Avatar, James Cameron

[Wicker_Man]

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[ubikD]

Sans pour autant dénigrer le lecteur (c'est bizarre cette manie de prendre les critiques comme une attaque personnelle), peut-on quand même dire qu'un épisode de Starwars ou un livre d'Horusmachinchose, c'est une belle merde ?
Une merde alimentaire, mais une merde quand même.
Sans attaque personnelle, bien entendu.

[Wicker_Man]

Je retire.

[Casse-bonbon]

Oui, on peut, Ubik.
Il m'arrive de prendre un plaisir fou à lire certains ST, mais je ne vais pas dire que ce n'est pas de la merde, juste que c'est une merde agréable à lire. Qui ne m'apporte rien, comme quand je regarde Barnaby à la téloche. C'est pas bon, mais y a l'ambiance. Si je ne matais que les Barnaby, je serais quand même mal barrée niveau culture. Pour analyser la société actuelle, ça fait archi juste, hein ? Alors qu'en regardant, je sais pas, moi, Valse avec Bashir, je me fais moins du bien (on souffre, mais c'est par empathie) mais je me donne des outils indispensables pour ne pas avaler passivement les giclées du 13 heures de TF1.

Donc vous avez parfaitement le droit de lire des daubes, mais faut assumer le fait que si vous ne lisez que ça, faut pas vous étonner d'avoir mal au cul sans savoir pourquoi à chaque fois que vous mettez le bulletin dans l'urne.

(vous me direz, à tout prendre et puisque j'aurais aussi mal que vous au bout du compte, vous préférez peut être ne pas savoir pourquoi ? Ben, oui, mais assumez. Pas aller jusqu'à prétendre non plus ne pas savoir ce que c'est que la sodomie.)


(voilà voilà. C'était ma minute poétique du jour, cherchez pas, j'ai eu une rude journée)

[Clément]

Donc vous avez parfaitement le droit de lire des daubes, mais faut assumer le fait que si vous ne lisez que ça, faut pas vous étonner d'avoir mal au cul sans savoir pourquoi à chaque fois que vous mettez le bulletin dans l'urne.

Oui, mais c'est l'essence même de la culture : elle est diverse. Qu'une oeuvre soit élitiste ou populaire, intellectuelle ou divertissante, si c'est la seule qu'on consomme, c'est du fascisme.

Et puis, il faudrait toujours se méfier de l'incursion de la politique (au sens noble du terme) dans une oeuvre de fiction (ce qui est le cas de Valse avec Bachir comme d'Avatar, aussi maladroite soit cette incursion dans le deuxième cas). C'est bien de faire réfléchir les gens au cinéma, mais l'oeuvre de fiction joue surtout sur les émotions, alors que la politique devrait concerner les idées (idéalement, mais en France, on en n'est loin). Seulement, c'est beaucoup plus facile de convaincre avec des émotions...

[Don Lo]

Et puis, il faudrait toujours se méfier de l'incursion de la politique (au sens noble du terme) dans une oeuvre de fiction (ce qui est le cas de Valse avec Bachir comme d'Avatar, aussi maladroite soit cette incursion dans le deuxième cas). C'est bien de faire réfléchir les gens au cinéma, mais l'oeuvre de fiction joue surtout sur les émotions, alors que la politique devrait concerner les idées (idéalement, mais en France, on en n'est loin). Seulement, c'est beaucoup plus facile de convaincre avec des émotions...

Plutôt que se méfier, je dirais décrypter. Parce qu'un message - ou juste un parti pris - politique visible n'a rien de pernicieux. En revanche, faire passer des idées en contrebande paraît toujours très noble lorsqu'on les partage, et ignoble lorsqu'on les combat.

Et je trouve qu'il y a un message au moins philosophique sinon politique dans Avatar, mais qu'il est suffisamment bien caché sous la narration pour qu'on ne le décrypte qu'avec difficulté, après l'enthousiasme (ou l'agacement) que peut faire naître le spectacle.

[Isa]

Et puis, il faudrait toujours se méfier de l'incursion de la politique (au sens noble du terme) dans une oeuvre de fiction (ce qui est le cas de Valse avec Bachir comme d'Avatar, aussi maladroite soit cette incursion dans le deuxième cas). C'est bien de faire réfléchir les gens au cinéma, mais l'oeuvre de fiction joue surtout sur les émotions, alors que la politique devrait concerner les idées (idéalement, mais en France, on en n'est loin). Seulement, c'est beaucoup plus facile de convaincre avec des émotions...

Je m'incline devant cette analyse.

Et sinon, oui, qualifier les goûts de quelqu'un d'autre de "de la merde", ça me gêne toujours un peu. C'est ce que font les razzies pourtant et j'ai déjà dit que la liberté d'expression était un droit inaliénable. Mais c'est vrai que si quelqu'un dit "J'aime chose-chouette" et qu'on lui répond "Tu lis de la merde", je trouve que c'est inutilement agressif.

Sinon, par exemple, j'ai lu toute la Compagnie des Glaces et j'ai trouvé ça bien divertissant, mais bon... C'est quand même pas de la grande littérature.

[Gurzeh]

Quand on regarde les précédentes réalisations de Cameron, l'ensemble me semble cohérent avec Avatar: je ne suis pas certain qu'il cherche à faire passer quelque message que ce soit. Son propos semble plus être d'impressionner le spectateur, au sens premier du terme. Tout y participe: histoire manichéenne, image, couleurs, effets visuels et auditifs.

Sur ce plan, Cameron est un surdoué, et l'impact de son dernier opus, Avatar, est incontestable. C'est là le cœur de son succès, et non un marketing omnipotent.

[Isa]

Je persiste à penser - peut-être à tort - que les films de SF ne sont pas faits pour les amateurs de SF.

Je pense la même chose.
Ça doit valoir pour à peu près tout ce qui est grand public de toute façon. Un film à grand spectacle (plein d'émotions et de belles images) sur la guerre risque de faire tourner de l'oeil les vrais passionnés d'Histoire, tout ce qui est vulgarisation scientifique, etc... On se met à la portée de tous et on rebute forcément les plus "érudits" dans le domaine concerné.
D'ailleurs c'est sans doute le même phénomène qui fait que Twilight a eu un grand succès pour le grand public alors que pour la plupart des vrais amateurs de vampires, il est souvent apparu comme une daube. Quand je lis des commentaires genre "Une vampire amoureux d'une humaine, c'est trop original", je me dis que le gars qui dit ça n'a vraiment, vraiment, rien lu/vu sur les vampires.

[Wicker_Man]

- Fin du débat pour moi, tout court. Le Bisounours préfère fermer sa gueule que de se mettre à dos le Bélial... -