire pour leur auteur (voire leur éditeur) et leurs œuvres nouvelles. Il permettront peut-être même de donner une nouvelle valeur marchande à des romans ou recueils qui n'existaient plus dans le commerce normal.
Il faut voir ceci en termes de cohabitation des procédés.
Pour en revenir au difficile problème de négociation avec les éditeurs, les vrais, ceux qui tiennent les ficelles de la bourse et proposent les contrats (donc pas les pauvres directeurs de collection qui doivent choper des crampes à force de faire le grand écart entre les auteure et leurs patrons) je rappellerai cette chose : si ça tourne mal il seront tout aussi fautifs que les Majors du disque.
Car finalement, le piratage, contrairement à la légende, n'a pas commencé avec Internet. Il a commencé avec la cassette audio et tout se passait bien. Un peu comme le livre et le photocopieur.
Le vrai drame a commencé avec le graveur de CD-ROM installé dans l'ordinateur. On pouvait en un tournemain, pomper tous les disques des amis et des médiathèque etc. Internet n'a été que le coup de grâce.
En renonçant à mettre la main sur la technologie de la liseuse, de sorte à ce qu'elle puisse la faire tourne en circuit fermé, l'Edition a ébranlé une première fois ses bases.
Imaginez un monde ou l'on ne pourrait charger un ouvrage sur une liseuse qu'en y enfonçant une carte à puce payée à l'éditeur. Et pas une clef usb ou autre port firewire, wifi ou autre standard tel qu'il soit. Il faudrait que les pirates achètent un adaptateur, couteux, interdit par la loi, donc plus difficile à trouver dans le commerce pour récupérer quelques fichiers sur Internet... Ou même changer des composants de la liseuse, comme sur une XBOX360. Et elle tient bien le coup, la 360.
Piratage marginal. Pas pire qu'une bibli ou un magasin d'occase.
Par contre, pour te répondre directement, Thierry, je pense que si tu vends deux ou trois de tes premiers romans pour une bouchée de pain sur un site de téléchargement légal, tu te fera une pub d'enfer qui te permettra de toucher un plus grand public sur une version papier qui ne sera numérisée qu'un ou deux ans après. Mais céder ses droits numériques sur des ouvrages nouveaux qui sont censés te rapporter de l'argent avec une sortie simultanée numérique & papier me semble être une erreur monumentale, quel que soit le pourcentage accordé.
C'est l'attitude que j'aurais si je ne possédais pas qu'un seul manuscrit poussiéreux qui moisit au fond de mon hangar faute de n'avoir jamais été édité.
Bon, merci de me laisser m'étaler ;-)
*et comme on le sait pirater, euh... non, contrefaire des pièces de 20 cts d'euro ne rendra jamais personne riche...
Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
Alors moi je vais vous donner un avis complétement différent.
L'avis d'un lecteur, qui lit depuis une petite dizaine d'année sur un écran.
Au début sur un palm noir et blanc de 160 pixel par 160 pixels(je ne pourrais pas recommencer ça) .
Je suis passé à l'écran couleur 320*320 puis 480*320 puis maintenant une jolie tablette nokia 800*480. Je pense passer d'ici pas longtemps au format liseuse avec son bel écran (presque) aussi confortable que le papier.
Les avantages de la lecture électronique :
- je peux lire quand je veux, où je veux (c'est pas gros ces engins là, cela tient dans une poche),
- je peux partir en vacances avec seulement ma tablette et non pas comme avant avec un sac rempli de livres.
- je peux télécharger directement (via feedbook par exemple) des livres sur ma tablette quand je suis en manque.
- je peux lire dans le noir (écran rétroéclairé, malheureusement pas disponible sur les nouvelles liseuses, c'est ça qui freine mon achat en ce moment).
- le coté hype.
- ma bibliothèque plie beaucoup moins sous le poids des livres.
Les désavantages :
- la consommation électrique (surtout sur ma tablette, avec les liseuses on est tranquille).
- l'offre en français est ridicule (et souvent drmisé ce que je refuse).
- le prix de l'offre en numérique est de temps en temps au même prix que l'offre papier (ce que je veux bien accepter quand on parle de poches entres 5€ et 10€, ce que je refuse quand on parle de grand formats à plus de 20€ (vous pouvez en fait remplacer par des $, vu que c'est aussi le cas aux US))
Vous noterez que je ne parle pas dans les désavantages du fait que 'oh le papier, son odeur, je ne pourrais pas m'en passer' (traduire par l'odeur acide du papier moderne, l'odeur de colle de la tranche et l'acidité de l'encre).
