Clément a écrit :Isa a écrit :Les "grands éditeurs" (ce qui est donc subjectif)
Je ne crois pas. Il n'y a rien de scandaleusement biaisé dans le fait d'établir qu'il y a de grands éditeurs (professionnels, largement diffusé) et de petits éditeurs (amateurs, à la diffusion plus confidentielle). Et encore une fois, on ne parle pas de qualité, juste d'audience et de visibilité. Et encore une fois, on ne s'en rend pas compte depuis les forums mais pour le grand public parce qu'on a le nez dessus et que tout y est mis au même niveau, mais pour la grande majorité du public qui ne fréquente pas les forums et les obscurs petits salons spécialisés, ce sont deux échelles très différentes (oui, je me répète).
L'endroit exact où tu places la barrière est forcément subjectif. Dans les petites maisons déjà, il y a les pros et les amateurs (ceux qui paient/ceux qui ne paient pas). Certaines sont distribuées en librairie, d'autres non.
Ce que je veux dire c'est qu'entre Albin Michel et les éditions du Riez, c'est clair qu'il y a une différence. Mais au moment où tu mets la barrière pour dire "eux, ils sont grands et eux, ils sont petits" il y a forcément une part de subjectivité. Ce n'est pas un reproche. Comme je le disais, on ne peut pas contacter tout le monde. Mais de fait cette étiquette de "grands" portera toujours à discussion.
Isa a écrit :"le meilleur" (ce qui est encore subjectif) de l'année.
Là, oui, c'est subjectif. Le Cafard cosmique a une ligne éditoriale et ils s'y tiennent. Qui pourrait le leur reprocher ?
Je ne leur reproche pas. Je parle de question piégeante parce que je me suis imaginée à la place d'un éditeur devant répondre à cette question précise :"Qu'est-ce que vous sortez de meilleur cette année ?"
Certains ont dit clairement : "Ça c'est du blockbuster. Ça, c'est un coup de coeur." mais d'autres ont essayé d'être plus concis et de choisir. Du coup, ils avaient le choix entre mettre en avant ce qui l'est déjà (auteur connu, suite de cycle, etc...) ou tenter de faire ressortir leurs nouveaux choix. Et qui se permettra de dire "ce que je sors de mieux cette année c'est duchose (auteur francophone obscur et inconnu)" alors qu'il a un gros ponte américain à son catalogue ?
La question posée est donc délicate, ce qui n'est pas un tort du Cafard. Grâce à cela, on peut clairement voir les éditeurs qui essaient de défendre tous leurs choix éditoriaux et ceux qui ont visé au plus commercial. Une fois de plus, sans juger personne. On voit juste des tendances nettes qui se dégagent.
Signalons que Don Lo a eu l'excellente idée de poursuivre cette croisade, pour l'instant dans l'indifférence la plus totale,
sur le forum du Cafard qui est encore l'endroit où on est le plus susceptible d'avoir une réponse à ces questions (parce que bon là on disserte un peu dans le vide).
Je ne suis pas inscrite sur le Cafard. Et je me perds déjà trop dans les débats forumiques ^^ Je crois que je vais laisser le flambeau à Don Lo pour le coup.
En fait, mon post précédent ne visait pas particulièrement l'article du Cafard. Il faisait suite à ma réflexion sur le fil de l'interview de Gilles Dumay. J'ai soudain réalisé que ne regardant pas de près les nouveautés des maisons d'édition, je n'achetais pas souvent de nouveaux auteurs. Un comble pour quelqu'un qui aimerait qu'on lui donne sa chance ! Ça m'a fait réfléchir sur notre comportement en général vis-à-vis des livres (le même que j'ai déploré pour les rôlistes qui n'achètent rien de nouveau mais fustigent les éditeurs). J'aurais voulu faire un post de retour à une réflexion sérieuse sur le fil "sauvons la SF" en disant que si vraiment la littérature était en danger, c'était peut-être parce qu'en ne se montrant pas assez aventureux dans leur choix de lecture, les lecteurs eux-mêmes orientaient les éditeurs vers le commercial. Mais le fil avait été clos. Alors je me suis dit que cette petite réflexion pourrait trouver sa place quand on parle du "meilleur de l'à-venir" et qu'on se rend compte qu'une partie des éditeurs ne défendent que les auteurs installés et pas ceux qu'ils ont eux-mêmes découverts (comme Mnémos avec Don Lo).