Chez les anglo-saxons, ils différencient l'éditeur du publieur. Chez nous aussi, quand on prend le temps de dire conseiller ou directeur éditorial.
Mais on peut aussi faire court et utiliser le mot éditeur pour dire l'un ou l'autre, ce qui permet de rallonger les débats à la sauce "un éditeur c'est pas ça, ou pas que ça".
Sauf si les débatteurs font l'effort de base consistant à admettre de quelle partie du métier on parle en fonction du contexte.
Demain les livres
Re: Demain les livres
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
Re: Demain les livres
Don Lo a écrit :Sauf si les débatteurs font l'effort de base consistant à admettre de quelle partie du métier on parle en fonction du contexte.
Des débatteurs qui feraient l'effort de comprendre ce qu'il y a derrière les mots au lieu de jouer des heures dessus ? Tu es fou ! Avec quoi animerait-on les forums ?
Plus sérieusement, je suis tout à fait d'accord avec ça, mais je crains que ça reste une douce utopie.
Pour en revenir à cet exemple précis, non, la sélection n'est pas dans la définition, mais comme l'éditeur n'édite pas toutes les oeuvres qu'il reçoit sous format imprimé, il y a sélection, forcément (ou alors il les tire au sort, mais j'aime autant ne pas le savoir).
- Gregory Drake
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Re: Demain les livres
Il serait peut-être intéressant de prendre le problème à l'envers : en partant du lecteur (définition : le lecteur est celui qui lit le texte que l'auteur a écrit, comme ça, on sait de quoi on parle).
Comment va-t-il choisir ce qu'il va acheter pour charger sur sa liseuse ?
Comment va-t-il choisir ce qu'il va acheter pour charger sur sa liseuse ?
Re: Demain les livres
Sors-nous un modèle fiable, et ta fortune est faite ;)Gregory Drake a écrit :Comment va-t-il choisir ce qu'il va acheter pour charger sur sa liseuse ?
Il y aura sans doute comme maintenant beaucoup de comportements différents, mais les ceux qui dégageront les plus grosses ventes seront aussi les plus difficiles à cerner.
Pourquoi est-ce qu'on lit aujourd'hui autant de Marc Levy, de Dan Brown, de Bernard Werber, de Stephenie Meyer ? La réponse n'est pas aussi facile et modéliser qu'il y paraît.
En numérique, je ne vois pas de raison que cela se clarifie.
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
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Re: Demain les livres
Pas tout a fait d'accord avec toi. Le modèle, pour la plupart des auteurs que tu cites, me semble être celui du battage médiatique conjugué à l'omniprésence en GMS.
Battage médiatique car interview, reportage télé, vente des droits d'exploitation au cinoche (sauf pour Werber).
Omniprésence en GMS car les GMS aiment les plans marketing ultra-ficelés. Pour peu que le bouquin soit lisible (entendons par là que sa lecture permette de passer un moment pas désagréable) et nous avons un best-seller.
Souvenons-nous... Harry Potter n'avait que peu de lecteurs en France quand nous le découvrîmes par le biais du journal télévisé présentant le "phénomène" HP qui avait lieu outre-Manche.
Souvenons-nous du quatrième de couverture de Levy stipulant que Spielberg avait posé une option sur l'exploitation du livre.
Souvenons-nous de l'apparition impromptue de Stephenie Meyer sur des rayonnages placés juste en face du secteur textile de Carrefour.
Souvenons-nous de Maxime Chattam, mais aussi de cette lofteuse reine du ballet aquatique en duo.
Souvenons-nous que pour la plupart des français, BHL est un grand intellectuel.
Marketing.
Que l'on soit bon (Ellroy, Houellebecq, Dantec...) ou mauvais (Chattam, BHL, Loana), le marketing est ce qui fait vendre un livre, voire un auteur.
