[Série] Twin Peaks (saison 3)

[Laurent Queyssi]

Je me fiche un peu de NIN et Rammstein, mais j'avais beaucoup aimé Lost Highway. C'est à partir de Mulholland Drive qu'on est entré dans une sorte de "formule" qui ne marchait plus pour moi.

[Aldaran]

De mon côté, c'est moins nettement tranché.
De Lynch, je n'ai finalement pas vu grand-chose :
Eraserhead m'a déplu, j'ai aimé Dune au point de le revoir de nombreuses fois, Sailor et Lula m'a plu, la première saison de Twin Peaks m'a plu mais la seconde m'a progressivement mené à ce bullshit qu'appréhende Erwann aujourd'hui, je ne suis jamais parvenu à terminer Mulholland Drive malgré plusieurs tentatives.
Quant à Lost Highway, c'est surtout pour la musique que j'ai aimé. Et principalement Rammstein, que je n'avais encore jamais entendu à l'époque. Un vrai choc. Le film lui-même, je n'y ai rien compris et mon agacement a fait que j'ai fini par me prendre le chou durant trois jours pour y parvenir. J'y suis parvenu, dans la douleur. Et lorsque j'ai fait part de mes « trouvailles » à un fan de Lynch, je me suis entendu dire sur un ton ironique voire moqueur : « Bravo, t'es fort, c'est le pitch que Lynch a donné ».
Le reste, je le laisse à ceux qui aiment...

[Erwann]

Pour ma part, c'est variable. J'ai apprécié Lynch parce que ça changeait des téléfilms du terroir sur France 3. Quand t'es ado, bon, ça a son importance. Du coup, j'ai été pas mal scotché par Lost Highway et Mulholland Drive ; je n'ai pas cherché à en tirer du sens, juste à me laisser porter par les ambiances étranges et les scénarios tordus. De la même manière, j'ai adoré Eraserhead. Il s'y trouvait quand même des histoires et des personnages, pas juste une suite de saynètes à l'absurdité et l'ennui variables.
Et je crois bien que j'ai aimé, sur le coup, Twin Peaks - Fire Walk With Me et même Inland Empire ; avec le recul, je n'en suis plus si sûr et ça tenait probablement de la pose arty — je suis curieux de les revoir à l'occasion, voir si mon impression perdure (j'ai de gros doutes).
Je n'ai pas gardé beaucoup de souvenirs d'Elephant Man et encore moins de Blue Velvet (Kyle MacLachlan trouve une oreille dans son jardin : gros plan sur l'oreille, et j'ai oublié la suite). Vu plus récemment, Sailor et Lula m'a assez plu, en dépit de/grâce à Nicolas Cage. Une histoire vraie m'a paru pas mal, Lynch prouvant qu'il pouvait faire autre chose que du Lynch… mais je me suis un peu ennuyé quand même.
Twin Peaks, que j'ai découvert l'automne dernier, m'a beaucoup plu… jusqu'au moment où la saison 2 part en vrille.

Par ailleurs, Laurent, ta comparaison entre Lynch et Dougie Jones me plaît beaucoup.

[Laurent Queyssi]

Désolé, je suis allé sur reddit, mais c'est drôle.
Twin Peaks season 4 will be an unbroken 18-hour long shot of a catatonic country-rock singer onstage at the Roadhouse.
STARRING CHRIS ISAAK AS AGENT CHESTER DESMOND

[Erwann]

Bon, je m'obstine. L'épisode 13 m'a paru dans la lignée des précédents :
Les pitreries de Dougie Jones restent toujours aussi agaçantes, et Lynch massacre le personnage d'Audrey Horne, réduisant l'un des personnages les plus réussis des premières saisons à une cruche.
La première de l'épisode est un peu plus intéressantes, avec Evil Dale imposant sa loi à un gang de demeurés.
Mais curieusement l'épisode 14 redresse la barre.
Pas seulement parce que, dans le rêve que raconte Gordon Cole, on y voit une crêperie bretonne du 14e arrondissement de Paris, chose qui a fait battre mon petit cœur un peu plus fort (on se raccroche à ce qu'on peut), ainsi que Philip Jeffries (bon, seulement des images du film Fire Walk With Me), mais aussi parce que la scène dans les bois, où Andy se retrouve projeté dans la Black Lodge, recèle une belle étrangeté. Les fils du scénarios commencent à se rejoindre, un peu, mais en matière de fil, ce sont parfois carrément des câbles tendus avec paresse : Diane dont la demi-sœur se trouve être Janey-E, la femme de Dougie Jones, et cet Anglais, qui a entendu une voix lui disant de se rendre à Twin Peaks. Mais, avec quatre épisodes restants, je crains un final dans la précipitation.

[Erwann]

Épisode 15…
• Evil Dale rencontre enfin Philip Jeffries dans la Black Lodge. Jeffries, auparavant joué par David Bowie, a désormais l'apparence d'une théière géante qui parle. Admettons… Ce n'est pas vraiment une théière. Difficile de ramener Bowie d'entre les morts.
• Tuer Audrey Horne serait un acte charitable. Depuis sa réapparition, le personnage fait du surplace, à pigner de manière incohérente auprès de son mari. Bon sang, c'est exaspérant.
• Dans le même genre, j'ai regretté que Doogie Dale ne s'électrocute pas en glissant sa fourchette dans la prise électrique.
• Nadine donne à Big Ed l'autorisation d'aimer Norma. C'était l'instant soap de la série. Mais honnêtement, je m'en fiche.
• Et parfois, il y a réellement de l'émotion : difficile de rester de marbre avec l'au-revoir de Margaret, la Femme à la bûche, à Hawk.
• Bon, la série recommence à redevenir presque intéressante… même si je reste dubitatif sur la manière dont est mené le bousin. Tel que je le sens, cette succession de saynètes plus ou moins déconnectées, au rythme incertain, va sûrement s'achever par la réunion de tous au Bang Bang Bar. Il y aura de la musique (je vote pour le retour de la femme dans le radiateur) et il y a aura un banquet, comme dans Astérix.

