L'ère du numérique... et les forces en présence

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Clément
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar Clément » 28 décembre 2009 à 12:31

T. Di R. a écrit :l'autre relatant l'exploit d'un pirate informatique Israélien à propos des... DRM, bien sûr http://www.zdnet.fr/actualites/informatique/0,39040745,39711802,00.htm).


En fait, le type a simplement réussi à faire en sorte qu'on puisse lire sur n'importe quel support les fichiers Kindle achetés sur Amazon ? C'est presque un service qu'il leur rend...

Et au risque de faire un grand écart, un article sur le piratage de jeux vidéo en 2009. Le jeu le plus piraté cette année est aussi le jeu le plus vendu de l'histoire :
http://torrentfreak.com/the-most-pirate ... 09-091227/
T. Di R.

Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar T. Di R. » 28 décembre 2009 à 13:15

En fait, le type a simplement réussi à faire en sorte qu'on puisse lire sur n'importe quel support les fichiers Kindle achetés sur Amazon ? C'est presque un service qu'il leur rend...


C'était pour montrer qu'une protection finit par toujours céder. Un autre pirate prendra le relais et cassera entièrement le code - par jeu, simplement par jeu, parce que c'est un être humain.

Et au risque de faire un grand écart, un article sur le piratage de jeux vidéo en 2009. Le jeu le plus piraté cette année est aussi le jeu le plus vendu de l'histoire :


Et au risque de me répéter, monsieur Bourgoin, j'ai dit au début de ce fil que les plus gros vendeurs de romans s'en tireraient et ne souffriraient qu'à la marge du téléchargement illégal; pour ceux qui ne vendent pas du tout ou très peu (et dont je suis), ce sera une tout autre histoire, évidemment. Mauvais exemple, donc.
Modifié en dernier par T. Di R. le 28 décembre 2009 à 13:21, modifié 1 fois.
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar filip » 28 décembre 2009 à 13:17

Ayant eu un bo cado à noël pour lire, je lève le doigt :)
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar Clément » 28 décembre 2009 à 17:33

C'était pour montrer qu'une protection finit par toujours céder. Un autre pirate prendra le relais et cassera entièrement le code - par jeu, simplement par jeu, parce que c'est un être humain.


Effectivement, et si l'industrie de la musique commence à se réveiller à ce niveau-là, celle du livre a, comme d'hab, beaucoup de retard. Le fait qu'iTunes vendent maintenant ses mp3 sans DRM est significatif à ce niveau-là. Mais je pense que même Amazon finira par réaliser aussi que les DRM posent plus de problèmes aux acheteurs légaux de leurs fichiers qu'aux pirates qui, de toute façon, finissent toujours par les contourner tôt ou tard.

Et au risque de me répéter, monsieur Bourgoin, j'ai dit au début de ce fil que les plus gros vendeurs de romans s'en tireraient et ne souffriraient qu'à la marge du téléchargement illégal; pour ceux qui ne vendent pas du tout ou très peu (et dont je suis), ce sera une tout autre histoire, évidemment. Mauvais exemple, donc.


Oui, et les petits studios dont les jeux sont distribués par les canaux officiels mais ne disposent pas d'un budget comm aussi conséquent que les blockbusters cité dans le papier souffrent beaucoup plus du piratage (cf. ceci), comme quoi l'analogie n'est pas si mauvaise. D'un autre côté, les jeux indépendants distribués sur des plateformes en ligne, facile à utiliser et proposé à un prix raisonnable cartonnent (cf. l'iphone).
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar filip » 28 décembre 2009 à 19:50

Clément a écrit :
C'était pour montrer qu'une protection finit par toujours céder. Un autre pirate prendra le relais et cassera entièrement le code - par jeu, simplement par jeu, parce que c'est un être humain.


Effectivement, et si l'industrie de la musique commence à se réveiller à ce niveau-là, celle du livre a, comme d'hab, beaucoup de retard. Le fait qu'iTunes vendent maintenant ses mp3 sans DRM est significatif à ce niveau-là. Mais je pense que même Amazon finira par réaliser aussi que les DRM posent plus de problèmes aux acheteurs légaux de leurs fichiers qu'aux pirates qui, de toute façon, finissent toujours par les contourner tôt ou tard.


Ce que je sais, c'est que je n'achète jamais de contenu avec des drm, et parmi les gens qui lisent sur liseuse que je connais, ceux qui le font n'achètent que du contenu qu'ils savent pouvoir déprotéger (pour leur usage personnel).