Alors autant j'aime bien lire sur du papier pour ces sensations, autant ce n'est pas le principal. Le principal pour moi c'est la chose écrite, l'histoire qui est racontée.
Revenons au problème soulevé dans ce fil.
Moi simple lecteur, je n'espère qu'une chose en achetant un livre, c'est que l'auteur (et les intermédiaires, mais surtout l'auteur), reçoive le prix (ou sa quote part) du livre que je suis entrain d'acheter. Je comprend tout à fait que les auteurs veulent faire respecter leurs droits.
J'ai commencé à lire sur mon palm en trouvant par hasard des livres piratés, ce qui m'a donné envie d'essayer. Depuis je lis des livres électroniques achetés légalement (principalement sur fictionwise) ou proposés par les auteurs/éditeurs gratuitement (par exemple le Watt ou les doctorow).
Il m'arrive aussi (comme je le signalais dans un autre fil) de lire en français des oeuvres tombés dans le domaine public via feedbooks.
Mais ce que j'aimerai surtout c'est de lire en français sur ma tablette/liseuse des livres récents (sf principalement sinon je ne serais pas ici pour en parler). Malheureusement à part la nouvelle du mois du blog bifrost, quelques nouvelles sur le site de 42, l'offre est vraiment insignifiante, pourtant je suis prêt à payer pour lire, cela ne me dérange pas, je trouve même ça normal, et je ne pense pas être le seul.
Alors si par hasard je trouve des livres piratés en français, que ces livres n'existent pas en offre légal, au bout de combien de temps je vais pouvoir me restreindre en me disant, non c'est mal ?
Parceque le piratage arrivera même si on ne propose pas les oeuvres en numérique.
Pour info, au taff on a une nouvelle photocopieuse qui fait aussi scanner, je m'en suis servi pour numériser une thèse dont je n'avais plus la source, il m'a suffit (une fois la bordure massicotée) de 2 minutes devant le scanner et de moins d'une demi heure de scan automatique. Il reste bien sur le traitement ocr à réaliser, mais c'est pas trop difficile sur un livre avec que de l'écrit (la thèse en question est remplie d'équations et de figures, je la laisse en mode image).
Il suffit ensuite d'une petite équipe, à 10 personnes, pour un livre de 200 pages c'est 20 pages par personnes pour faire l'ocr et la vérification. C'est faisable (pour preuve la prolifération des livres en anglais (ou l'ocr est plus simple, il n'y pas les accents)).
Pour infos, de nombreuses personnes font se travail, on trouve des exemples sur feedbooks et sur Ebooks libres et gratuits. A noter qu'ils font ça sur des oeuvres tombés dans le domaine public.
A propos des services de presse, cela ne m'étonnerai pas, je suis tombé sur un pdf d'une oeuvre récente en français, parfaite et j'ai l'impression sans fautes et avec un respect suspect de la mise en page. Je vais peut être même la lire vu que je l'ai acheté il y a un petit moment en grand format et que je n'ai pas eu le courage de m'y lancer.
(D'où pour moi l'avantage et l'attrait des formats numériques).
Pour info, vous pouvez vous rendre sur les forums en français de mobileread, un site dédié à la lecture électronique. En parcourant un peu les fils, vous vous apercevrez que la remontrance la plus courante est le manque d'offre en français...
Le passage au numérique ne va pas être facile, il ne va pas se faire du jour au lendemain et surtout il ne va pas y avoir un passage au tout numérique immédiatement, mais il va falloir le prendre de plus en plus en compte.
Il y a 10 ans les gens me regardaient bizarrement dans le métro, maintenant je vois de plus en plus de gens avec des liseuses.
J'ai été bien long mais j'espère quand même avoir apporté ma pierre à la discussion :)
L'avis d'un lecteur, qui lit depuis une petite dizaine d'année sur un écran.
Au début sur un palm noir et blanc de 160 pixel par 160 pixels(je ne pourrais pas recommencer ça) .
Je suis passé à l'écran couleur 320*320 puis 480*320 puis maintenant une jolie tablette nokia 800*480. Je pense passer d'ici pas longtemps au format liseuse avec son bel écran (presque) aussi confortable que le papier.
Les avantages de la lecture électronique :
- je peux lire quand je veux, où je veux (c'est pas gros ces engins là, cela tient dans une poche),
- je peux partir en vacances avec seulement ma tablette et non pas comme avant avec un sac rempli de livres.
