Le meilleur de l'à-venir 2010

[Jean-Claude Dunyach]

Certaines maisons d'édition ont aussi décidé de gérer elle-même leur communication sur le net via un site et des forums, blogs, etc., extrêmement actifs et vivants (c'est le cas de Bragelonne et Milady, entre autres) auxquels les autres sites peuvent se référer s'ils le souhaitent.
Après, pour ce qui est des réponses - ou non - à des questionnaires, des enquêtes, etc., tout dépend aussi de l'expérience acquise par les gens à qui on pose les questions. S'ils se sont fait avoir par le passé, ils refusent en général de tomber dans le panneau, surtout quand ils n'en ont pas vraiment besoin. C'est humain.
L'avenir est sans doute commercial mais il y a une différence énorme entre un auteur qui a absolument besoin d'être vu lors de la sortie de son livre pour simplement exister un minimum face à la déferlante des sorties simultanées, et un gros éditeur qui sait que la table qui accueillera ses sorties du mois est déjà prête. Dans le premier cas, on avale les couleuvres, on encaisse les commentaires hostiles, les questions idiotes ou orientées, etc. (voir l'interview de Werber dans le Monde) et on serre les dents jusqu'à la prochaine fois. Dans le deuxième cas, on peut ne rien faire, tout simplement. Refuser de participer, ça ne veut pas dire "s'opposer à", mais juste "ne pas rentrer dans ce genre de jeu". Et on fait le boulot de son côté, sur son propre site, avec ses propres moyens, ses newsletters, en sachant que les lecteurs intéressés sauront où trouver l'info. Si on veut savoir quels sont les prochains coups de coeur de Bragelonne en 2010, par exemple, ils sont sur leur blog.
Du coup, on finit par avoir une enquête intitulée le "meilleur de l'à-venir" qui ne tient pas compte de plus de 50% des parutions. On peut se poser la question de la pertinence d'un tel titre :-)

[RaphaëlG]

S'ils se sont fait avoir par le passé, ils refusent en général de tomber dans le panneau, surtout quand ils n'en ont pas vraiment besoin. C'est humain.

Excuse-moi, mais, n'étant pas un éditeur et n'appartenant pas à votre grande famille, je ne comprends pas bien en quoi on peut se faire avoir quand on demande juste une liste de titres à paraître. Ou peut-être était-ce une remarque plus générale ?

[Don Lo]

Tu dis ça parce que tu parais chez Griffe d'Encre,

Tiens ? Je ne m'attendais pas à ça de ta part. Dommage. Ou alors j'ai mal compris ce que tu as voulu dire par là.

Quant à la question de Raphaël, j'adhère : manquant d'expérience et d'historique sur le genre, j'aimerais savoir qui s'est fait avoir, et comment ?

[Jean-Claude Dunyach]

S'ils se sont fait avoir par le passé, ils refusent en général de tomber dans le panneau, surtout quand ils n'en ont pas vraiment besoin. C'est humain.

Excuse-moi, mais, n'étant pas un éditeur et n'appartenant pas à votre grande famille, je ne comprends pas bien en quoi on peut se faire avoir quand on demande juste une liste de titres à paraître. Ou peut-être était-ce une remarque plus générale ?

Quand on te demande quelque chose, quoi que ce soit, et que la personne qui te le demande t'a posé des problèmes précédemment, tu hésites. Et tu peux décider de ne pas perdre de temps à ça, voire d'envoyer directement la demande à la poubelle. Réaction épidermique mais humaine.
Au cours des années, la tension entre certains éditeurs (pas seulement Bragelonne/Milady, eux ce ne sont que les derniers arrivés d'une longue liste) et certains membres ou institutions du milieu a entraîné des problèmes et des crispations telles qu'il devient presque impossible de recoller les morceaux et de retrouver un fonctionnement courtois. Je m'y suis cassé les dents à plusieurs reprises et je ne m'en mêle plus (en quasiment trente ans de carrière j'ai vu des affrontements de clans et des guerres tellement imbéciles que je suis devenu prudent). Le milieu de l'imaginaire et une toute petite mare largement surpeuplée et les conflits sont malheureusement inévitables.
Détailler l'historique serait fastidieux et demanderait un énorme boulot d'archiviste. L'important, c'est que ça ne concerne qu'un petit nombre de gens. Les lecteurs s'en soucient peu, voire pas du tout, et l'essentiel se passe ailleurs. Il nous reste les livres.

