Changement de TVA pour les livres sur Kindle

[Olivier Girard]

Je vois que comme sur actusf si l'on ne fait pas partie de la tribu on ne peut pas émettre son avis.
Sur ce bonne journée à vous.

Si un auteur répond à tes sous-entendus (et il y en a dans ta remarque, que ça te plaise ou non), t'explique certains rapports auteur / éditeur pouvant apporter des éléments de réponse à ce que suggère ta remarque, et que ta seule réaction, c'est "on fait pas partie de la tribu, alors on a rien le droit de dire", alors oui, effectivement... "bonne journée".

[Thomas Day]

C'est tout le contraire, vous pouvez émettre votre avis, ici. Ce que vous avez fait.
Aucun problème.
Juste, en réponse, je vous donne mon point de vue d'auteur. Et je vous explique pourquoi votre point de vue m'a heurté.
Dans l'édition, se côtoient industrie (le groupe Gallimard-Flammarion) et artisanat (Bélial', ActuSF) et entre les deux des géants un peu atypiques (sur le numérique) comme Bragelonne.
Une industrie ne fonctionne pas comme l'artisanat. Je ne dis pas que c'est bien ou pas bien, je dis juste c'est différent. Et ici vous trouverez des interlocuteurs que vous ne trouverez probablement pas ailleurs...

Bien à vous,

TD

[yogo]

Merci à TD pour ces éclaircissements. Un point de vue différent et au coeur du système est toujours intéressant.

Par ailleurs, pour info, mes droits numériques pour 2012 sont supérieurs chez Folio-SF à mes droits papier, le rapport est de 3 pour 1. Donc, même avec DRM, ça marche mieux (en ce qui me concerne) que le fonds papier. Ils sont aussi supérieurs à tous mes autres droits numériques cumulés (eux sans DRM). Si je comprends bien mon relevé, pour 90% il s'agit de ventes numérique au prix supérieur à celui de l'édition papier. Seulement 10% des ventes proviennent des promos.

Ce qui me désole c'est que ce n'est pas avec ce genre de chiffre que les éditeurs vont changer leur politique DRM !!
As tu la proportion des ventes numériques venant d'Amazon, je suis sur que la majorité des Amazonniens n'ont pas conscience de l'enfermement dans lequel ils sont.
Pour ma part, un livre avec DRM et un livre que je n’achèterai pas ! (je sais que je me répète mais c'est ma pierre à l'édifice anti DRM, c'est tout ce que je peux faire !)

[Olivier Girard]

Pour nourrir le débat, je dois dire que les chiffres de TD concernant ses ventes numériques sont vraiment étonnants. Bravo à lui, et tant mieux, mais en ce qui concerne le Bélial', rien de comparable sur l'ensemble du catalogue (y compris TD). La meilleure vente relativement récente reste Tau Zéro, de Poul Anderson, avec 485 exemplaires, ce qui représente environ 10 % des ventes totales du livre (un gros ratio, ici). Et on ne constate pas, pour l'heure, de "décollage" réel des livres numériques (vendus sans DRM, rappelons-le) par rapport au papier.

[Clément]

Par ailleurs, pour info, mes droits numériques pour 2012 sont supérieurs chez Folio-SF à mes droits papier, le rapport est de 3 pour 1. Donc, même avec DRM, ça marche mieux (en ce qui me concerne) que le fonds papier.

Est-ce que ce n'est pas aussi parce que ton pourcentage de droits d'auteur est supérieur sur le numérique ? Est-ce qu'en terme d'exemplaires vendus, le rapport est le même ?

Si oui, c'est une vraie anomalie dans la mesure où aux dernières nouvelles (salon du livre), le numérique représente au maximum 3% du CA d'un éditeur français : on est donc loin des 75% que tu évoques. Donc c'est super pour La Voie du sabre mais à mon avis pas vraiment représentatif de grand-chose.