- je peux télécharger directement (via feedbook par exemple) des livres sur ma tablette quand je suis en manque.
- je peux lire dans le noir (écran rétroéclairé, malheureusement pas disponible sur les nouvelles liseuses, c'est ça qui freine mon achat en ce moment).
- le coté hype.
- ma bibliothèque plie beaucoup moins sous le poids des livres.
Les désavantages :
- la consommation électrique (surtout sur ma tablette, avec les liseuses on est tranquille).
- l'offre en français est ridicule (et souvent drmisé ce que je refuse).
- le prix de l'offre en numérique est de temps en temps au même prix que l'offre papier (ce que je veux bien accepter quand on parle de poches entres 5€ et 10€, ce que je refuse quand on parle de grand formats à plus de 20€ (vous pouvez en fait remplacer par des $, vu que c'est aussi le cas aux US))
Vous noterez que je ne parle pas dans les désavantages du fait que 'oh le papier, son odeur, je ne pourrais pas m'en passer' (traduire par l'odeur acide du papier moderne, l'odeur de colle de la tranche et l'acidité de l'encre).
Alors autant j'aime bien lire sur du papier pour ces sensations, autant ce n'est pas le principal. Le principal pour moi c'est la chose écrite, l'histoire qui est racontée.
Revenons au problème soulevé dans ce fil.
Moi simple lecteur, je n'espère qu'une chose en achetant un livre, c'est que l'auteur (et les intermédiaires, mais surtout l'auteur), reçoive le prix (ou sa quote part) du livre que je suis entrain d'acheter. Je comprend tout à fait que les auteurs veulent faire respecter leurs droits.
J'ai commencé à lire sur mon palm en trouvant par hasard des livres piratés, ce qui m'a donné envie d'essayer. Depuis je lis des livres électroniques achetés légalement (principalement sur fictionwise) ou proposés par les auteurs/éditeurs gratuitement (par exemple le Watt ou les doctorow).
Il m'arrive aussi (comme je le signalais dans un autre fil) de lire en français des oeuvres tombés dans le domaine public via feedbooks.
Mais ce que j'aimerai surtout c'est de lire en français sur ma tablette/liseuse des livres récents (sf principalement sinon je ne serais pas ici pour en parler). Malheureusement à part la nouvelle du mois du blog bifrost, quelques nouvelles sur le site de 42, l'offre est vraiment insignifiante, pourtant je suis prêt à payer pour lire, cela ne me dérange pas, je trouve même ça normal, et je ne pense pas être le seul.
Alors si par hasard je trouve des livres piratés en français, que ces livres n'existent pas en offre légal, au bout de combien de temps je vais pouvoir me restreindre en me disant, non c'est mal ?
Parceque le piratage arrivera même si on ne propose pas les oeuvres en numérique.
Pour info, au taff on a une nouvelle photocopieuse qui fait aussi scanner, je m'en suis servi pour numériser une thèse dont je n'avais plus la source, il m'a suffit (une fois la bordure massicotée) de 2 minutes devant le scanner et de moins d'une demi heure de scan automatique. Il reste bien sur le traitement ocr à réaliser, mais c'est pas trop difficile sur un livre avec que de l'écrit (la thèse en question est remplie d'équations et de figures, je la laisse en mode image).
Il suffit ensuite d'une petite équipe, à 10 personnes, pour un livre de 200 pages c'est 20 pages par personnes pour faire l'ocr et la vérification. C'est faisable (pour preuve la prolifération des livres en anglais (ou l'ocr est plus simple, il n'y pas les accents)).
Pour infos, de nombreuses personnes font se travail, on trouve des exemples sur feedbooks et sur Ebooks libres et gratuits. A noter qu'ils font ça sur des oeuvres tombés dans le domaine public.
A propos des services de presse, cela ne m'étonnerai pas, je suis tombé sur un pdf d'une oeuvre récente en français, parfaite et j'ai l'impression sans fautes et avec un respect suspect de la mise en page. Je vais peut être même la lire vu que je l'ai acheté il y a un petit moment en grand format et que je n'ai pas eu le courage de m'y lancer.
(D'où pour moi l'avantage et l'attrait des formats numériques).
Pour info, vous pouvez vous rendre sur les forums en français de mobileread, un site dédié à la lecture électronique. En parcourant un peu les fils, vous vous apercevrez que la remontrance la plus courante est le manque d'offre en français...