[Aldaran]

Détailler l'historique serait fastidieux et demanderait un énorme boulot d'archiviste.

Même pas quelques morceaux choisis parmi les plus croustillants ? C'est presque aussi frustrant que les poutous oubliés, ça...
Bonne St Valentin à tous, quelle que soit votre mare.

[Clément]

Quand on te demande quelque chose, quoi que ce soit, et que la personne qui te le demande t'a posé des problèmes précédemment, tu hésites. Et tu peux décider de ne pas perdre de temps à ça, voire d'envoyer directement la demande à la poubelle. Réaction épidermique mais humaine.

Pour le coup, Bragelonne ne communique pas du tout sur la question du numérique sur son site ou dans ses fanzines, mais ça m'étonnerait qu'ils aient vraiment rien dans les cartons. Ça aurait intéressé beaucoup de gens d'avoir leur point de vue sur le sujet.

Et je ne crois pas avoir précédemment posé des problèmes à Bragelonne (sinon il faut me dire lesquels). Et s'ils ont une dent contre Bifrost, ils peuvent au moinsavoir la politesse élémentaire de répondre "Désolé, nous ne sommes pas intéressés" ou "Nous ne souhaitons pas communiquer sur le sujet". Même "Va chier ducon", ça aurait été plus correct.

[Clément]

Et pour ce qui est du choix des éditeurs pour le dossier du cafard, comme dit Olivier, c'est un critère comme un autre qui n'est pas forcément en rapport avec la qualité du truc (mais seul l'auteur du dossier pourrait se prononcer là-dessus). Nous autres, peuple des forums, on manque vraiment de perspective parce qu'on a le nez dessus et que tous les éditeurs sont au même niveau, mais du point de vue des libraires et de la diffusion, il y a vraiment deux catégories (sans préjuger de la qualité de la production, encore une fois).

Pour le dossier numérique, j'ai choisi de demander aux grands comme aux petits et de les mettre au même niveau, parce que le point de vue des petits, dans la mesure où ils ont plus de liberté d'actions et sont moins "englués" dans des grands groupes leur permet de faire plus de choses et d'avoir déjà tenté certaines expériences. Mais ça ne doit pas nous faire oublier que, pour autant, tout le monde ne joue pas dans la même cour (sans préjuger de la qualité de la production, encore une fois).

[Isa]

Tu dis ça parce que tu parais chez Griffe d'Encre,

Tiens ? Je ne m'attendais pas à ça de ta part. Dommage. Ou alors j'ai mal compris ce que tu as voulu dire par là.

Gné ?
T'as vraiment dû mal comprendre Oo
Sortant moi-même chez Griffe d'Encre cette année et la ramenant sur le fait qu'ils n'apparaissaient pas dans la liste, je me verrais mal t'agresser là-dessus.
Je ne sais pas ce que tu as compris, mais ce que je voulais dire par là c'est qu'il y a tellement de petits éditeurs qu'une mère n'y retrouverait plus ses petits. Donc, personne ne peut réaliser s'ils sont tous présents. Tu parais chez GDE et tu passes sur leur forum, tu vois un article où ils ont été interrogés et tu te dis "Chouette, le Bélial a même pensé aux petits éditeurs." Je vois le même article, je me dis la même chose, mais traînant aussi chez Argemmios, je vois que tous les petits éditeurs n'apparaissent pas et je me dis "C'est normal, il y en a trop pour qu'on puisse tous les contacter" (Accessoirement, étant aussi humaine que toi, s'il y avait eu Argemmios, je n'aurais pas regardé s'il y avait les éditions Du Riez par exemple, je ne me suis rendu compte de leur absence qu'à cause de celle d'Argemmios que je connais bien).
Le fait que je soulève ta parution chez GdE (en plus de te faire de la pub et à eux aussi ^^) avait pour unique but de montrer que tous, on voyait les choses en fonction de notre "carnet d'adresse". Tout comme l'a fait le Cafard. C'est regrettable, mais normal.