Ce dont j'ai pu m'apercevoir aussi, c'est que par exemple les livres de l'éditeur Baen ne sont jamais piratés : ils sont vendu autour de 5-7$, sans drm. J'ai même vu des réponses cinglantes quand des personnes demandaient où trouver ces livres par des biais détournés (cela ne sert à rien de les pirater vu les prix et la facilité d'accès de ces livres (que l'on aime ou n'aime pas :) ).

Maintenant, il est vrai que le piratage est un fléau pour les petits éditeurs de jeux ou autre...
Mais j'ai peut être une meilleure confiance dans les lecteurs que dans les joueurs (confiance peut être trop optimiste)...
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar Herbefol » 28 décembre 2009 à 21:54

Ceci dit si j'en crois cet article (en anglais) Amazon perd du fric sur ses ebooks. Si c'est le cas alors y a des éditeurs ou des distributeurs qui doivent salement s'engraisser outre-Atlantique.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar Casse-bonbon » 29 décembre 2009 à 15:24

Herbefol : rien de neuf sous le soleil, donc. (Pas ton info, je parle du fond)

En attendant, c'est officiel : le 25 décembre, Amazon a vendu plus d'e-books que de livres papier....
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar Isa » 06 janvier 2010 à 17:49

Bon, ça m'a pris un peu de temps de lire tout ce qui avait été posté ici (désolée, je n'ai suivi qu'une partie des liens par contre) et du coup, il y a quelques points qui m'ont interpelée.

D'abord, au sujet de nos chers politiques. Je ne suis pas sûre du tout qu'ils se désintéressent de la question. Les liens entre le monde littéraire et politique sont quand même assez étroits. La moitié des politiciens écrivent des bouquins pour améliorer leur chétive retraite (une larme pour eux, s'il vous plaît), plusieurs ministres ont été écrivains (comme Mitterrand, mais pas que) et les littéraires sont souvent des soutiens politiques de tel ou tel (comme BHL et Ségo). Je pense donc qu'ils essaieront de protéger les droits des auteurs comme ils ont essayé de le faire pour les Majors du disque et du DVD, ni plus ni moins.
Pour ce que cela engendrera comme efficacité, c'est autre chose :/

Pour ce qui est du calcul des droits, je ne m'empresserais pas de tomber à bras raccourcis sur les éditeurs, peut-être parce que je suis toujours partie du principe qu'écrire avait fort peu de chance de me faire vivre un jour. Et ça, ce n'est pas la faute des éditeurs, des distributeurs ou des intermédiaires. C'est à la rigueur la faute au consommateur qui préfère se payer un écran plat qu'un bouquin. Il y a moins de gens qui lisent que de gens qui écoutent de la musique ou regardent la télé donc moins d'argent à faire. De plus, le boulot d'éditeur est très chronophage. Auditionner un groupe me paraît plus vite fait que lire un manu. Et surtout écrire ne coûte pas un gros investissement personnel et il y a bien plus de gens qui pondent un manu que de gens qui mixent une chanson. Dans notre monde où tout le monde croit qu'on n'existe uniquement si on est célèbre, les pauvres pommes qui ne savent ni chanter, ni jouer d'un instrument et n'ont pas le physique de Brad Pitt s'essaient à l'écriture et ça fait des piles monstrueuses de manu sur les bureaux des éditeurs. Editeur est donc aussi un boulot à temps plein (certains auteurs ont tendance à l'oublier) et on doit pouvoir en vivre. Peut-être que c'est un peu utopique de penser qu'avec un public de plus en plus restreint, on pourra avoir de quoi payer grassement tout le monde.
Et en tant qu'auteur, j'assume de dire que je préfère que les éditeurs survivent à cette "possible" crise, quitte à ne jamais vivre de mon travail. J'ai vu peu d'auteurs abandonner parce qu'ils ne gagnaient pas assez. Mais j'en ai vu beaucoup abandonner parce qu'ils ne trouvaient pas d'éditeur. Et je ne parle pas de daubes infâmes écrites par les recalés de la Star Ac. Je parle de romans que j'ai pris plaisir à lire et qui n'ont pas été sélectionnés parce que pas assez "banquables". Pour moi, demander des droits trop importants à des éditeurs qui peinent déjà à surnager, c'est juste les couler et réduire le marché à quelques gros qui ne sélectionnent que du très commercial.
Je préfère toucher peu, laisser un peu plus de champ à un éditeur pour surmonter cette révolution du numérique et trouver d'autres talents.

