Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
Lu il y a quelques jours. Ce n est pas le meilleur Heure Lumière à mon gout mais c est un texte agréable à lire.
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- Valeena
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Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
Je n'ai pas accroché mais c'est sûrement parce que je manque cruellement d'empathie...
Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
Valeena a écrit :Je n'ai pas accroché mais c'est sûrement parce que je manque cruellement d'empathie...
Le Maki aussi…
Les Lectures du Maki a écrit :Un cruel manque d'empathie me fait passé à côté de cette novella. La déception est là, plutôt que dans la qualité du texte proposé.
- Jean-Claude Dunyach
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Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
C'est un texte qui m'a laissé totalement de marbre...
En fait, je me suis rendu compte il y a déjà quelques années que beaucoup de textes de SF américains se passent dans un univers alternatif où il n'existe qu'un seul "continent" sur Terre : les USA. Il y a bien une poignée d'îles nommées Afrique, China, ou Eurasie, peuplées de primitifs sans importance, mais il ne s'y passe jamais rien d'intéressant. Donc, les extraterrestres normaux se posent aux USA, sauf celui qui se trompe et se retrouve à Caracas, sans qu'on sache pourquoi, dixit l'auteur, et d'ailleurs la population Vénézuélienne panique comme les sauvages qu'ils sont, renversent leur gouvernement et meurent en masse. Vous voyez l'idée.
L'ONU ? Les contacts avec d'autres pays ? Les décisions prises à l'échelle mondiale ? "Voyons, mon cher, vous êtes en pleine science-fiction", dirait Gotlib. Ben oui, justement. Et c'est triste.
Cette sclérose de la pensée, je la retrouve dans beaucoup de livres américains, tous genres confondus. Je l'ai encore constatée en juin, lors de mon voyage là-bas. C'est tellement ancré dans la vision du monde de l'américain moyen qu'on ne peut que secouer la tête et passer son chemin.
Alors j'ai lu ce texte, sans doute bien écrit et bien traduit, et je l'ai effacé de ma liseuse. Il ne me concerne pas. Ce qui se passe en Amérique reste en Amérique.
En fait, je me suis rendu compte il y a déjà quelques années que beaucoup de textes de SF américains se passent dans un univers alternatif où il n'existe qu'un seul "continent" sur Terre : les USA. Il y a bien une poignée d'îles nommées Afrique, China, ou Eurasie, peuplées de primitifs sans importance, mais il ne s'y passe jamais rien d'intéressant. Donc, les extraterrestres normaux se posent aux USA, sauf celui qui se trompe et se retrouve à Caracas, sans qu'on sache pourquoi, dixit l'auteur, et d'ailleurs la population Vénézuélienne panique comme les sauvages qu'ils sont, renversent leur gouvernement et meurent en masse. Vous voyez l'idée.
L'ONU ? Les contacts avec d'autres pays ? Les décisions prises à l'échelle mondiale ? "Voyons, mon cher, vous êtes en pleine science-fiction", dirait Gotlib. Ben oui, justement. Et c'est triste.
Cette sclérose de la pensée, je la retrouve dans beaucoup de livres américains, tous genres confondus. Je l'ai encore constatée en juin, lors de mon voyage là-bas. C'est tellement ancré dans la vision du monde de l'américain moyen qu'on ne peut que secouer la tête et passer son chemin.
Alors j'ai lu ce texte, sans doute bien écrit et bien traduit, et je l'ai effacé de ma liseuse. Il ne me concerne pas. Ce qui se passe en Amérique reste en Amérique.
- Nébal
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Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
Euh... Ce constat de l'américanocentrisme me paraît hélas souvent justifié, et c'est peu dire, mais, en l'espèce, j'ai eu l'impression d'une novella qui, d'une certaine manière, raillait justement cette approche.
Bon, je suis peut-être (probablement) naïf, mais, si le début du texte va en apparence dans le sens de cette focalisation tellement extrême qu'elle en oublie effectivement qu'il existe tout un monde au-delà des frontières des Etats-Unis, et le vaisseau "égaré" à Caracas sonne alors comme un gag un peu navrant, la fin de la nouvelle me paraît justement retourner tout ça, et de la manière la plus radicale qui soit... Non ?
Bon, je suis peut-être (probablement) naïf, mais, si le début du texte va en apparence dans le sens de cette focalisation tellement extrême qu'elle en oublie effectivement qu'il existe tout un monde au-delà des frontières des Etats-Unis, et le vaisseau "égaré" à Caracas sonne alors comme un gag un peu navrant, la fin de la nouvelle me paraît justement retourner tout ça, et de la manière la plus radicale qui soit... Non ?
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Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
Sans oublier les IA du système de défense américain qui contactent celles du réseau russe pour s'entendre finalement sur le dos des hommes et dépasser leurs chicaneries nationales. Bref, comme Nébal, j'ai la très forte impression que la novella raille l'américanocentrisme apparent du récit. D'ailleurs, je me demande même si ce n'est pas l'anthropocentrisme qui est visé.
Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
ubikD a écrit :Sans oublier les IA du système de défense américain qui contactent celles du réseau russe pour s'entendre finalement sur le dos des hommes et dépasser leurs chicaneries nationales. Bref, comme Nébal, j'ai la très forte impression que la novella raille l'américanocentrisme apparent du récit. D'ailleurs, je me demande même si ce n'est pas l'anthropocentrisme qui est visé.
Les déclarations de Dozois à Michael Swanwick confirment cette possibilité. Il s'efforce presque toujours de suggérer deux interprétations dans ses nouvelles. Ici: 1) il y a vraiment invasion extraterrestre (par des IA); 2) tout ceci n'est qu'un fantasme de Tommy, qui sombre dans la folie--auquel cas cet américanocentrisme se justifie puisqu'il émane du personnage. Les deux interprétations ne s'excluent pas l'une l'autre. (Source: Being Gardner Dozois, par Michael Swanwick, une longue interview-carrière parue chez Old Earth Books en 2001.)
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Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
Je suis peut-être naïf moi aussi, mais je suis de l'avis de Nébal et UbikD. Cela étant dit, l'américano-centrisme de la SF américaine autant une vieille chaussette qu'un faux procès. Je constate que de nombreux auteurs d'ailleurs installent aussi leurs écrits dans cet ailleurs qui est le leur. Harry Potter n'a jamais visité l'Afrique. De très nombreux textes d'Egan se déroulent en Australie. La SF chinoise a tendance à rester dans ses murs, etc. De plus, si par malheur de nos jours un auteur américain avait l'outrecuisance d'introduire une autre "culture" que la sienne dans ses écrits, il aurait immédiatement un procès pour appropriation culturelle.
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Re: Le Fini des mers, Gardner Dozois (juin 2018)
En fait, je me suis rendu compte il y a déjà quelques années que beaucoup de textes de SF américains se passent dans un univers alternatif où il n'existe qu'un seul "continent" sur Terre : les USA
Comprend pas cette discussion. Il y a cinquante ans que j'ai découvert l 'ethnocentrisme de la SF américaine avec les Envahisseurs
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