Le top 10 des éditeurs les + aidés par le CNL

[M]

Aide proportionnelle à la taille de l'éditeur j'imagine.

Je veux bien croire que le Bélial n'est pas besoin de 100 000€ d'aide à la publication. Quoique je suis sûr que vous auriez des supers bouquins à fournir. Mais filer 260 000€ à Acte Sud qui est l'un des plus gros éditeurs, ça me paraît démesuré et un peu absurde.

[T. D. R.]

On ne prête qu'aux riches, Farfadet. La formule est bateau au possible, éculée, mais de tout temps incontournable.

[Olivier Girard]

Je pense qu'il y a aussi une bête question structurelle. Ici, on a personne pour s'occuper de ce genre de dossier (une tannée, je peux en témoigner parce que pour Bifrost, c'est moi qui le fait), prendre le temps d'appeler ces gens, trouver des renseignements (je ne savais même par qu'il existait une aide pour faire traduire nos auteurs à l'étranger, par exemple), faire du relationnel (crucial, dans ce genre de truc), bref, quelqu'un qui développe une approche institutionnelle construite et filée. Ça prend beaucoup de temps et d'énergie, et la plupart des petites maisons manquent sinon des deux, en tout cas du premier...

[M]

Merci pour l'explication.

[T. D. R.]

Je pense qu'il y a aussi une bête question structurelle. Ici, on a personne pour s'occuper de ce genre de dossier (une tannée, je peux en témoigner parce que pour Bifrost, c'est moi qui le fait), prendre le temps d'appeler ces gens, trouver des renseignements (je ne savais même par qu'il existait une aide pour faire traduire nos auteurs à l'étranger, par exemple), faire du relationnel (crucial, dans ce genre de truc), bref, quelqu'un qui développe une approche institutionnelle construite et filée. Ça prend beaucoup de temps et d'énergie, et la plupart des petites maisons manquent sinon des deux, en tout cas du premier...

Du temps et de l'énergie, donc... de l'argent. Les grandes maisons ont plus facilement les moyens de s'offrir et de développer ce genre de service.

[SamuelZiterman]

Par curiosité je suis allé voir sur le site de la CNL et le fonctionnement de cette aide. Dès les premières lignes le constat est édifiant !

SUBVENTION AU DÉVELOPPEMENT DES MAISONS D’ÉDITION

Cette aide, attribuée sous forme de subvention, a pour objet d’accompagner les éditeurs dont l’activité principale est l’édition de livres imprimés, à développer leur activité par la mise en oeuvre de la publication de livres numériques ou par la promotion de leurs publications et de leurs auteurs, en particulier ceux dont la notoriété n’est pas encore établie.

La fin est quand même drôle au regard du top 10.

La suite, je pioche dans les conditions d'éligibilité :

En outre, s’agissant des projets de production de livres numériques, les demandeurs devront :

fournir des métadonnées selon les normes standards et bonnes pratiques en vigueur ;
produire des livres numériques dans un format accessible ouvert et interopérable permettant leurs accessibilité au public malvoyant ou non voyant, dyslexique ou affecté de tout autre handicap, ainsi qu’à la librairie détaillante via un e-distributeur relié au moins à Dilicom.

Quid des DRM ? Peut-on considérer qu'il s'agit de livres numériques ouverts et accessibles, quand je vois le montant attribué à l'aide pour la publication de numériques à des maisons d'édition qui produisent des livres numériques à 15 € avec DRM, ça fait réfléchir.

En creusant un peu j'imagine qu'il y a d'autres perles. En tant qu'ancien juriste, ça me conforte dans mon choix de reconversion, quelque soit le secteur on trouve toujours des exemples de ce type, c'est affligeant.

[JFS]

Je m'interroge sur un point, comment se fait-il que les "gros éditeur" soit aussi ceux qui touchent le plus ? Est ce qu'il ne faudrait pas aider les petits à survivre ou assurer leur pérennité ?

Sans doute parce qu'on a vu que c'était un système qui fonctionnait très bien pour l'agriculture : on subventionne les plus gros et tout le secteur se porte à merveille... En tout cas c'est ce que dit la FNSEA ;-)

[Patrice2]

Salut,

Chez Lingva, nous nous sommes fendus d'un bref mot sur notre page Facebook, parce que le coup (coût) du développement numérique, nous avons hésité quant au bon mot pour désigner ça: "ridicule" ou "grotesque"?
https://www.facebook.com/lingvafrance/p ... 7061811877

A+

Patrice

[Lutin]

Ce que je trouve vraiment absurde, ce sont toutes ces aides au développement numérique alors que ce sont ces mêmes grosses maisons qui ne jouent pas franchement cette carte (et qui prennent le lecteur pour de vaches à lait).

Cela devient franchement scandaleux quand au regard de ce que cite Samuel pour ces subventions destinées aux maisons "dont la notoriété n'est pas encore établie".
Je rejoins Samuel dans les interrogations que j'ai, en même temps, c'est à l'aune du fonctionnement français...

Bref, je vais continuer mon petit boycott.