marypop a écrit :Je réponds en général, et à Jean-Claude en particulier.
En lisant tout ce que tu as écrit, qui est très intéressant, je me demande si un nouveau métier ne va pas naître, qui serait proche de l'auto édition mais adapté au format électronique.
En tant qu'auteur, serais-tu prêt à payer pour qu'une société transforme ton texte brut en texte vendable au format électronique ?
- corrections
- mise en page aux divers formats techniques
- maquettage
(j'en oublie peut-être)
Pour ensuite vendre ton titre en direct sur des plateformes ?
si cela se fait, j'avoue que je ne suis pas sure d'aimer ça, puisque cela reviendrait à faire payer le créateur pour vendre ce qu'il produit.
Je sais bien qu'un peintre achète sa toile ses pinceaux et ses couleurs, mais ce n'est pas la même chose.
Bonne question, qui demande une réponse complexe...
Si je suis un auteur déjà reconnu, que mon livre est déjà paru et que je possède le fichier correspondant, je peux parfaitement envisager de travailler avec un prestataire de service qui s'occuperait des aspects mise en page, maquettage et correction (on parle uniquement des corrections de type ortho-typo-syntaxe, attention). Il se trouve que je sais en partie le faire mais c'est un hasard... Il s'agit d'une prestation simple qui n'apporte rien au contenu du livre, et qui se contente de le transférer vers un nouveau médium.
Dans ce cas, et dans ce cas uniquement, je dis oui. Ca vaut parfois la peine de payer d'avance en échange du fait qu'on garde 100% des droits. Mais, encore une fois, ce cas ne se produira que dans la période transitoire où un auteur récupère ses droits papiers pour les transférer vers un support de lecture numérique.
De la même façon, je paye parfois un traducteur (ou une traductrice) pour traduire un texte en anglais en vue d'une publication dans un autre pays. Ça ne change pas le contenu du texte mais ça le rend accessible ailleurs. Et je choisis TOUJOURS des textes déjà publiés.
Par contre, "transformer un texte brut en texte vendable" pour reprendre ton expression, c'est un boulot d'éditeur. Point. Un éditeur, c'est un maillon indispensable de la chaîne de production du livre, pour moi, et le passage en numérique ne change rien à l'affaire. Par contre, dans le cadre de la publication numérique, il est parfaitement envisageable d'avoir un éditeur séparé de la fonction mise en page/maquettage et de la fonction hébergement/vente.
On peut, pour donner un exemple pratique et un brin provocateur, imaginer la situation suivante : j'ai terminé un roman, je le soumets à Gilles Dumay Entreprises (société constituée d'une seule personne) qui, s'il le sélectionne, m'aide à le retravailler en échange d'une rémunération (sous la forme d'un pourcentage de ventes futures ou d'un fixe ou des deux, ou autres à définir). Le fichier retravaillé est ensuite soumis à un metteur en page/correcteur professionnel, lui aussi rémunéré (d'une façon là aussi à définir) et la maquette finale est hébergée par une plate-forme de vente, toujours en échange d'une rémunération à définir. Il est parfaitement possible que la plate-forme de vente intègre dans sa structure un metteur en page ainsi qu'un certain nombre d'éditeurs comme Gilles (il y en a malheureusement peu comme lui) mais ce n'est pas nécessaire - les fonctions sont séparables car la notion de "collection", de positionnement littéraire ou de "stratégie d'occupation du marché" n'a plus le même sens pour une plate-forme de vente numérique.
Ce modèle, un peu provoc', n'est pas aussi absurde qu'il paraît. Dans pas mal de pays anglo-saxons, d'ailleurs, il y a des agents qui font une partie ou la totalité du boulot d'éditeur et des maisons d'édition qui se contentent en gros d'imprimer les oeuvres agréées par les agents.
A ce moment-là, le public achètera un texte portant le label "GD entreprises" et c'est la réputation éditoriale de GD qui sera un des arguments de vente. Il y aura également partage des risques comme il y aura partage des bénéfices.
Donc, pour répondre à la question de Marypop sur le fait de payer quelqu'un pour assurer la transformation de mon texte en quelque chose de vendable, je dirai que, de toute façon, il me faudra abandonner une grande partie des revenus éventuels de mon livre si je veux qu'il soit publié (un auteur abandonne 90% desdits revenus, aujourd'hui, ne l'oublions pas). J'ignore si il me faudra payer des prestations en cash au lieu de pourcentages sur le chiffre d'affaire (là, on se rapproche de l'autopublication), ça va dépendre de la situation au cas par cas... Mais une chose est sûre, il y aura un éditeur dans la boucle et il aura sa part.
Je vous poutoune,