Albin Michel Imaginaire
- FeydRautha
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Re: Albin Michel Imaginaire
J'ai l'impression qu'il y a eu un âge d'or des anthologies de SF en France, sous l'influence de Klein notamment, mais qu'il y a un moment que c'est complètement passé de mode. Et plus généralement, je n'ai pas l'impression que la nouvelle soit un format très apprécié, au regard des réactions que je lis. Chez Le Bélial, ils se sont bien vendus les recueils de Ken Liu et de Peter Watts, par exemple ?
"Scientifiquement, c'est un immense bordel la réalité."
Re: Albin Michel Imaginaire
FeydRautha a écrit :Chez Le Bélial, ils se sont bien vendus les recueils de Ken Liu et de Peter Watts, par exemple ?
La Ménagerie de papier, ça va, et plutôt bien. Au-delà du gouffre, moins en comparaison mais sur la durée, on est satisfait aussi.
Re: Albin Michel Imaginaire
FeydRautha a écrit :J'ai l'impression qu'il y a eu un âge d'or des anthologies de SF en France...
Non. Il y a eu un âge d'or de la SF durant lequel même les anthologies marchaient.
JDB
"Passablement rincé", qu'il dit.
- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
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Re: Albin Michel Imaginaire
JDB a écrit :FeydRautha a écrit :J'ai l'impression qu'il y a eu un âge d'or des anthologies de SF en France...
Non. Il y a eu un âge d'or de la SF durant lequel même les anthologies marchaient.
JDB
Oui, mais ça revient à comparer ce qui n'est pas comparable. Tu te réfères à une époque où il y avait environ 70 parutions par an.
Il faudrait compiler tout ce qu'on trouve sur la noosfère, ajouter ce qui n'est disponible qu'en salon spécialisés (éditeurs non diffusés) et pas forcément repérés par la noosfère, ajouter l'autopublication "professionnelle" via Amazon où certains livres se vendent à des milliers d'exemplaires sans que ça se remarque vraiment. Et je ne serai pas surpris qu'on arrive à dix fois plus ou quinze fois plus de titres par an.
Il faudrait faire une étude du marché en euro constant, sans se limiter à la librairie ce qui est sans doute impossible.
Très sincèrement, je pense qu'une étude de ce genre montrerait et la progression du CA et la progression de l'éparpillement de ce même CA.
La réponse des groupes : c'est la "concentration".
Retenez bien ce mot.
GD
- FeydRautha
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Re: Albin Michel Imaginaire
JDB a écrit :FeydRautha a écrit :J'ai l'impression qu'il y a eu un âge d'or des anthologies de SF en France...
Non. Il y a eu un âge d'or de la SF durant lequel même les anthologies marchaient.
JDB
OK, je n'aurais pas dû utiliser le terme trop connoté d'âge d'or. Je me demandais justement s'il était possible de découpler l'intérêt pour les anthologies en France du contexte plus général du marché (certes, quand il y a une marée, tout monte) et questionnais l'anthologie en tant qu'épiphénomène. Ce n'en est peut-être pas un, je ne sais pas, mais juste un opportunisme. C'est pourquoi je soumettais mon questionnement aux pros.
En tant que lecteur, j'ai été biberonné aux anthologies (des trucs comme Après-demain, la Terre, les Histoires de..., etc, vous vous souvenez ?). Les anthos font tellement partie de mon ADN de lecteur de SF que je continue à en bouffer à foison et m'étonne du peu d'intérêt que les éditeurs français semblent montrer pour ce type de productions. (Tout en ayant conscience de ne pas être représentatif du lectorat.)
Après, je suppose qu'il faut voir dans la "concentration" de Gilles un début de réponse.
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- Pierre-Paul Durastanti
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Re: Albin Michel Imaginaire
Dans mes bras, Feyd ! Oups, pardon. ;)
Il ne faut pas non plus négliger la dimension didactique des anthos, qui visaient à éduquer le public et à enrichir ses goûts. Il n'est que de voir qui était derrière la plupart : Dorémieux chez Opta -- les Fiction spécial --, Casterman et, comme partenaire invisible, sur les "Histoires de..." ; Goimard sur les "Histoires de..." (avec Klein), les Livres d'or, la Grande anthologie du fantastique ; Demuth sur les Marginal ; et bien sûr Sadoul sur les Meilleurs récits de... Il n'est que de voir, aussi, le soin apporté au paratexte : préfaces souvent très érudites, dictionnaire des auteurs (ce qui permettait d'aller creuser la bibliographie de celui ou celle qui venait de vous calmer avec une nouvelle). A tort ou à raison (à tort), les éditeurs considèrent dans leur ensemble que ce travail de défrichage n'a plus d'utilité.
