En tout cas, ça se profile whez Waterstones...
TD
La fin des liseuses ?
- Thomas Day
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Re: La fin des liseuses ?
Au cours des 36 premières semaines de l’année 2015, les ventes de livres papier ont augmenté de 4,6% au Royaume-Uni par rapport à la même période en 2014, selon une étude de Nielsen Bookscan. C’est la première fois depuis 2007 que le marché du livre imprimé croît d’une année sur l’autre à ce stade de l’année.
Surprenant, quand même. Mais peut-être que la lecture procède encore d'un rituel (se retirer provisoirement du monde, des autres, "dialoguer" avec l'auteur) et que le support matérialisé, le livre, participe à ce retrait, le renforce. Je ne sais pas. Corriger un manuscrit sur ma liseuse (une vieille Sony Reader 550), c'est parfait, ça m'évite une impression papier: je lis et je reporte instantanément sur mon écran d'ordi. Mais lire un livre dessus me semble un acte incomplet; j'ai l'impression que je ne participe pas, que je ne suis pas complètement dedans. Ou alors, n'est-ce qu'une question générationnelle?
Le lecteur reste tout de même une engeance humaine bien à part. On écoute de la musique à plusieurs, on regarde un tableau ou une sculpture à plusieurs, etc., on ne lit que seul (je mets de côté les lectures publiques qui, à mes yeux, ne sont pas un exercice littéraire, mais plutôt le partage de la musicalité d'un style).
Re: La fin des liseuses ?
C'est une info très parcellaire et qui ne permet pas de dire grand chose, à part que Waterstones ne vend pas beaucoup de Kindle. Ça ne dit rien sur les Kindle qu'Amazon vend directement, ni sur les ventes des autres liseuse et encore moins sur les ventes de ebooks. Après, libre à chacun d'en tirer les conclusions qu'il veut sur l'objet livre, etc. Personnellement, je n'en tire aucune. :-)
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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Re: La fin des liseuses ?
Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse... je ne pense pas que ce soit une question d'âge mais juste de rapport au livre, ceux qui aiment le sentir, le toucher, ceux qui aiment l'objet ne pourront jamais s'en passer et les autres qui n'aiment les livres que par les histoires qu'ils racontent, que pour le voyage et le dépaysement n'auront besoin que du contenu dématérialisée.T. D. R. a écrit :Mais lire un livre dessus me semble un acte incomplet; j'ai l'impression que je ne participe pas, que je ne suis pas complètement dedans. Ou alors, n'est-ce qu'une question générationnelle?
Il n'y a pas concurrence entre les deux mais plutôt complémentarité !
En attendant, j'espère pouvoir ajouter prochainement "Drift" sur ma liseuse
Re: La fin des liseuses ?
yogo a écrit :Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse... je ne pense pas que ce soit une question d'âge mais juste de rapport au livre, ceux qui aiment le sentir, le toucher, ceux qui aiment l'objet ne pourront jamais s'en passer et les autres qui n'aiment les livres que par les histoires qu'ils racontent, que pour le voyage et le dépaysement n'auront besoin que du contenu dématérialisée.T. D. R. a écrit :Mais lire un livre dessus me semble un acte incomplet; j'ai l'impression que je ne participe pas, que je ne suis pas complètement dedans. Ou alors, n'est-ce qu'une question générationnelle?
Il n'y a pas concurrence entre les deux mais plutôt complémentarité !
En attendant, j'espère pouvoir ajouter prochainement "Drift" sur ma liseuse
Merci de votre sollicitude, Yogo. Tout vient à point nommé à qui sait attendre. C'est ce que l'on dit, en tout cas.
- Jean-Claude Dunyach
- Radieux
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- Localisation : Blagnac
Re: La fin des liseuses ?
C'est le genre d'article qui me fait doucement rigoler...
L'objet liseuse est assez increvable - quand on ne s'assoit pas dessus. Mon premier Kindle datant de 2011 fonctionne encore très bien. La plupart des gens qui ont commencé tôt à en avoir une ne l'ont pas encore remplacée. Les écrans vieillissent bien, mieux qu'on ne le pensait à l'époque.
C'est normal qu'on en vende moins, on a un peu saturé le marché, déjà. Et les nouveaux modèles sont certes mieux, mais ce "mieux" ne mérite pas qu'on jette l'ancien, pour beaucoup de gens.
DARTY dit la même chose. Ceux qui voulaient une liseuse en ont une et la gardent.
Par contre, je n'imagine pas qu'on revienne en arrière vers des livres uniquement au format papier. La numérisation (de tout) est un fait de société, elle touche la musique, les photos, les films, la BD, tout ce qui relève du culturel (ou presque). L'objet dématérialisé, non possédé, devient la norme chez les ados. Qui lisent aussi sur leurs smartphones, dont les écrans sont de plus en plus gros et confortables.
Par contre, je sais qu'il y a des professionnels du livre qui adoreraient l'idée que le numérique en littérature se casse la gueule. Ils prophétisent à tout va le retour au vrai papier... J'en croise à la Commission Européenne. Ils ont cessé d'être crédibles en 2012, mais ils s'obstinent. Un peu comme Sarkozy, quoi.
L'objet liseuse est assez increvable - quand on ne s'assoit pas dessus. Mon premier Kindle datant de 2011 fonctionne encore très bien. La plupart des gens qui ont commencé tôt à en avoir une ne l'ont pas encore remplacée. Les écrans vieillissent bien, mieux qu'on ne le pensait à l'époque.
C'est normal qu'on en vende moins, on a un peu saturé le marché, déjà. Et les nouveaux modèles sont certes mieux, mais ce "mieux" ne mérite pas qu'on jette l'ancien, pour beaucoup de gens.