Le passage au numérique ne va pas être facile, il ne va pas se faire du jour au lendemain et surtout il ne va pas y avoir un passage au tout numérique immédiatement, mais il va falloir le prendre de plus en plus en compte.
Il y a 10 ans les gens me regardaient bizarrement dans le métro, maintenant je vois de plus en plus de gens avec des liseuses.
J'ai été bien long mais j'espère quand même avoir apporté ma pierre à la discussion :)
Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
Gregory Drake a écrit :Par contre, pour te répondre directement, Thierry, je pense que si tu vends deux ou trois de tes premiers romans pour une bouchée de pain sur un site de téléchargement légal, tu te fera une pub d'enfer qui te permettra de toucher un plus grand public sur une version papier qui ne sera numérisée qu'un ou deux ans après. Mais céder ses droits numériques sur des ouvrages nouveaux qui sont censés te rapporter de l'argent avec une sortie simultanée numérique & papier me semble être une erreur monumentale, quel que soit le pourcentage accordé.
C'est vrai que l'intérêt serait au moins de publier numériquement des oeuvres anciennes.
Gregory Drake a écrit :Le piratage de la SF sera une niche dans la niche. Un truc négligeable. Mais il ne faut pas de versions numérisées "officielles" avant une première exploitation correcte des oeuvres. La dessus, je me suis déjà expliqué.
Le piratage sera de l'ordre et de l'ampleur de l'offre proposée, ni plus ni moins, par rapport à la littérature dite générale. Mais, à l'intérieur de la niche sf, tout sera piraté.
Gregory Drake a écrit :Pour en revenir au difficile problème de négociation avec les éditeurs, les vrais, ceux qui tiennent les ficelles de la bourse et proposent les contrats (donc pas les pauvres directeurs de collection qui doivent choper des crampes à force de faire le grand écart entre les auteure et leurs patrons) je rappellerai cette chose : si ça tourne mal il seront tout aussi fautifs que les Majors du disque.
Eh oui...
filip a écrit :Revenons au problème soulevé dans ce fil.
Moi simple lecteur, je n'espère qu'une chose en achetant un livre, c'est que l'auteur (et les intermédiaires, mais surtout l'auteur), reçoive le prix (ou sa quote part) du livre que je suis entrain d'acheter. Je comprend tout à fait que les auteurs veulent faire respecter leurs droits.
C'est bien le moins, en effet. Mais cette vertu du partage par la rémunération (le remerciment du lecteur à l'auteur pour le travail effectué et le plaisir donné - parfois...) est partagé par quel pourcentage d'internautes? 15, 20?
filip a écrit :Il suffit ensuite d'une petite équipe, à 10 personnes, pour un livre de 200 pages c'est 20 pages par personnes pour faire l'ocr et la vérification. C'est faisable (pour preuve la prolifération des livres en anglais (ou l'ocr est plus simple, il n'y pas les accents)).
Pour infos, de nombreuses personnes font se travail, on trouve des exemples sur feedbooks et sur Ebooks libres et gratuits. A noter qu'ils font ça sur des oeuvres tombés dans le domaine public.
On est bien d'accord pour dire que l'"entreprise" est de plus en plus facilitée par les outils.
En tout cas, vos éclairages sont très intéressants.
Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
Juste une précision. Il n'y a pas de blog d'Ayerdhal. Le Droit du serf est un collectif né en 2000 qui comptait alors plus de 100 auteurs, traducteurs, illustrateurs, dessinateurs, éditeurs et libraires. Si, à l'époque, j'ai été mis en avant, c'est malgré moi et uniquement parce que je centralisais et compilais nos échanges (bon, et un petit peu aussi parce que c'était le plus souvent moi qui ouvrais ma gueule en public et dans les médias). Le droit du serf est toujours un collectif et, si effectivement je suis à l'origine de sa remise en branle, nous sommes cette fois six à faire le boulot chronovore et beaucoup plus nombreux à l'animer. Venez faire un tour sur le blog : http://ledroitduserf.canalblog.com/
Faites-le vivre.
Vous pouvez faire la même chose sur la page FB :
http://www.facebook.com/group.php?gid=2 ... 195&ref=ts
Il existe aussi un groupe de discussion pour les principaux concernés (auteurs, traducteurs, dessinateurs, illustrateurs, éditeurs et professionnels en connexion avec nos activités littéraires et nos préoccupations numériques) ici :
http://groups.google.fr/group/ledroitduserf
Nous sommes au début de notre réflexion et nous avons pas mal de boulot de débroussaillage à réaliser, mais ça bouge et nous ne sommes de toute façon pas aux pièces. Les droits numériques nous appartiennent et personne ne peut les exploiter sans notre aval.