Ceci étant dit, pour aller dans ton sens (et pour en revenir au débat d'origine), il semble avéré que les livres avec DRM ne se vendent pas moins bien que les livres sans DRM. Pour la bonne raison que la grande majorité des gens ignorent purement et simplement ce que c'est qu'un DRM et dans quoi ils mettent les pieds. Si boycott il y a, il est le fait d'une minorité certes bruyante mais peu signifiante. Donc l'intérêt de faire du sans-DRM n'est pas à mon avis commercial, c'est plus une question d'honnêteté intellectuelle (suivez mon regard...).

[Thomas Day]

Evidemment j'ai pas mon relevé sous les yeux (ce serait trop simple).
Mais de mémoire c'est 880 ventes numériques pour La Voie du sabre, et sur la même période en papier c'est beaucoup moins (trois fois moins peut-être, mais il faudrait que je vérifie).
Je ne sais pas s'il y a un effet bande-dessinée, parce que de mémoire les ventes papier n'ont pas progressé entre 2011 et 2012.
Quand j'ai reçu le relevé j'ai été surpris par la somme en bas à droite et j'ai fait le calcul qu'en enlevant le numérique je retombais à peu près sur la somme habituelle (à 100 euros près).

TD

[Herbefol]

La voie du sabre était-il disponible en numérique avant 2012 ? Je suppose que le facteur "nouveauté" numérique peut jouer aussi. Ayant vu passer quelques témoignages allant dans ce sens, il semblerait que le numérique amène à la lecture des gens qui ne lisait pas/peu en papier.

Si oui, c'est une vraie anomalie dans la mesure où aux dernières nouvelles (salon du livre), le numérique représente au maximum 3% du CA d'un éditeur français : on est donc loin des 75% que tu évoques. Donc c'est super pour La Voie du sabre mais à mon avis pas vraiment représentatif de grand-chose.

Je pense que le rapport entre le CA des deux formats ne peut pas être directement comparé non plus à celui des droits d'auteurs dans la mesure où la part de ces derniers n'est pas forcément la même sur les deux formats. Ceci étant, avec un tel écart entre les deux il y a effectivement une sacrée marge. :p
Mais je pense qu'un exemplaire vraiment probant devrait s'intéresser à un ouvrage qui est exploité en même temps sous les deux formats (La voie du sabre a nettement plus d'années d'exploitation en papier qu'en numérique, ça joue forcément sur le rapport).

Ceci étant dit, pour aller dans ton sens (et pour en revenir au débat d'origine), il semble avéré que les livres avec DRM ne se vendent pas moins bien que les livres sans DRM. Pour la bonne raison que la grande majorité des gens ignorent purement et simplement ce que c'est qu'un DRM et dans quoi ils mettent les pieds. Si boycott il y a, il est le fait d'une minorité certes bruyante mais peu signifiante. Donc l'intérêt de faire du sans-DRM n'est pas à mon avis commercial, c'est plus une question d'honnêteté intellectuelle (suivez mon regard...).

Je pense que là aussi c'est trop général comme vision de la chose. Il faudrait d'abord regarder si les grands acteurs du marché sont orientés majoritairement dans un sens ou l'autre ou si c'est équitablement réparti. Si toutes les grandes maisons pratiquent les drms, il y a assez peu de raison que ça n'aide pas le "avec drm" à s'imposer, ça me parait une évidence. Mais il serait intéressant de voir comment se classent les maisons avec drm et celles sans drm sur le marché numérique par rapport à leur position sur le marché papier (j'ai essayé de trouver des chiffres sur le marché numérique, mais c'est le flou complet).
Enfin, je tiens à faire remarquer que je vois régulièrement sur un forum de lecteurs/chroniqueurs des gens appeler à l'aide dans la section numérique parce qu'ils n'arrivent pas à mettre leurs ebooks sur leur liseuse, et ce sont systématiquement des fichiers avec drm, dont la manipulation (sauf à acheter directement depuis un Kindle) est tout sauf simple. Des gens qui ne savaient pas toujours que les drms existaient, mais qui maintenant le savent et y sont plus attentifs.