L'Éducation de Stony Mayhall, de Daryl Gregory (août 2014)
- Olivier Girard
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Re: Stony Mayhall, de Daryl Gregory (août 2014)
De ce que j'en ai lu pour l'instant, c'est le genre de livres qui sera sur votre maigre étagère, dans votre chambre à l'hospice, quand vous n'aurez plus rien dans la vie sauf dix bouquins et quelques heures avant de mourir.
- Razheem L'insensé
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Re: Stony Mayhall, de Daryl Gregory (août 2014)
Pour les 160 pages aussi que j'en ai lu, je plussoie Xavier.
Re: Stony Mayhall, de Daryl Gregory (août 2014)
Moi qui l'ai fini, je ne pense pas qu'il entrera dans les 10 meilleurs que j'ai lus, mais c'est très clairement le dessus du panier.
Re: Stony Mayhall, de Daryl Gregory (août 2014)
L'Éducation de Stony Mayhall est disponible aujourd'hui, en papier comme en numérique dans toutes les bonnes librairies et sur belial.fr !
- Olivier Girard
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Re: Stony Mayhall, de Daryl Gregory (août 2014)
On me dit (les gens de la diffusion, en fait) qu'il est question de Stony Mayhall dans Le Monde des livres aujourd'hui (p.11). J'ai pas vu. Quelqu'un l'a sous le coude ? L'article est sympa ?
- RaphaëlG
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Re: Stony Mayhall, de Daryl Gregory (août 2014)
Olivier Girard a écrit :On me dit (les gens de la diffusion, en fait) qu'il est question de Stony Mayhall dans Le Monde des livres aujourd'hui (p.11). J'ai pas vu. Quelqu'un l'a sous le coude ? L'article est sympa ?
Le voilà.
Abondance de morts vivants sur les étals des librairies : voyez ces trois appétissants morceaux, gore à souhait, à se mettre sous la dent
Vous reprendrez bien un peu de zombie ?
Non seulement le cadavre bouge encore, mais il se répand. A la propagation exponentielle des morts-vivants, principe premier des histoires de zombies, répond, depuis quelques années, une contagion éditoriale. Trois nouveaux livres, bientôt un quatrième à paraître chez Mirobole (Le Jour où les zombies ont dévoré le Père Noël), témoignent de leur vitalité en littérature. Tantôt simple menace acculant un groupe à survivre ensemble (Déchirés, de Peter Stenson), tantôt métaphore de la discrimination (L'Education de Stony Mayhall, de Daryl Gregory) ou symptôme de la malbouffe chez l'écrivain écolo -Paolo Bacigalupi (Zombie Ball). Par où l'on voit que le zombie est une figure de la culture pop éminemment plastique.
Dans Déchirés, une étrange infection a, en une nuit, transformé toute la popu-lation en " morbacs " - contraction de " mort " et de " back " (" retour "). A -l'exception d'une poignée de junkies, comme protégés par la méthamphétamine qu'ils fument ou s'injectent en intraveineuse. Lorsqu'il aperçoit par la fenêtre une petite fille déchiqueter un rott-weiler, Chase Daniels songe d'abord à une hallucination. Escorté de quelques amis, tous addicts comme lui, il va vivre huit jours d'euphorie et de bad trip, où il faudra jouer du fusil à pompe, tout en gardant un œil sur le stock de cristal. Car le drogué en état de manque est, disons, prompt à la trahison. " Et nous voilà, vivant un rêve impossible, nous, les rebuts de la société, ceux que l'Amérique refuse de voir ", des " connards qui n'hésiteraient pas à piquer le fauteuil d'un môme handicapé pour le laisser en gage contre une poignée de dollars ". Dans ce roman d'amour, de came et de mort, -Peter Stenson parvient à faire de losers défoncés les héros d'une cavale au terme de laquelle il n'en restera plus qu'un(e).
Plus civilisés sont les zombies de Daryl Gregory. " Ma chair est terne hélas et j'ai lu bien des livres, reclus dans la cave -familiale... " Ainsi soliloque Stony, enfant adoptif des -dames Mayhall, recueilli une nuit auprès du cadavre de sa mère, caché depuis et ardemment protégé. Stony porte le nom d'une soudaine épidémie qui dévasta l'Amérique du Nord en 1968, fit des non-morts par dizaines de mille, exterminés par l'armée. Avec les années, Stony se révèle un zombie à part : il grandit ! Le bébé gris devient un ado avarié, mélancolique (" Mon problème, c'est que je n'en ai pas "), une créature érudite, surpuissante, qu'on " rapièce comme une poupée de chiffon " et dans la chair de laquelle les flèches se plantent comme " un roseau dans la vase ". Mais, un soir de 1982, à la suite d'un accident mortel, Stony s'enfuit. L'orphelin trouve refuge au sein du réseau clandestin des " autres-vivants ", toujours pourchassés, internés ou neutralisés. Là réside la force de L'Education de Stony Mayhall, premier roman traduit en français de l'Américain Daryl Gregory, par ailleurs scénariste de comics (Dracula et La Planète des singes pour Boom ! Studios). Chez lui, les zombies ne sont pas une horde de carnes pourries, mais une contre-société dynamique où " abstinents " et " gros mordeurs " discutent démocratiquement d'une véritable " politique de la morsure " ; Stony y jouera un rôle messianique.
Qui mange qui ? Qui mange quoi ? Sur le thème de la prédation économique et de l'insécurité alimentaire, Zombie Ball, de la star américaine de la SF Paolo Bacigalupi, fera réfléchir les jeunes lecteurs. Trois collégiens, en butte aux moqueries de leurs camarades pour leur manque d'adresse au baseball ou leurs origines étrangères, découvrent que l'usine de viande approvisionnant les fast-foods de la région abrite des vaches cannibales. Le trio va tout faire pour endiguer la contamination qui, pareillement à la maladie de Creutzfeldt-Jakob, se transmet des bovins aux hommes.
Autant de comédies à l'humour mordant qui tendent un fantastique miroir aux humains.
François Angelier et Macha Séry
Déchirés(Fiend),de Peter Stenson,traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Szczeciner, Super 8, 400 p., 21 €.L'éducation de Stony Mayhall(Raising Stony Mayhall),de Daryl Gregory,traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laurent Philibert-Caillat, Bélial, 432 p., 23 €.Zombie Ball,de Paolo Bacigalupi,traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Sara Doke, Au Diable Vauvert, 380 p., 15 €.
- Olivier Girard
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Re: Stony Mayhall, de Daryl Gregory (août 2014)
"Il n’est pas possible d’en dire davantage sans spoiler ce roman, ce qui serait une hérésie, car il faut absolument le lire ! Donc courez à votre librairie la plus proche car il est sorti hier ! C’est un de ces trop rares ouvrages qu’il ne faut pas rater et avant tout, aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est une magnifique histoire d’amour…"
9 sur 10 sur Zombies World.
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