Demain les livres

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Caliban
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Re: Demain les livres

Messagepar Caliban » 09 février 2010 à 19:45

Isa a écrit : Ou alors joindre un chèque de dix euros au fichier

Rien à voir avec de la "corruption", mais l'idée me choque beaucoup.
il ne manquerait plus que ce soient les auteurs débutants qui payent les
éditeurs ! Ou alors, on parle d'auto-édition, et on se paye un relecteur
à la pige.

(en revanche, une enveloppe timbrée auto-adressée est sans doute toujours
une bonne idée si l'on souhaite un retour du manuscrit, annoté ou pas)
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Isa
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Re: Demain les livres

Messagepar Isa » 09 février 2010 à 21:15

Caliban a écrit :
Isa a écrit : Ou alors joindre un chèque de dix euros au fichier

Rien à voir avec de la "corruption", mais l'idée me choque beaucoup.
il ne manquerait plus que ce soient les auteurs débutants qui payent les
éditeurs ! Ou alors, on parle d'auto-édition, et on se paye un relecteur
à la pige.


Pourtant, de fait, un jeune auteur paie pour soumettre un manuscrit. La liseuse électronique permettrait un meilleur confort de lecture pour l'éditeur, pourtant ces derniers risquent de rester au papier pour "obliger" les auteurs à payer (pour éviter de recevoir tout et n'importe quoi).
Du coup, on risque d'en arriver à joindre un manu papier au manu électronique, juste pour "montrer notre sérieux". Si c'est pour que l'éditeur lise de toute façon l'électronique, ça fait bondir l'écolo qui est en moi.

Je reste une pragmatique. Actuellement, la soumission d'un manuscrit me coûte une bonne quinzaine d'euros (sans compter que je vais devoir racheter une imprimante bientôt) qui vont dans la poche de la Poste, de Epson et de je ne sais quelle marque de papier. Si je ne payais que dix euros au lieu de quinze et que je les payais à l'éditeur en lui envoyant un fichier par e-mail, ça ne me gênerait pas.
Sauf que (en grande bisounours que je suis, je pense à ça seulement maintenant), il y aurait des éditeurs pour recevoir des tonnes de manus et les chèques qui vont avec. Les seconds allant prompto à la banque tandis que les premiers seraient relégués dans une cave poussiéreuse où un seul lecteur en lirait trois pages pour voir et sélectionnerait presque au hasard un manu de temps en temps pour entretenir le rêve.
Donc, hormis si l'éditeur était obligé de faire un retour détaillé pour chaque manu (et dans ce cas, dix euros c'est pas cher payé), il y aurait trop de risque d'abus.
Dommage, dans un monde honnête, ça aurait été une bonne solution.

Donc pour moi, la question reste entière : comment permettre aux éditeurs de profiter pleinement des avantages de la liseuse pour lire les manuscrits soumis, sans pour autant être débordé d'auteurs indélicats, ni imprimer des manuscrits papier qui ne serviraient plus à rien ?
On pourrait envoyer dix euros à un organisme caritatif de notre choix à chaque soumission ^^
Tant qu'à payer, autant que ça serve.
Modifié en dernier par Isa le 09 février 2010 à 23:35, modifié 1 fois.
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Re: Demain les livres

Messagepar Clément » 09 février 2010 à 21:50

Deuxième partie : Le point de vue professionnel des éditeurs sur la place du livre électronique dans le marché du livre.

Quel pourrait-être la place du numérique dans le marché du livre ? Est-il un outil de promotion ou un support véritablement nouveau ? Est-il une menace ou un atout pour la lecture et pour le métier d'éditeur ? Comment ce métier va-t-il être amené à évoluer face à la révolution du numérique ? Le livre papier va-t-il, à terme, disparaître totalement au profit du format électronique ?

A lire sur le blog Bifrost
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Re: Demain les livres

Messagepar filip » 09 février 2010 à 23:50

Des avis encore une fois intéressants et qui font plaisirs à lire.
Ils montrent bien que les éditeurs des genres qui nous intéressent sont bien au courant des tenants et des aboutissants de la (possible) révolution qui va arriver.

Vivement que tout cela se décante :)
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Re: Demain les livres

Messagepar Clément » 10 février 2010 à 14:02

Troisième partie : La question de la réévaluation des droits d'auteur dans le cadre du livre numérique.

