Xapur a écrit :Salut Gilles, petite question subsidiaire : comment le système tient le coup (vu que le volume ne semble pas être là non plus) ? Les autres collections équilibrent l'Imaginaire ? J'ai du mal à croire que les éditeurs financent à fond perdus des collections qu'ils savent systématiquement être déficitaires, en misant sur un "coup de bol" à la GoT qui arrive, disons, 1 fois sur 100 ?
Pour moi "le système ne tient pas le coup", c'est une bulle de surproduction, mais comme chaque année dix nouveaux intervenants arrivent, on a tendance à oublier les huit qui ont disparu.
Je pense que la plupart des éditeurs de nos domaines ne sont pas "systématiquement déficitaires", ils rééquilibrent leur prix de vente unitaire avec la marge que produisent leur succès. 20% de leur production "subventionne" les 80% restant. Ce n'est pas "réservé" à la SF/fantasy, beaucoup d'éditeurs qui font de la littérature traduite n'appliquent pas le coefficient de leur CEP. Une éditrice me disait même à Londres "je retire le coût de traduction quand je fixe le prix de vente, sinon je ne publie plus rien".
Il y a plein de moyens de rendre un CEP vertueux ; par exemple "promettre" (paramétrer) une cession en poche à XXXXX euros qui sera à la fois en phase avec l'investissement consenti et totalement irréaliste au vu des politiques de reprises poches actuelles.
Par ailleurs, certains ne payent pas leur traducteurs ou très mal.
Certains ne payent pas leurs correcteurs ou très mal.
Et certains, en phase d'investissement sur X années, perdent beaucoup d'argent sur ce segment, qu'ils vont à terme lâcher ou "restructurer" s'ils ne gagnent pas leur pari.
Paradoxalement le grand gagnant de la situation c'est le lecteur qui a un choix jamais vu (avec l'écueil cependant que beaucoup de traductions ne sont pas terribles, pour rester poli).
GD