Et puis, il y avait derrière ces projets des maisons d'édition d'un certain calibre, voire d'un calibre certain, ce qui facilitait beaucoup la chose -- une anthologie, c'est potentiellement quinze ou vingt contrats différents, avec autant d'interlocuteurs, puis plus tard quinze ou vingt relevés de vente à établir chaque année. Parfois j'ai un accès d'anthologisme, mais quand je m'ouvre de mon projet à Olivier Girard, je le sens s'attrister de devoir m'expliquer une fois encore que, ben, c'est vraiment beaucoup de boulot pour une petite boîte et un résultat désormais loin d'être garanti, alors je redeviens raisonnable, hélas.
Il ne faut pas non plus négliger la dimension didactique des anthos, qui visaient à éduquer le public et à enrichir ses goûts. Il n'est que de voir qui était derrière la plupart : Dorémieux chez Opta -- les Fiction spécial --, Casterman et, comme partenaire invisible, sur les "Histoires de..." ; Goimard sur les "Histoires de..." (avec Klein), les Livres d'or, la Grande anthologie du fantastique ; Demuth sur les Marginal ; et bien sûr Sadoul sur les Meilleurs récits de... Il n'est que de voir, aussi, le soin apporté au paratexte : préfaces souvent très érudites, dictionnaire des auteurs (ce qui permettait d'aller creuser la bibliographie de celui ou celle qui venait de vous calmer avec une nouvelle). A tort ou à raison (à tort), les éditeurs considèrent dans leur ensemble que ce travail de défrichage n'a plus d'utilité.
Et puis, il y avait derrière ces projets des maisons d'édition d'un certain calibre, voire d'un calibre certain, ce qui facilitait beaucoup la chose -- une anthologie, c'est potentiellement quinze ou vingt contrats différents, avec autant d'interlocuteurs, puis plus tard quinze ou vingt relevés de vente à établir chaque année. Parfois j'ai un accès d'anthologisme, mais quand je m'ouvre de mon projet à Olivier Girard, je le sens s'attrister de devoir m'expliquer une fois encore que, ben, c'est vraiment beaucoup de boulot pour une petite boîte et un résultat désormais loin d'être garanti, alors je redeviens raisonnable, hélas.
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- Prince-Marchand
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Re: Albin Michel Imaginaire
En parlant d'âge d'or, JDB évoquait une période où le plancher des vaches se situait à 10 000 exemplaires pour un titre au lieu de 1000 actuellement (je chiffre à la louche).Alors peut-être qu'en multipliant le nombre de titres par le nombre d'exemplaires on aboutit à des données comparables. En tout cas en ce temps là la prise de risque éditoriale était moindre.
- Laurent Queyssi
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Re: Albin Michel Imaginaire
"Pierre-Paul Durastanti"et bien sûr Sadoul sur les Meilleurs récits de...
Avec Bergier en partenaire invisible, d'après ce que nous avait confié le voisin de Sadoul.
Je cite : "Une anecdote que m’a raconté Jacques, c’est que Bergier venait lui emprunter toute une collection d’Amazing Stories ou de Weird Tales. Il les lisait puis revenait le mois suivant en lui indiquant quelles nouvelles lui paraissaient intéressantes. Jacques suivait ensuite en général ses conseils pour compiler ses anthologies des « Meilleurs récits de ». Jacques lui avait même proposé de co-signer la direction de la collection, mais Bergier avait refusé. Il n’était pas intéressé et expliquait à Jacques : « Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’histoire, à vous de juger la qualité littéraire. »
Et je renvoie à l'article entier pour ceux que ça intéresse. http://fahrenheit.lu/2017/05/30/jacques-sadoul/
Et désolé pour le léger hors-sujet.
Pour en revenir au sujet, si ce n'était pas aussi compliqué de nos jours et si le marché s'y prêtait, je suis sûr qu'on trouverait sans mal des érudits capable de compiler et de fournir du paratexte pour ce genre de projets. Sans réfléchir beaucoup, quelques noms me viennent déjà en tête.
- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
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Re: Albin Michel Imaginaire
Laurent Queyssi a écrit :Pour en revenir au sujet, si ce n'était pas aussi compliqué de nos jours et si le marché s'y prêtait, je suis sûr qu'on trouverait sans mal des érudits capable de compiler et de fournir du paratexte pour ce genre de projets. Sans réfléchir beaucoup, quelques noms me viennent déjà en tête.
Bon, Albin Michel n'est absolument pas l'endroit où faire ça, mais ça fait des années que je me dis qu'une petite série d'anthos thématiques de textes contemporains pourrait marcher à condition de faire des volumes pas trop chers, autour de "sujets forts" : Mars, les robots, les guerres futures, les bouleversements climatiques, etc.
Quand je lis le Dozois chaque été, je me dis ah ça ça irait bien dans une antho sur la Singularité, etc.
GD
- Laurent Queyssi
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Re: Albin Michel Imaginaire
Absolument d'accord.
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