[Delenn]

J'ai laissé tomber au 11ème épisode....je regarderai certainement le dernier épisode pour voir comment ça finit, mais j'ai un réel sentiment de gâchis !!
Je n'ai pas envie de voir ce qu'Audrey est devenue, c'était vraiment mon personnage préféré !!!
(désolée pour tous les points d'exclamation, mais j'aurais presque envie d'en mettre encore plus pour exprimer ma très grande déception...manquerait plus qu'on fasse la même chose à Babylon 5 et là.....)

[Erwann]

J'ai laissé tomber au 11ème épisode....je regarderai certainement le dernier épisode pour voir comment ça finit, mais j'ai un réel sentiment de gâchis !!

Les critiques pointent volontiers, de manière "OMG c'est trop génial", le fait que Lynch (et Frost, s'il a eu son mot à dire dans l'affaire (et j'en doute, vu comment son Histoire secrète de Twin Peaks n'a rien à voir avec ce truc informe qu'est la saison 3)) choisisse de faire fi de la plupart des conventions narratives / sérielles. Ok, c'est son choix. Mais un choix merdique, même fait et assumé par Lynch, reste un choix merdique.

[Erwann]

Il y a un léger mieux avec l'épisode 16.
• Hop, on se débarrasse ici de trois personnages, de manière assez abrupte. Adieu, Richard Horne, que Evil Dale (le père véritable de Richard, a priori) envoie dans un guet-apens. Et adieu les tueurs psychotiques Chantal et Gary Hutchens, lardés de balles par un automobiliste susceptibles. Si les Hutchens ont eu quelque importance dans l'histoire, le personnage maléfique de Richard Horne reste du gâchis.
• Glisser une fourchette dans une prise, c'est pas un truc à faire. Dougie Dale est dans le coma mais c'est Dale Cooper qui se réveille… Enfin ! Lynch et Frost se seront plus à retarder ce réveil jusqu'à l'avant-avant-dernier moment, mais le plaisir de revoir Dale Cooper reste entaché par la frustration engendrée par les quinze épisodes et demi précédents. Plus loin, Dale fait ses adieux à Janey-E : ça sent la saison qui touche à sa fin.
• Si les chouettes ne sont pas ce qu'elles semblent être, c'est le cas de Diane. Un autre personnage qui se retrouve dégagé aussi de manière abrupte.
• David Lynch semble adorer les effets spéciaux les plus moisis. Libre à lui, hein, mais bon, c'est moche.
• Un nouvel "Enfiiin !" : Audrey Horne sort de chez elle pour aller au Bang Bang Bar. Séquence anodine jusqu'au moment où l'orchestre se met à jouer « Audrey's Dance ». Puis il y a une baston, Audrey demande à son mari de la sortir de là. Et la voilà face à un miroir dans une pièce blanche, et qui s'écrie « Quoi ? Quoi ? Quoi ? » Le spectateur aussi.
Bref, certains arcs convergent ou sont fermés, on devine que la saison 3 se dirige à grands pas vers sa conclusion. Et pour la première fois depuis le début, j'ai presque hâte à la semaine prochaine.

[Delenn]

Il y a un léger mieux avec l'épisode 16.
• Hop, on se débarrasse ici de trois personnages, de manière assez abrupte. Adieu, Richard Horne, que Evil Dale (le père véritable de Richard, a priori) envoie dans un guet-apens. Et adieu les tueurs psychotiques Chantal et Gary Hutchens, lardés de balles par un automobiliste susceptibles. Si les Hutchens ont eu quelque importance dans l'histoire, le personnage maléfique de Richard Horne reste du gâchis.
• Glisser une fourchette dans une prise, c'est pas un truc à faire. Dougie Dale est dans le coma mais c'est Dale Cooper qui se réveille… Enfin ! Lynch et Frost se seront plus à retarder ce réveil jusqu'à l'avant-avant-dernier moment, mais le plaisir de revoir Dale Cooper reste entaché par la frustration engendrée par les quinze épisodes et demi précédents. Plus loin, Dale fait ses adieux à Janey-E : ça sent la saison qui touche à sa fin.
• Si les chouettes ne sont pas ce qu'elles semblent être, c'est le cas de Diane. Un autre personnage qui se retrouve dégagé aussi de manière abrupte.
• David Lynch semble adorer les effets spéciaux les plus moisis. Libre à lui, hein, mais bon, c'est moche.
• Un nouvel "Enfiiin !" : Audrey Horne sort de chez elle pour aller au Bang Bang Bar. Séquence anodine jusqu'au moment où l'orchestre se met à jouer « Audrey's Dance ». Puis il y a une baston, Audrey demande à son mari de la sortir de là. Et la voilà face à un miroir dans une pièce blanche, et qui s'écrie « Quoi ? Quoi ? Quoi ? » Le spectateur aussi.
Bref, certains arcs convergent ou sont fermés, on devine que la saison 3 se dirige à grands pas vers sa conclusion. Et pour la première fois depuis le début, j'ai presque hâte à la semaine prochaine.

Merci pour ce résumé qui me redonne envie de regarder la série...je regarderai donc les trois derniers épisodes ;)