En effet, tu as raison de ne pas "t'attendre à ça de ma part", Don Lo. Je peux te chipoter ou te surchipoter quand je ne suis pas d'accord avec toi (simplement parce que je ne lâche jamais mes convictions), mais ça ne me viendrait même pas à l'idée de t'attaquer à titre personnel.
Et puis franchement, qu'est-ce qu'il y aurait à attaquer ? Tu sors un recueil chez GdE et j'ai beaucoup aimé et ta nouvelle dans Ouvre-toi et dans Bifrost. Ce recueil est mérité, j'espère qu'il se vendra bien.
Par curiosité, j'aimerais vraiment savoir comment tu avais compris ma remarque (par mp si tu veux me répondre histoire de ne pas trop flooder)

[Isa]

il y a vraiment deux catégories (sans préjuger de la qualité de la production, encore une fois).

Le débat sur "Y a-t-il trop de petits éditeurs ?" est un débat récurrent. Forcément quand on traite de ces questions, on est obligés d'être très diplomate (la preuve, il suffit d'une phrase pour agresser quelqu'un qu'on ne voulait pas agresser).
Personnellement, je suis très contente que ces petits éditeurs existent. De par leur nombre de tirages, ils peuvent vraiment sortir des livres très particuliers, même s'ils se vendent très peu. Un livre peut être vendu à cent exemplaires, mais pour cinquante de ses lecteurs, il aura été une vraie révélation et ils s'en souviendront longtemps. Un autre plus commercial se vendra à 5000 ex mais sera aussitôt lu aussitôt oublié. Je trouve donc chouette qu'il y ait ce double marché qui permet à chacun de trouver son bonheur.
Du coup, comme Don Lo, j'ai particulièrement apprécié la présence des petits éditeurs dans le dossier de Bifrost. Il y en a trop pour qu'on puisse tous les interroger, mais je trouve ça chouette qu'on les voit apparaître de temps en temps, car ils ont encore plus besoin de visibilité que les autres.


Quant aux querelles humaines, j'ai déjà exprimé mon opinion là-dessus, je ne m'étendrai pas. Cela dit, quand on voit que JAD a fait un très bon papier dans le Bifrost même où paraissait les Razzies qu'elle n'aime pas, on se dit que c'est bien de pouvoir faire preuve de professionnalisme et de détacher les querelles de personnes du boulot. Mais en effet, le boulot éditorial reste fait par des humains et il est usant pour les nerfs, on peut donc comprendre (et en même temps déplorer) ce genre de comportements.

[Don Lo]

Tout ceci est vrai.
Mais l'article du Cafard est introduit par "Nous avons demandé aux éditeurs..."
Et les autres, les Atalante, Rivière Blanche, Griffe d'encre, Glyphe... c'est quoi ?
Diffusés en librairie, avec un catalogue respectable en quantité, des nominations et des prix attribués pour prouver(!) la qualité, je les vois au même niveau que Le Bélial ou La Volte (exception faite du divin incident "Contrevent" en termes de ventes).
Alors, on ne leur a pas demandé ? Ils n'ont pas répondu ?

Je maintiens que ces articles très intéressants pourraient être une bonne façon de donner de la visibilité à ces maisons si on trouve qu'elles le méritent.
Après, l'auteur de l'article n'est tenu à rien, ni même à justifier ses choix.

Mais rien ne peut empêcher le lecteur de regretter.