Clément a écrit :Erwannn a écrit :des personnages se retrouvent à voyager à rebrousse-temps, (...) le sol se refroidit avant qu'une fusée se pose, etc. Tout est y logique mais contre-intuitif.
Pas lu la nouvelle mais cette phrase m'a interpellée et me travaille depuis. Dans notre univers, que la fusée se pose ou décolle, le sol est d'abord froid, puis chauffé par les réacteurs, puis il refroidit. Dans un univers à rebrousse-temps, au niveau de la température, c'est l'inverse qui se produit... donc la même chose, non ? Froid puis chaud puis froid ?
C'est compliqué ! D'autant que le roman d'Egan se déroule dans un univers parallèle où les lois de la physique ne sont pas exactement les mêmes que les nôtres. Mais du côté des flèches du temps et des effets, oui, tu as raison : froid puis chaud puis froid. Mais causes et effets sont inversés :
> pour les passagers d'une fusée (flèche du temps : —>), les réacteurs vont réchauffer un sol froid, avant que celui-ci ne refroidisse à son tour. Puis la fusée se pose et reste là un temps
x avant de repartir. Les passagers croient décider du moment de leur départ, mais rien n'est moins sûr.
> pour la planète (flèche du temps : <—), le départ de la fusée correspond à son arrivée. Vu que c'est inversé. L'air se réchauffe soudain, suivi d'une fusée, qui reste sur place un temps
x, tandis que ses passagers se déplacent à reculons. Vient le moment du départ (l'arrivée pour les passagers) : le sol froid se réchauffe sous la fusée. Puis la fusée s'élève, propulsée dans les airs par une colonne d'air chaud, tandis que le sol se refroidit brusquement.
Un autre exemple : un passager de la fusée abandonne une lentille de verre. Celle-ci va poursuivre son existence (—>) et se dégrader. Du point de vue de la planète (<—), des grains de sable vont peu à peu s’agréger jusqu'à former une lentille, qui bondira ensuite dans les mains du passager d'une fusée.