En novembre dernier, un groupe d'auteurs, réunis au sein d'un collectif intitulé Le Droit du Serf, lançait un appel incitant les auteurs à refuser tout avenant de contrat concernant la vente de leurs livres au format numérique. La raison ? La proportion des droits d'auteur, identique à celle pratiquée pour le livre papier, jugée comme relevant de la « spoliation » alors même « qu'il n'y a pas de distribution, que le coût de la diffusion devrait être très faible et que l'essentiel du boulot éditorial est déjà effectué », écrivait Ayerdhal. Quel est le point de vue de nos éditeurs sur cette polémique ?

A lire sur le blog Bifrost
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Re: Demain les livres

Messagepar Herbefol » 10 février 2010 à 17:46

A propos des nouveaux coûts évoqués Magali Duez et Menolly évoque la sécurisation des fichiers. Je me demande s'il s'agit des drm ou bien si c'est un autre aspect des ebooks que je ne connaîtrais pas ? (parce que si c'est des drm je suis désolé mais les éditeurs qui veulent perdre du fric avec cette connerie seront sympas de ne pas le compter dans le prix de vente)
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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Re: Demain les livres

Messagepar Caliban » 10 février 2010 à 18:37

Isa a écrit : Pourtant, de fait, un jeune auteur paie pour soumettre un manuscrit. (...)
Actuellement, la soumission d'un manuscrit me coûte une bonne quinzaine d'euros
(sans compter que je vais devoir racheter une imprimante bientôt) qui vont dans
la poche de la Poste, de Epson et de je ne sais quelle marque de papier.

Sans compter tout le temps perdu sans travailler plus pour gagner plus...

Il semble clair que tout ce qui va dans le sens d'une réduction des frais parasites,
aussi bien du côté de l'auteur que de celui de l'éditeur, est bienvenu. Pour autant,
quoi qu'on fasse et des deux côtés, entrer dans le jeu et y rester aura toujours
un coût minimal, en temps et en argent.

Pour moi, il est important de distinguer ces faux frais des flux financiers
entre éditeur et auteur, qui doivent rester à sens unique. Je suis même
tenté d'exclure a priori tout éditeur qui accepte de l'argent de ses auteurs
de la liste des éditeurs professionnels. (entendons-nous bien : l'auteur
peut être par aileurs lecteur, acheteur de livres, voire investisseur...
mais ce sont d'autres casquettes, et d'autres comptes, qui ne doivent
pas interférer avec la relation auteur/éditeur)

hormis si l'éditeur était obligé de faire un retour détaillé pour chaque manu
(et dans ce cas, dix euros c'est pas cher payé)

Absurdement mal payé, même. Je parlais de relecteurs à la pige : ajoute un zéro.
Et ce ne sera ni un Dunyach, ni un Dumay...


(en grande bisounours que je suis, je pense à ça seulement maintenant),
il y aurait des éditeurs pour recevoir des tonnes de manus et les chèques qui vont avec. .

Probablement pas, en fait. Tant qu'on trouvera des gogos prêts à dépenser
des centaines, voire des milliers d'euros pour voir leur prose publiée, les requins
s'occuperont de ceux-là avant de courir les chèques à dix balles.
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Re: Demain les livres

Messagepar Isa » 10 février 2010 à 19:45

Caliban a écrit :
hormis si l'éditeur était obligé de faire un retour détaillé pour chaque manu
(et dans ce cas, dix euros c'est pas cher payé)

Absurdement mal payé, même. Je parlais de relecteurs à la pige : ajoute un zéro.
Et ce ne sera ni un Dunyach, ni un Dumay...


Je suis parfaitement d'accord. C'est de toute façon normal vu le temps que ça prend. Et je ne disais pas ça du tout comme une option possible. Je précisais justement que ce serait la seule façon de prouver que le manuscrit avait bien été lu et qu'elle était inapplicable (ce qui rend mon idée de départ irréalisable).

Caliban a écrit :
Isa a écrit : (en grande bisounours que je suis, je pense à ça seulement maintenant),
il y aurait des éditeurs pour recevoir des tonnes de manus et les chèques qui vont avec. .

Probablement pas, en fait. Tant qu'on trouvera des gogos prêts à dépenser
des centaines, voire des milliers d'euros pour voir leur prose publiée, les requins
s'occuperont de ceux-là avant de courir les chèques à dix balles.


Je ne parlerais pas de "gogos" mais de gens mal renseignés (non, je n'en fais pas partie et n'en ferai jamais partie, mais j'ai plus de peine pour ses gens que de mépris).
Pour le reste, je pense que je partage totalement ton avis sur les éditeurs qui demandent de l'argent aux auteurs pour publier leurs livres.

