Olivier Girard a écrit :Caliban a écrit :L'énormité, pour moi, c'est qu'un auteur refuse la remarque de son éditeurOù est l'énormité, en ce cas, selon toi ? Dans le fait qu'un homme reproche
à une femme de ne rien connaître aux combats ? Dans celui qu'un auteur qui n'y
connait rien lui-même le reproche à son éditeur ? Ou dans le fait qu'un auteur
et un éditeur qui n'y connaissent rien ni l'un, ni l'autre envisagent de publier des
scènes de combat sans se poser plus de questions ?
sur un passage de son texte, quel qu'il soit, sous le prétexte que l'éditeur
en question est une femme.
Ca, c'est juste très con.
Si énormité il y a, pour moi, elle serait plutôt dans les deux dernières options.
J'avoue ne pas être spécialement passionné par le traitement des combats dans les romans,
mais si je transpose au traitement de la science, ça me fait un peu frémir...
Cachou a écrit :Caliban a écrit : L'exemple du Starship Troopers de Verhooven est assez édifiant.
L'article ne retient que le fait que le film montre quelques jeunes femmes fantassins
au combat avec les hommes, pour en déduire son aspect égalitariste. Sauf que, au contraire,
les femmes sont explicitement majoritaires dans les postes plus prestigieux d'officiers
de la flotte, voire de haut commandement.
Si l'on parle uniquement du film, je ne suis pas d'accord. On ne voit que quelques
femmes dans les fantassins, les hommes sont plus présents à l'écran. Et le fait
de voir deux pilotes femmes contre un seul homme ne laisse pas deviner que celles-ci
sont majoritaires
Ca fait un moment que j'ai vu le film, mais il me semble tout de même que la grande
majorité des pilotes — que l'on n'aperçoit certes qu'assez brièvement, dans la
scène où tout un tas de vaisseaux se percutent et explosent gaiement au-dessus
de la planète qu'ils attaquent — est féminine. Il y a certes un homme dans l'équipe
de pilotage du seul vaisseau que l'on suit vraiment, mais sa principale fonction
est décorative, pour rendre jaloux le protagoniste : le type même de personnage
qu'on jugerait caricatural s'il s'agissait d'une unique jolie fille dans un équipage
masculin. Et sur trois "Hauts maréchaux", ou quelque chose comme ça, il me semble
qu'il y a deux femmes, le troisième étant viré pour incompétence...
(en ce qui concerne les fantassins, ce sont en effet majoritairement des hommes
— ce qui me semble aller aussi à l'encontre de l'analyse de l'article...)
Cachou a écrit :Et si tu incluais le livre d'Heinlein, pour preuve que ce que tu dis sur les propos
des féministes est faux (...) si on reprend les mots d’Heinlein, on se rend compte
que derrière la belle idée d’inclure les femmes dans l’armée (...) ne se cache pas
une préoccupation d’égalité entre les sexes : « Les meilleurs pilotes de la Marine sont
les femmes. Elles sont indispensables pour chaque opération de saut et de récupération.
Mais je soupçonne que leur affectation plus fréquente aux transports de troupes se
justifie par des impératifs psychologiques. Leur seule présence à bord est bénéfique
au moral des troupes. »
Uh... Tu confonds un peu vite les opinions de Heinlein et celle de ses personnages.
Celles que tu cites sont presque certainement attribuables à Juan Rico — un fantassin
assez bas-du-front, comme tout le livre l'établit en long et en large.
Cachou a écrit : ça n’est pas vraiment une prise de position que j’appellerai féministe,
dans le sens officiel du mot, qui veut que le féminisme recherche une égalité
entre l’homme et la femme (et non l’expression d’une différence amenant une
supériorité de l’un sur l’autre de par la nature de son sexe)…
Heinlein n'est en effet pas "féministe" en ce sens (moi non plus d'ailleurs).
Ce qu'il promeut, c'est une société où les postes sont attribués en fonction
des compétences, indépendamment du genre ("gender-blind", disent les
Américains), de la race, ou que sais-je encore.
Et en l'occurrence, il a régulièrement pris position, à titre personnel (par
opposition à celles de ses personnages), en faveur d'équipages entièrement
féminins pour les vaisseaux spatiaux — y compris en direct sur CNN, le
21 juillet 1969,
alors qu'il commentait en direct la mission Apollo 11... Son argument de base :
pour une mission spatiale au départ de la Terre, le paramètre crucial est la masse
de la charge utile. Or à condition physique égale, les femmes pèsent en moyenne moins
que les hommes. QED.