DARTY dit la même chose. Ceux qui voulaient une liseuse en ont une et la gardent.
Par contre, je n'imagine pas qu'on revienne en arrière vers des livres uniquement au format papier. La numérisation (de tout) est un fait de société, elle touche la musique, les photos, les films, la BD, tout ce qui relève du culturel (ou presque). L'objet dématérialisé, non possédé, devient la norme chez les ados. Qui lisent aussi sur leurs smartphones, dont les écrans sont de plus en plus gros et confortables.
Par contre, je sais qu'il y a des professionnels du livre qui adoreraient l'idée que le numérique en littérature se casse la gueule. Ils prophétisent à tout va le retour au vrai papier... J'en croise à la Commission Européenne. Ils ont cessé d'être crédibles en 2012, mais ils s'obstinent. Un peu comme Sarkozy, quoi.
- Olivier Girard
- Modérateur
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- Enregistré le : 15 avril 2009 à 15:38
Re: La fin des liseuses ?
Je suis bien sûr d'accord avec l'idée qu'on ne reviendra pas en arrière, à savoir vers des livres uniquement au format papier : faut pas déconner (et tant mieux, bien sûr ; même si certains éditeurs ont fait le choix d'ignorer le numérique, comme Gallmeister, et s'en portent très bien). En revanche, concernant les ados, Jean-Claude, en tout cas à ce jour, je suis beaucoup plus sceptique (sauf à considérer que lire les conneries des copains sur Facebook, c'est faire œuvre de "lecture littéraire"). Mon fils de 16 ans, un lecteur quantitativement moyen, ne lit pas sur liseuse. Du tout. Et aucun de ses ami(e)s non plus. Vraiment aucun (c'en est même étonnant). Je ne dis pas que c'est la norme, c'est juste ce que je constate. Et quand je vois les chiffres des bestsellers YA (type Hunger Games, Le Labyrinthe et cie), la proportion du papier par rapport au numérique est sans appel en faveur du premier (le seul domaine ou le numérique approche un pourcentage qui ressemble à quelque chose, c'est celui de la littérature érotique, plus ou moins autour de 20 % dans certains cas ; sans doute pour des raisons de confidentialité — enfin, j'imagine). D'autre part, sur les trois dernières années, le pourcentage des ventes numériques a cessé de gagner sur celui du papier ou presque (au Bélial', mais aussi chez les éditeurs dont je dispose de chiffres sûrs et précis). Pour l'heure, en tout cas.Jean-Claude Dunyach a écrit :Par contre, je n'imagine pas qu'on revienne en arrière vers des livres uniquement au format papier. La numérisation (de tout) est un fait de société, elle touche la musique, les photos, les films, la BD, tout ce qui relève du culturel (ou presque). L'objet dématérialisé, non possédé, devient la norme chez les ados. Qui lisent aussi sur leurs smartphones, dont les écrans sont de plus en plus gros et confortables.
Par contre, je sais qu'il y a des professionnels du livre qui adoreraient l'idée que le numérique en littérature se casse la gueule. Ils prophétisent à tout va le retour au vrai papier... J'en croise à la Commission Européenne. Ils ont cessé d'être crédibles en 2012, mais ils s'obstinent. Un peu comme Sarkozy, quoi.
Enfin, s'il existe sans doute des professionnels du livre qui adoreraient l'idée que le livre numérique en littérature se casse la gueule, il y a des gens, professionnels ou pas, qui adoreraient l'inverse, et leurs motivations me semblent parfois obscures (enfin, pas en ce qui concerne Jeff Bezos, dont les motivations sont on ne peut plus claires ; ce qui nous ramène à Sarkozy...).
Un mot sur le Bélial', maintenant.
Au regard de ce que je perçois globalement (je n'ai pas eu le temps de regarder dans le détail depuis longtemps), je constate deux règles. La première, c'est que plus un titre se vend en papier, plus il se vend en numérique (l'évidence). La seconde, c'est qu'en général, on fait autour de 10 % de nos ventes en numérique.
Sauf (car il y en a un "sauf") dans le cas des bouquins de hard SF. Là, le pourcentage du numérique monte très clairement : vers les 20 % (le double, quand même).
Enfin, dernière remarque : quand on commercialise un livre uniquement en numérique (sans son pendant papier), c'est généralement une catastrophe...
Re: La fin des liseuses ?
Olivier Girard a écrit :Et quand je vois les chiffres des bestsellers YA (type Hunger Games, Le Labyrinthe et cie), la proportion du papier par rapport au numérique est sans appel en faveur du premier
De mon point de vue, il y a un gros problème avec le numérique en littérature jeunesse (au moins en France) et par extension un peu avec le YA : le prix. Les Hunger Games sont à 9,99 contre 7,70 pour le papier, Le labyrinthe c'est 12,99 contre 18,50 pour le grand format, Divergence à 12,99 contre 16,90 le grand format... Et pour les plus jeunes c'est du même ordre, des tarifs qui ne rendent pas le numérique attractif.
L'autre problème de la liseuse, c'est qu'il faut investir un peu pour s'en payer une. Pour les ados, ça reste souvent du ressort des parents de décider si on s'en équipe ou pas. Et après leur avoir extorqué un smartphone et éventuellement une tablette, je pense que l'acquisition de la liseuse se complique. Et l'acquisition de ebook se heurte aussi un peu aux mêmes soucis : l'accès à une carte de paiement. Et s'il y a toujours des jeunes pour qui tout ça n'est pas un problème, je doute quand même que ça en représente une majorité.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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Re: La fin des liseuses ?
Et comme en écho, le reportage diffusé hier soir sur Arte ("Le livre sous pression" disponible sur Arte 7) qui dresse un état des lieux.
Merci beaucoup, Olive, pour ton éclairage digne de foi.
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