Flattr : Un pirate veut rémunérer les créateurs

[Clément]

Tant qu'on est dans les problématiques d'économie et de culture numérique...

Peter Sunde, alias Brokep, alias monsieur le co-fondateur de The Pirate Bay, vient de lancer la phase de test de Flattr, un système de micro-paiement social destiné à faciliter le financement en ligne de la création. Pas vraiment un lancement en grande pompe, une seule petite phrase, « This is #flattr », balancée sur Twitter, pour faire découvrir une vidéo très didactique (en anglais).

Le principe : chaque utilisateur de Flattr paie une somme fixe chaque mois, par exemple 3 euros. Lorsqu’il surfe, sur un blog, sur le site d’un musicien ou sur la galerie d’un photographe, il peut cliquer sur un bouton Flattr s’il veut donner une part de sa contribution. Ce bouton apparaîtrait de la même manière que les bouton Digg, Twitter ou Facebook qui sont presque partout aujourd’hui sur le net. A la fin du mois, si l’internaute a cliqué 10 fois sur un bouton Flattr, chaque créateur recevra un dixième du montant. 30 centimes avec notre exemple. La vidéo explicative se conclue par : « Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières ».

Le concept de Flattr ne sort pas de nulle part. Il directement inspiré par l’idée du mécénat global imaginé par Francis Muguet et Richard Stallman. Seule différence, dans le cadre du mécénat global, le prélèvement mensuel est fixe et obligatoire. Reste à savoir si un système basé sur le volontariat pourra fonctionner à grande échelle. Il faut un début à tout.

Sources : Ecrans.fr

[Don Lo]

J'aime bien quand des solutions inédites (même quand elles ont déjà été évoquées dans ce cas) viennent d'où on ne les attends pas.

Les pirates inventant le moyen de se dépiratiser : très fort et enthousiasmant (même si au final ça ne marche pas, ça on verra bien)

[Clément]

Ca fonctionnera sans doute un peu, comme tous les podcasts financés par des dons Paypal... Après, pour que ça devienne une véritable économie, il faudrait que ce ne soit pas sur la base du volontariat, mais que la somme soit par exemple prélevée sur l'abonnement à internet.

[marypop]

Pas envisageable Clément.

Il y a énormément de gens qui paient un abonnement Internet et ne vont jamais sur ce type de sites.
Et il y en aura même de plus en plus dans un moyen terme, quand tous les "senors" continuent de s'équipper pour faire du mail et du marmiton.org quasi exclusivement.

[Clément]

Le point clé de la proposition est que l'internaute décide lui-même de la répartition de la somme versée, et cela selon ses appréciations des œuvres et des auteurs et non selon leur utilisation. Les internautes deviennent ainsi des mécènes finançant la création artistique. Si l'internaute ne choisit pas à quels artistes il souhaite destiner sa participation, celle-ci est redistribuée à divers artistes afin que les rémunérations de ceux-ci soient équitables, ce qui permettrait aux artistes peu connus de vivre.

[Don Lo]

Même au-delà de l'idée de rémunération, j'aime bien la démarche qui dit "si je paie ce que je vois sur Internet, c'est à moi de décider où va ma contribution, et personne d'autre".

[Isa]

Pas envisageable Clément.

Il y a énormément de gens qui paient un abonnement Internet et ne vont jamais sur ce type de sites.
Et il y en aura même de plus en plus dans un moyen terme, quand tous les "senors" continuent de s'équipper pour faire du mail et du marmiton.org quasi exclusivement.

Ne téléchargeant pas moi-même, j'ai longtemps pensé ça et pourtant, ce n'est pas si exact. Quand on paie un abonnement internet, on paie un forfait pour tout un tas de services et on ne se sert pas de tous. Je paie pour avoir une boîte mail orange et pourtant, je ne me sers que de ma boîte gmail. Je n'étais pas intéressée par la télé et le téléphone en illimité, mais maintenant, on l'a obligatoirement sur un abonnement (j'aurais préféré qu'on propose des abonnements moins chers sans ça).
Donc quand on paie un forfait internet on s'ouvre à la possibilité de faire toutes ces choses et on n'en utilise qu'une partie. Si on prend une petite somme (parce que vue l'assiette, il n'y aurait pas besoin d'une somme énorme) sur chaque abonnement pour financer les créations culturelles, les gens auront le choix ou non d'aller télécharger ensuite (et si c'était légal et donc simple, plus de gens le feraient). Tout comme je paie pour la télé et le téléphone illimité et ne m'en sers pas.

[Don Lo]

Plus j'y pense, plus j'aime ça.

D'ailleurs, je le dis.

[Clément]

A noter qu'il existe déjà d'autres services du même genre comme SprinklePenny (qui a le look le plus "pro") et Kachingle. Donc avec la multiplication de ces services, vont rapidement se poser des questions comme : qui est derrière le service, prennent-ils une commission sur les paiements (pour couvrir les frais bancaires et techniques), voire un bénéfice ? Et évidemment, plus il y a de services, plus c'est compliqué, puisqu'il faudra que l'artiste s'inscrive à chacun de ces services pour être sûr de toucher un maximum de ses visiteurs. L'idéal serait quand même qu'un organe officiel se charge de ça (pour éviter la multiplication des services et garantir la confiance), genre ministère de la culture, mais vu qu'ils en sont encore à dire qu'il faut vendre les livres numériques au même prix que les livres papier, c'est mal parti.

[Isa]

Bon, le seul problème de ça, c'est celui qui pourrit le Merlin. Au début, on se dit "un truc où c'est le public qui décide, c'est cool".
Puis on se rend compte que les gens sur Facebook disent "votez pour moi" (et dirons donc demain "cliquez pour moi") même à ceux qui ne les ont pas lus. En bref, on prend le risque que le plus cliqué ne soit pas forcément le meilleur mais le plus populaire. Et on n'est pas loin de la Star Ac'.
Avec le risque inhérent : les gens qui se font tout lisses pour ne déplaire à personne, les gens qui se font photographier avec des bébés otaries albinos pour la com, les gens qui passent plus de temps à se faire bien voir qu'à écrire ou à corriger, etc...