Mais comment toucher le lecteur sans marketing ? Sachant, une fois de plus, que le lecteur n'a pas que ça à faire de "chercher" le livre auquel il va s'intéresser... Le lecteur a un travail, des obligations sociales, une famille, une vie, peut-être d'autres hobbies et il n'est résolument pas comme nous, fans de SF qui passons notre temps à écrire sur les murs de forums spécialisés. C'est malheureux mais c'est comme ça.
Battage médiatique car interview, reportage télé, vente des droits d'exploitation au cinoche (sauf pour Werber).
Omniprésence en GMS car les GMS aiment les plans marketing ultra-ficelés. Pour peu que le bouquin soit lisible (entendons par là que sa lecture permette de passer un moment pas désagréable) et nous avons un best-seller.
Souvenons-nous... Harry Potter n'avait que peu de lecteurs en France quand nous le découvrîmes par le biais du journal télévisé présentant le "phénomène" HP qui avait lieu outre-Manche.
Souvenons-nous du quatrième de couverture de Levy stipulant que Spielberg avait posé une option sur l'exploitation du livre.
Souvenons-nous de l'apparition impromptue de Stephenie Meyer sur des rayonnages placés juste en face du secteur textile de Carrefour.
Souvenons-nous de Maxime Chattam, mais aussi de cette lofteuse reine du ballet aquatique en duo.
Souvenons-nous que pour la plupart des français, BHL est un grand intellectuel.
Marketing.
Que l'on soit bon (Ellroy, Houellebecq, Dantec...) ou mauvais (Chattam, BHL, Loana), le marketing est ce qui fait vendre un livre, voire un auteur.
Mais comment toucher le lecteur sans marketing ? Sachant, une fois de plus, que le lecteur n'a pas que ça à faire de "chercher" le livre auquel il va s'intéresser... Le lecteur a un travail, des obligations sociales, une famille, une vie, peut-être d'autres hobbies et il n'est résolument pas comme nous, fans de SF qui passons notre temps à écrire sur les murs de forums spécialisés. C'est malheureux mais c'est comme ça.
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Re: Demain les livres
Gregory Drake a écrit :Mais comment toucher le lecteur sans marketing ?
Grâce à des libraires compétents et concernés par leurs rayons ?
Ah oui mais non, pardon, ils sont déjà morts.
----->[]
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Re: Demain les livres
Gregory Drake a écrit :Souvenons-nous de l'apparition impromptue de Stephenie Meyer sur des rayonnages placés juste en face du secteur textile de Carrefour.
La question reste : pourquoi cet... ouvrage (allez, je suis d'humeur charitable) a-t-il été choisi pour être adapté parmi tous ceux qui existent sur les vampires ?
Est-ce qu'il faut "coucher" ?
Est-ce qu'il faut payer ?
Personnellement, c'est ça que je ne comprends pas.
Gregory Drake a écrit :Souvenons-nous de Maxime Chattam, mais aussi de cette lofteuse reine du ballet aquatique en duo.
Comme cela est joliment dit !
Re: Demain les livres
Tu as raison. C'est juste qu'on n'est pas d'accord sur le terme "modèle".Gregory Drake a écrit :Pas tout a fait d'accord avec toi. Le modèle, pour la plupart des auteurs que tu cites, me semble être celui du battage médiatique conjugué à l'omniprésence en GMS.
Battage médiatique car interview, reportage télé, vente des droits d'exploitation au cinoche (sauf pour Werber).
Omniprésence en GMS car les GMS aiment les plans marketing ultra-ficelés. Pour peu que le bouquin soit lisible (entendons par là que sa lecture permette de passer un moment pas désagréable) et nous avons un best-seller.
Souvenons-nous... Harry Potter n'avait que peu de lecteurs en France quand nous le découvrîmes par le biais du journal télévisé présentant le "phénomène" HP qui avait lieu outre-Manche.
Souvenons-nous du quatrième de couverture de Levy stipulant que Spielberg avait posé une option sur l'exploitation du livre.
Souvenons-nous de l'apparition impromptue de Stephenie Meyer sur des rayonnages placés juste en face du secteur textile de Carrefour.
