Cibylline a écrit :Ceir a écrit :Et là, dans les prix annoncés par Clément, la BD prend une grosse claque comme s'il n'y avait que l'aspect temps de lecture qui était important.
Ben, oui.
Et ça me semble assez normal/logique.
Le prix d'une chose, c'est le prix qu'on est prêt à payer pour l'avoir.
Mauvaise définition. La preuve ? On peut voler une chose qui a du prix. Par
exemple des "on" désiraient cet album sans vouloir payer le
prix arbitrairement affiché dessus (ni la date de sortie, d'ailleurs...).
Les souvenirs de mes cours d'économie s'érodent, mais il me semble avoir appris que le prix est fixé en fonction de l'offre et de la demande mais aussi en fonction de la rareté du bien. La société industrielle avancée dans laquelle nous vivons efface progressivement cette notion de rareté qui était bien plus cruciale à l'époque de Gutenberg. Un livre imprimé en 200.000 exemplaires n'est pas un bien rare. Les dix exemplaires numérotés de 1 à 10 et signés sur japon impérial sont des biens rares. A moins que personne ne s'y intéresse auquel cas ils resteront sur l'étal. Mais quelle est la valeur d'un pdf reproductible à l'infini ?
Ajoutons des données. Quelle est sa valeur réelle si j'en vends 100 à 17 € alors que 2000 "on" le téléchargent à l'oeil ? Si j'en vends 800 à 7 € alors que 1300 "on" le pompent sans état d'âme ?
Et puis aussi... quelle est la valeur du pdf sur le marché de l'occasion ? Parce que mon livre papier à 20 €, je peux le revendre à 10 € assez facilement sur Internet...
Le prix d'une chose
n'est
pas le prix que l'on est prêt à payer pour l'avoir. Ce serait trop simple.
Cibylline a écrit :Quand je lis une BD pendant une demi-heure et que ça m'a coûté 12 € alors que, dans le même temps, j'aurais pu passer deux heures au ciné pour 7,50, clairement, je suis "lésée".
Pas au cerveau, au moins ? Non. Sans rire. Moi aussi je trouve la BD un peu chère. Mais au ciné, tu n'as jamais qu'un "droit de vision"... Proportionnellement, je trouve le ciné bien plus cher.
Cibylline a écrit :On peut faire aussi le parallèle avec le roman : combien d'heures de lecture de différence entre les deux supports ?
Si tu commences à raisonner comme ça, un dévoreur galactique de livres tel que Bidibulle va nécessiter à lui tout seul la mise en place d'une grille tarifaire dégressive. On parle de culture, certes, mais pas du kilo de tomates.
Cibylline a écrit :Et ces notions d'argent n'ont rien à voir avec l'estime ou une quelconque valeur morale.
Si. Parce que quand on aime on ne compte pas et quand on a un peu de morale on ne vole pas. Quoique...