Maintenant, si je parle de "possible" crise c'est parce que le numérique n'est pas forcément une malédiction pour le livre. Les gens n'ont jamais autant lu qu'aujourd'hui. Des billets plus ou moins intéressants sur la toile, des sms, des blogs, des forums, facebook, etc... Que des trucs super intellos, j'en conviens. Mais si c'était une chance de ramener ces gens vers la vraie lecture. La diffusion (parfois pirate) d'oeuvres plus intéressantes pourrait amener les gens à retrouver le goût de lire. Pour ça, la priorité, c'est de faire des coûts peu élevés pour les e-book (sinon, ce sera le piratage) et surtout de faire de la promo. C'est moche à dire mais de nos jours il faut du marketing pour vendre (ou se mettre tout nu, ça marche pas mal aussi).
Je vais peut-être heurter les tenants d'une littérature hautement intellectuelle qu'on ne met pas à la portée de n'importe qui, mais personnellement, je pense qu'on peut amener les gens à la culture. On peut leur donner le plaisir de lire par des histoires "simples" sans phrases trop complexes et grande portée philosopique (je ne citerai aucune maison d'édition, à vous de voir là le clan qu'il vous sierra) et les faire progresser vers des choses plus subtiles.

Pour ce qui est du problème précis des droits, est-ce qu'il ne serait pas envisageable de faire des droits progressifs ?
Si le livre se vend mal parce qu'il est piraté, parce que les gens restent attachés au papier, etc... l'éditeur aura du mal à rentabiliser sa campagne marketing, son temps de sélection de correction, ses déplacements d'auteur, etc... Avec un truc comme 5% il ne perdra pas grand-chose. Tant pis pour l'auteur, mais il aura eu sa chance.
Si le livre se vend quand même très bien (le public s'est élargi grâce au piratage qui a fait connaître le livre, les jeunes se sont remis à lire, etc...), l'éditeur aura largement rentabilisé ses frais et pourra se fendre d'un gracieux 30 ou 40% d'un auteur qui, à ce moment-là, aura passé le cap et pourra vivre de sa plume.
Est-ce ce que c'est totalement inenvisageable comme système ?

Merci à ceux qui auront pris la peine de me lire jusqu'au bout :)
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar Isa » 08 janvier 2010 à 12:46

Comme mon post précédent est un peu long, je voudrais juste faire ressortir ça, parce que j'aimerais bien avoir quelques avis des principaux intéressés. Les auteurs qui trouvent que les droits sur le numérique sont insuffisants. Et les éditeurs qui pensent qu'ils ne peuvent pas leur offrir plus.

Isa a écrit :Pour ce qui est du problème précis des droits, est-ce qu'il ne serait pas envisageable de faire des droits progressifs ?
Si le livre se vend mal parce qu'il est piraté, parce que les gens restent attachés au papier, etc... l'éditeur aura du mal à rentabiliser sa campagne marketing, son temps de sélection de correction, ses déplacements d'auteur, etc... Avec un truc comme 5% il ne perdra pas grand-chose. Tant pis pour l'auteur, mais il aura eu sa chance.
Si le livre se vend quand même très bien, l'éditeur aura largement rentabilisé ses frais et pourra se fendre d'un gracieux 30 ou 40% d'un auteur qui, à ce moment-là, aura passé le cap et pourra vivre de sa plume.


Je repose ma question : est-ce que ce système à deux vitesses est vraiment impossible ? Un système qui permette au "petit" auteur d'essayer de se lancer sans coûter grand-chose à l'éditeur en cas d'échec et qui permet toujours aux "gros" auteurs de vivre de leur plume.
Avec le format papier, les dépenses de l'éditeur (impression, acheminement, etc...) augmentaient avec le nombre d'exemplaires vendus. Avec le numérique, la plupart des dépenses (marketting, mise à dispo d'une page de téléchargement, etc) sont un investissement de départ. Si le livre se vend bien, une fois rentrés dans leurs fonds, les éditeurs pourraient se montrer plus généreux sur le pourcentage accordé aux auteurs, non ?
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Re: L'ère du numérique... et les forces en présence

Messagepar A.C. de Haenne » 08 janvier 2010 à 21:58

Pas mal, l'auto-citation !

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"La propriété, c'est le vol", Proudhon

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