Ayerdhal pour le Droit du serf
Faites-le vivre.
Vous pouvez faire la même chose sur la page FB :
http://www.facebook.com/group.php?gid=2 ... 195&ref=ts
Il existe aussi un groupe de discussion pour les principaux concernés (auteurs, traducteurs, dessinateurs, illustrateurs, éditeurs et professionnels en connexion avec nos activités littéraires et nos préoccupations numériques) ici :
http://groups.google.fr/group/ledroitduserf
Nous sommes au début de notre réflexion et nous avons pas mal de boulot de débroussaillage à réaliser, mais ça bouge et nous ne sommes de toute façon pas aux pièces. Les droits numériques nous appartiennent et personne ne peut les exploiter sans notre aval.
Ayerdhal pour le Droit du serf
Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
Ayerdhal a écrit : Les droits numériques nous appartiennent et personne ne peut les exploiter sans notre aval.
Ayerdhal pour le Droit du serf
oui, mais si l'offre ne se développe pas, les lecteurs se tourneront là où ils trouveront de la lecture.
(Pour l'instant, le numérique est un marché de niche, je suis tout à fait d'accord).
Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
filip a écrit :oui, mais si l'offre ne se développe pas, les lecteurs se tourneront là où ils trouveront de la lecture.
(Pour l'instant, le numérique est un marché de niche, je suis tout à fait d'accord).
Exactement. Pour le moment ce qui protège le marché c'est la faible diffusion des liseuses. Une fois les liseuses largement répandues, les gens trouveront toujours à lire. Que les éditeurs proposent des ebook ou pas.
Tiens, je ne peux pas m'empêcher de repenser à cette aveugle qui était passée un jour chez Scylla, il y a de cela déjà quelques années. Elle utilisait un livre électronique pour lire en braille, un truc épatant qui lui permettait de lire tout ce qu'elle trouvait sous forme électronique (au lieu de devoir se trimballer des bouquins fort volumineux, car les livres en braille ça bouffe de la place). Mais elle avait trouvé la plupart de ses lectures dans des versions piratées puisque l'offre légale en terme d'ebook était quasiment inexistante à l'époque (y a 2-3 ans de cela). Voila, si le marché ne se crée pas légalement il se créera quand même.
Et au contraire de Gregory Drake je reste persuadé que décaler dans le temps les sorties papier et ebook n'est qu'une idiotie. Il faut accompagner la mutation, pas lutter contre. Faire des digues de sable contre la marée montante c'est perdre du temps et de l'énergie qui serait mieux utilisés à trouver comme surfer sur la vague.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
- Thomas Day
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
T. Di R. a écrit : Je ne signerai pas un avenant proposant 25% (l'offre unilatérale de Dumay face à ses "décideurs"). Je ne signerai pas un avenant à 50% non plus.
Bonjour tout le monde,
Je vais essayer de donner mon point de vue de façon calme, posée.
La révolution numérique est en marche ; le premier marché touché sera celui des littératures de genre, au public technophile. Viendra la BD en même temps ? dans un second temps ?, avec des dégâts collatéraux infiniment plus importants.
Cette révolution pose une question : "comment on rémunère les auteurs ?"
Face à ce qui est préconisé par le groupe dans lequel je travaille ; je tente d'ouvrir une nouvelle piste qui prend en compte :
- Le piratage (ce n'est pas qu'une malédiction ; les arguments d'Olivier Paquet et Cory Doctorow se tiennent)
- Les frais que vont engendrer la représentativité du livre électronique (il faut que ce livre soit disponible sur amazon.fr, fnac.com, sur les sites spécialisés, etc. Ca va avoir un coût.)
- Les frais techniques dudit ebook (raisonnables/négligeables selon mes sources)
etc,
En prenant en compte tous ces éléments je propose qu'on "travaille" sur la base de 25% du prix du fichier HT (25% auteur anglosaxon, 5% traducteur), fourchette 25-30% (auteurs francophones). Pour des fichiers "abordables" à moins de 10 euros. C'est une proposition ; si le modèle économique préconisé par Gallimard/La Martinière/Flammarion "passe" les auteurs auront 6, 8, 10% d'un fichier qui vaut 80% du grand format et donc qui ne se vendra pas, AMHA. L'écart réel n'est pas si important, faites vos calculs.
