Don Lo a écrit :N'hésite pas à me dire ceux qui t'ont le moins plu (et pourquoi, si tu as le temps)
Suffisait de demander :-)
Ceci est ma chair : Très bien vu. La médecine mercantile est bien traitée (l'aspect délocalisation surtout). La fin avec la pub m'a bien fait marrer.
L'ambassadeur : Texte classique mais alors la chute... Je ne m'attendais pas du tout à ça. La surprise fait passer le texte de classique à surprenant.
Suzanne On Line : Excellent. Les dialogues sont énormes (je me suis imaginé les petites vieilles de mon enfance en liaison directe avec le grand barbu...) et pleins d'humour.
Blaster Pride : Là aussi c'est plus classique mais là encore l'humour est décapant. Il y a une idée hilarante toute les deux phrases. Ça vanne à tout va.
J'ai eu la banane tout la matinée rien qu'en repensant aux expressions de ces deux nouvelles.
Ne le dites pas aux enfants : Changement total registre avec un texte beaucoup plus noir mais malheureusement qui fait tellement vrai. Comment la société peut imposer ses critères et prendre un des droits les plus fort et important d'un couple.
Les raisons données pour le refus sont ignobles mais le pire c'est qu'il y a sûrement des gens pour le lire et dire "Mais ça devrait être comme ça". Comme si une naissance pouvait se résumer à une simulation comme pour un dossier d'assurance.
Je rapprocherai se texte du tout début de la nouvelle de Catherine Dufour "La liste es souffrances autorisées" (si je ne me trompe pas de texte).
Alien Vs Gladiator : Ce texte le plus faible à mon goût pour le moment. C'est relativement convenu et ça manque du punch des précédents. J'adhère moins.
De rien en rien : Ou comment broder une nouvelle qui pourrait tenir en 4 lignes. Bel exercice de style mais heureusement que ça ne dure pas plus longtemps. Le titre est très bien trouvé.
Storm Rider : Très agréable de retrouver les Village People de l'espace. Je trouve sympathique que se soit avec le point de vue d'un des autres membres. J'aime beaucoup l'idée de la civilisation décrite et de son évolution. C'est poétique et très onirique (le vent civilisation est une idée que j'affectionne particulièrement).
Disapparitions : Texte surprenant mais à la fin très convenue. Au vue de sa structure je m'attendais à une fin de ce type. Un cran en dessous des autres textes.
Star Trash : Là on retrouve un registre que j'affectionne et dans lequel l’auteur est très bon. Le cynico-comique on va dire. C'est pas très français mais vous voyez ce que je veux dire. La description (la vision de l’auteur ?) de notre monde et de notre société est cynique, sans concession mais tout est dit avec un sens de l'écriture et du jeu de mot de haut vol. J'adore.
Le narrateur est à peu près aussi salaud que son interlocuteur. Un véritable amorale pragmatique et opportuniste. Qui a dit un homme dans toute sa splendeur ?!
Play Back : Les tatoués sont de retour mais dans un texte à deux voix beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît. Aux certitudes naïves et abrutissantes de l'armée se confronte l'analyse froide et clinique de celui qui est sûr d'avoir commis une erreur. S'oppose le parfait bourrin de base (qui a dit le bleu bite type de l'armée) à la clairevoyance du traumatisé qui prend conscience de son statut et de son attitude.
Un très bon texte. Que vaudra le dernier (parce que il doit forcement y en avoir un) avec Bison à la narration ?
Organum : J'accroche pas. Je ne perçois pas trop ce que l’auteur a voulu dire/faire avec ce texte. Juste un gros calembour ?
Libéré sans délai : Idée sympa. Idem pour la façon dont elle est traitée. Mais c'est un thème fréquent et je m'attendais à un truc plus "puissant".
Jungle Session : Le voilà le dernier texte avec le commando. Celui qui doit être raconté par le moins bavard du lot et le moins barré aussi. L'ambiance oppressante et poisseuse de la forêt est bien rendue. On sent que Bison est pisteur et peu prolixe. C'est bien décrit mais toujours à l'essentiel. Il n'y a pas un mot de trop, pas de fioriture. La fin est un peu convenue mais elle ne gâche pas le plaisir.
Et puis Bang :Texte très très fort. Peut être le meilleur du recueil à mon goût. Texte sur l'enfance, l'apprentissage, le passage vers l'âge adulte, la maturité et la différence. C'est sensible, très bien traité avec une dose de cynisme d'adulte matinée d'une tendresse que seul un père/parent peu mettre.
C'est un Big Bang d'idées.
La dernière marche : Parabole des errements et de la futilité de l'humanité. La chute est mordante à souhait. D'un réalisme froid et cruel sur le nombrilisme et l'égocentrisme de l'homme.
J'aurai peut être inversé les 2 derniers textes pour clore le recueil sur note d'espoir. Mais en même temps
La dernière marche est aussi très représentative du style de l’auteur et des idées abordées tout au long du recueil.
Bilan : 2 textes vraiment au dessus du lot Ne le dites pas aux enfants et Et puis Bang. 5 textes allant du bon au très bon selon les goûts. 5 nouvelles un cran en dessous. Et 4 autres qui reprennent les mêmes personnages et le même univers. Tout ça dans 4 styles différents mais le gros plus ce 4 récits avec le commando, c’est que ça donne un fil conducteur au recueil. Il y gagne une cohérence à mon sens.