Du coup, je comprends que mes paroles te fassent penser à ça. Changer le rapport financier entre un éditeur et un auteur comporte ce genre de risques. Ça ne signifie pas pour autant qu'il faille imposer des limites absolues à notre façon de raisonner.

Mais je ne suis pas sûre que tu aies compris ce que je voulais dire :
Caliban a écrit :
Isa a écrit :]Pourtant, de fait, un jeune auteur paie pour soumettre un manuscrit. (...)
Actuellement, la soumission d'un manuscrit me coûte une bonne quinzaine d'euros
(sans compter que je vais devoir racheter une imprimante bientôt) qui vont dans
la poche de la Poste, de Epson et de je ne sais quelle marque de papier.

Sans compter tout le temps perdu sans travailler plus pour gagner plus...

Il semble clair que tout ce qui va dans le sens d'une réduction des frais parasites,
aussi bien du côté de l'auteur que de celui de l'éditeur, est bienvenu. Pour autant,
quoi qu'on fasse et des deux côtés, entrer dans le jeu et y rester aura toujours
un coût minimal, en temps et en argent.


Il n'y a pas forcément de coût minimal. Une maison qui accepte les envois par mail ne coûte rien à l'auteur qui soumet. Elle en est souvent récompensée par des auteurs qui envoient sans se soucier de la ligne éditoriale et qui se permettent des insultes quand les soumissions se ferment un moment pour vidanger le retard. Du coup, je pense que les gros éditeurs ne tenteront pas de diminuer ces coûts, même si le confort de lecture était plus grand pour eux (avec la liseuse électronique par exemple).
Ma question est de savoir comment profiter des avantages de la science tout en évitant les comportements discourtois induits par la gratuité. Pour l'instant, la seule réponse que j'ai eue c'est de demander une double soumission. Ça me paraît la seule viable et je le regrette. Faire un manuscrit papier qui ne sera pas lu, c'est vraiment dommage.
Pour le reste, qu'il y ait un coût pour les auteurs, je le conçois, je le comprends et je ne m'en plains pas. Ça rend forcément la tâche plus facile pour le type qui a de l'argent (qui peut se payer des correcteurs et soumettre à plus d'éditeurs), mais c'est la dure loi de ce monde.
Comme dirait Coluche :
"Dieu a dit : il y aura des hommes blancs, il y aura des hommes noirs, il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, et tous seront égaux ; mais ça sera pas facile… Et puis il a ajouté : il y en aura même qui seront noirs, petits et moches et pour eux, ce sera très dur !"
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Re: Demain les livres

Messagepar Isa » 10 février 2010 à 19:57

A part ça, la deuxième et troisième partie de cet article sont très intéressantes aussi. On y retrouve certains points de vue développés sur les forums mais ça donne le point de vue de plusieurs éditeurs et je trouve ça intéressant.
Même si on en reste beaucoup à : "on ne sait pas trop où on va", c'est honnête de l'admettre et de donner des pistes de réflexion pour l'avenir.
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Re: Demain les livres

Messagepar Jean-Claude Dunyach » 10 février 2010 à 21:53

Un des trucs que j'ai appris à la dure dans mon métier, c'est que c'est le temps qui coûte cher. Le temps, c'est-à-dire celui passé à lire un manuscrit, à l'annoter, à réfléchir à la façon de l'améliorer ou de le faire évoluer, à le corriger, etc. Même payé au smic de base, la lecture un peu attentive d'un manuscrit coûte des centaines d'euros, le retravaillage plus d'un millier. Quand un éditeur fait ce boulot, c'est qu'il y croit. Quand il n'abandonne pas la lecture après la page 6 et un feuilletage rapide, c'est qu'il vous crédite d'entrée d'une certaine valeur. Parce que le temps ne s'achète nulle part, on ne peut que le dépenser... Et essayer de le dépenser à bon escient est un sacré challenge.
A côté de ça, les frais structurels existent (et n'oubliez pas que l'éditeur bénéficie aussi des envois par mail au sens où il n'est pas obligé de stocker plusieurs centaines ou milliers de manuscrits papiers entassés l'un sur l'autre partout où il reste un peu de place) mais ils sont moins dimensionnant que le problème du temps. Si vous êtes le genre d'écrivain qui donne envie à un éditeur de vous consacrer du temps, il s'efforcera de vous publier et vous gagnerez peut-être de l'argent l'un et l'autre. Dans le cas inverse, malheureusement fréquent, vous aurez perdu votre argent et lui aura perdu son temps.
Je compte pour un. Comme chacun de vous.

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