Réflechissez : le livre électronique c'est le poche de demain et regardez vos droits poche (5% la plupart du temps). Comparez ce qui est comparable.
Je ne sais pas ce qu'il va sortir de l'action d'Ayerdhal/Le Droit du serf, je ne sais pas comment le marché va évoluer, et je ne sais pas ce qu'il va VRAIMENT se passer dans le groupe dans lequel je travaille, mais il y a un débat qui est ouvert et j'incite les auteurs à réfléchir à ce qu'ils veulent. A participer. En laissant tomber le slogan "éditeurs tous escrocs" démago. D'autant plus démago que certains éditeurs sont auteurs et donc capables de juger des intérêts des deux côtés de la barrière.
Cela dit, les auteurs doivent participer au débat en prenant en compte les frais que vont subir les éditeurs (les frais de fabrication vont glisser vers des frais marketing qui vont coûter très cher). Sans marketing les textes seront "invisibles" noyés.
Je suis loin d'avoir achevé ma réflexion, comme on dit, et je suis donc intéressé par toute idée permettant de construire un modèle économique du livre électronique viable, où tout le monde y retrouve ses petits.
GD
Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
thomasday a écrit :Face à ce qui est préconisé par le groupe dans lequel je travaille ; je tente d'ouvrir une nouvelle piste qui prend en compte :
- Le piratage (ce n'est pas qu'une malédiction ; les arguments d'Olivier Paquet et Cory Doctorow se tiennent)
- Les frais que vont engendrer la représentativité du livre électronique (il faut que ce livre soit disponible sur amazon.fr, fnac.com, sur les sites spécialisés, etc. Ca va avoir un coût.)
Lequel?... Et quel marketing pour quel roman (chez Lunes d'encre, par ex., ou dans la collection où est paru "Le syndrome...")?
thomasday a écrit :- Les frais techniques dudit ebook (raisonnables/négligeables selon mes sources)
etc,
En prenant en compte tous ces éléments je propose qu'on "travaille" sur la base de 25% du prix du fichier HT (25% auteur anglosaxon, 5% traducteur), fourchette 25-30% (auteurs francophones). Pour des fichiers "abordables" à moins de 10 euros. C'est une proposition ; si le modèle économique préconisé par Gallimard/La Martinière/Flammarion "passe" les auteurs auront 6, 8, 10% d'un fichier qui vaut 80% du grand format et donc qui ne se vendra pas, AMHA. L'écart réel n'est pas si important, faites vos calculs.
Si tu vends tes fichiers numériques à 80 % du prix papier, tu ne trouveras jamais preneur. Regarde ce qui se passe sur le site de la Fnac concernant les offres liées au Sony reader. Quand moi, j'ai vu les prix - je possède un Reader - je me suis dit: non, désolé, ce sera sans moi.
thomasday a écrit :Je suis loin d'avoir achevé ma réflexion, comme on dit, et je suis donc intéressé par toute idée permettant de construire un modèle économique du livre électronique viable, où tout le monde y retrouve ses petits.GD
A mon avis, il faut un prix viable (il est nécessaire de s'aligner sur les offres de Google - les fameux 9,99 €). Le pourcentage, il faut en discuter entre tous les acteurs concernés. Une modulation de ce dernier en fonction de l'effort de mise en place numérique consenti par l'éditeur? Bof...
- Thomas Day
- Modérateur
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence
T. Di R. a écrit :thomasday a écrit :Je suis loin d'avoir achevé ma réflexion, comme on dit, et je suis donc intéressé par toute idée permettant de construire un modèle économique du livre électronique viable, où tout le monde y retrouve ses petits.GD
A mon avis, il faut un prix viable (il est nécessaire de s'aligner sur les offres de Google - les fameux 9,99 €). Le pourcentage, il faut en discuter entre tous les acteurs concernés. Une modulation de ce dernier en fonction de l'effort de mise en place numérique consenti par l'éditeur? Bof...
Cher Thierry,
C'est EXACTEMENT ce que j'ai proposé.
2 euros environ par ex vendu (TVA 19,6) pour un Lunes d'encre vendu 10 euros environ, ce qui prend en compte ce ce que je vais investir en marketing (on globalise les actions sur une année).
Les auteurs anglosaxons touchent autant, mais pas plus ; la différence se faisant au niveau de la trad'. Il va falloir rajouter un pourcentage (4 ou 5, je ne sais pas).
GD
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