Souvenons-nous de Maxime Chattam, mais aussi de cette lofteuse reine du ballet aquatique en duo.
Souvenons-nous que pour la plupart des français, BHL est un grand intellectuel.
Marketing.
Que l'on soit bon (Ellroy, Houellebecq, Dantec...) ou mauvais (Chattam, BHL, Loana), le marketing est ce qui fait vendre un livre, voire un auteur.
Mais comment toucher le lecteur sans marketing ? Sachant, une fois de plus, que le lecteur n'a pas que ça à faire de "chercher" le livre auquel il va s'intéresser... Le lecteur a un travail, des obligations sociales, une famille, une vie, peut-être d'autres hobbies et il n'est résolument pas comme nous, fans de SF qui passons notre temps à écrire sur les murs de forums spécialisés. C'est malheureux mais c'est comme ça.
Tu cites des réussites a posteriori, toutes différentes dans les moyens mis en oeuvre. Et comme de juste, les plans marketing qui ont foirés ne sont pas restés dans les mémoires.
Ce qui me rappelle mes clients qui me disent "pour lancer ce produit, on va faire du marketing viral sur ternet". Ben... le marketing viral, dépendant de la réaction du public à certains stimuli mal modélisés, on ne le reconnaît que lorsqu'il a marché. Quand le virus n'a pas pris, ce n'est pas du marketing viral, c'est juste un échec.
Il faut peut-être regarder comment travaille un éditeur comme XO : des "produits" déjà lancés (C.Jacq, Oksa Pollock) ou des noms fabriqués (Musso) à grand renfort de plan média coûteux, et des échecs. Et pas d'envoi de SP à des "leaders d'opinion" qui ne feraient que descendre le livre s'ils en parlaient. Un peu comme Besson, qui interdit ses séances de presse à Télérama et aux Cahiers.
Un livre n'est pas un film (= coûts de promo de toute façon inférieurs aux coûts de production) et tous les éditeurs ne sont pas XO (= moyens énormes et capacité d'encaisser un échec). Le modèle marketing du livre qui marche - à part d'énormes dépenses médias - n'est pas encore trouvé. Et c'est sans doute mieux.
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
Re: Demain les livres
Isa a écrit :Gregory Drake a écrit :Souvenons-nous de l'apparition impromptue de Stephenie Meyer sur des rayonnages placés juste en face du secteur textile de Carrefour.
La question reste : pourquoi cet... ouvrage (allez, je suis d'humeur charitable) a-t-il été choisi pour être adapté parmi tous ceux qui existent sur les vampires ?
Est-ce qu'il faut "coucher" ?
Est-ce qu'il faut payer ?
Personnellement, c'est ça que je ne comprends pas.
J'ai croisé beaucoup de gens à qui ça plait.
A priori, Meyer a su vendre du vampire qui n'en était pas puisque des gens intéressés me disent : ah, oui, mais c'est pas du fantastique.
Je crois que les livres qui marchent sont ceux qui savent apporter quelque chose de différent. Ce n'est pas forcément de la grande littérature et, perso, en général, ça me passe à côté, mais je crois que je saisis l'idée.
Aimer lire, ce n'est pas forcément aimer la littérature.
Quand mon fils a dévoré les romans de Naheulbeuk, je lui ai dit que je trouvais dommage qu'un travail n'est pas été fait dessus, mais lui, qui n'aime pas les romans, s'est dit que je n'avais rien compris.
Re: Demain les livres
C'est bien vrai.Cibylline a écrit :Aimer lire, ce n'est pas forcément aimer la littérature.
Mais il y a deux types de lecteurs : ceux qui aiment lire et peu à peu pénètrent la littérature en cherchant des plaisirs différents, et ceux qui préfèrent renouveler le plaisir initial à travers des lectures qui, comme tu dis, apportent quelque chose de différent au début, puis reproduisent la matrice.
Et on ne sait jamais dans quel type chaque lecteur va tomber à la longue.
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
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