Quel pataquès pour un malentendu, alors qu’il vous suffirait de reconnaître que catégories analytiques, classifications indigènes et étiquettes éditoriales ne relèvent pas des mêmes usages et ne se superposent pas totalement (et souvent pas du tout). C’est d’autant plus ballot qu’Apophis vous a répondu par anticipation, en insistant sur le flou des catégories et leur usage marketing (donc incitatif, prescriptif, et non analytique) :
https://lecultedapophis.com/2017/11/29/ ... marketing/https://lecultedapophis.com/2017/09/27/ ... et-litrpg/FeydRautha a écrit :Il me semble qu'il y a une incompréhension complète dans ce fil de ce qu'est une taxonomie. Il ne s'agit pas de créer des catégories à des fins d'étiquetage. Une taxonomie est une description qui tient compte des liens de parenté entre espèces (sous genres) , de la phylogénie, et donc de l'histoire de leur évolution. Cela contient une information et est en soi une lecture critique et raisonnée. Faire apparaître un livre de SF dans un sous-genre, s'est aussi lui attribuer une histoire, l'inscrire dans une culture, lui reconnaître une filiation, voire une intention politique. Personnellement, ça titille ma curiosité de lecteur de voir qu'un livre se classe dans un sous genre dont je n'ai jamais entendu parler (silkpunk, c'est quoi ce truc ? Atompunk, hein ?). Du coup je vais aller lire des trucs qui ne m'auraient pas taper dans l’œil.
L’usage qui est fait de ces « taxons » sur le web/dans le fandom/en librairies relève-t-il souvent de la science ? Je note d’ailleurs que FeydRautha a écrit plus haut « le Guide d'Apophis […] est fait principalement pour les professionnels » : CQFD (il s’agit d’aider les libraires à prescrire).
Non seulement l’épistémologie des sciences humaines n’est pas celle des sciences biologiques, ni de la physique ni des mathématiques (paradigmes et taxonomies peuvent se contredire sans problèmes, et à partir de mêmes matériaux et d’enquêtes aussi sérieuses les unes que les autres, on peut mettre en valeur des mécanismes très différents), mais de surcroît, les catégories évoquées sont sans doutes émiques plutôt qu’étiques (
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89miq ... C3%A9tique).
Une classe (Silkpunk) qui ne concernerait qu’un seul écrivain (Ken Liu ; mais on peut certainement en trouver d’autres) a plus de vertus incitatives (pour d’autres auteurs) qu’heuristiques (pour les lecteurs). On est assez loin de la table périodique des éléments…
Sur ce, je laisse à votre appréciation ces deux belles pièces :
1) La conclusion de l’article « cyberpunk » de l’encyclopédie de la SF (scandale : il n’y a pas (encore ?) d’article « silkpunk »), qui insiste à juste titre sur son héritage :
http://www.sf-encyclopedia.com/entry/cyberpunkTowards the end of that decade, however, it became clear that the term "cyberpunk" no longer pleased all those whose work it had come to envelop. Perhaps it had begun to represent too many clichés, too many literary constraints, too big a readership wanting more and more of the same. If cyberpunk died in the 1990s – as several critics have claimed – it was as a result of euthanasia from within the family. Certainly the effects of cyberpunk, both within sf and in the world at large, have been invigorating; and, since most of its authors still continue to write – if not necessarily under that label – we can safely assume that the spirit of cyberpunk lives on. [PN]
2) Un débat Elbakin© : La Fantasy à capuche : une mode, un genre ?
http://www.elbakin.net/forum/viewtopic.php?id=7315ps : décrire la SF comme un « genre » (distingué par les thèmes, objets de ses récits) ne va pas nécessairement de soi.
https://www.belial.fr/blog/la-science-fiction-en-france
On offre de face la vérité à son égal : on la laisse entrevoir de profil à son maître.
(Chamfort, Eloge de La Fontaine)