Un article de Lloyd Chéry sur le Point Pop
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Pourquoi la fantasy française se vend mal
- Thomas Day
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- Olivier Girard
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Re: Pourquoi la fantasy française se vend mal
Quelques vérités, et beaucoup de perles enfilées pour un joli collier, à mon humble avis.
Re: Pourquoi la fantasy française se vend mal
Stéphanie Nicot : « Il y a une paresse des lecteurs qui préfèrent prendre un livre anglo-saxon médiocre plutôt que de chercher un bon titre français. Et une paresse de certains gros éditeurs qui préfèrent acheter des titres à l'étranger plutôt que de dénicher des auteurs chez nous. »
Mais oui, bien sûr, la paresse, ça doit être ça. Si je prends 20 titres de Fantasy francophone, il va y en avoir péniblement 5 qui vont me plaire. Alors que si je vais taper chez les anglo-saxons, ça va plutôt tourner autour de 14-15, facile. Donc, ouuuui, bien sûr, je vais totalement dépenser le peu de pognon que je peux consacrer à la lecture dans des bouquins français alors que je pourrais acheter un roman anglo-saxon qui a nettement plus de chances de me plaire. C'est sûr, je pourrais faire l'effort de chercher ces 5 bouquins sur 20 qui tiennent la route. Les 15 autres auteurs français pourraient aussi faire l'effort de remonter le niveau.
En plus, sur le plan économique, son raisonnement ne tient pas la route. Vu le coût énorme d'une traduction, si un éditeur trouvait, avec un peu d'efforts, la même qualité chez les francophones que chez les anglophones, les traductions seraient minoritaires, comme cela se passe chez les anglo-saxons. Le fait que nos éditeurs soient obligés de publier surtout des traductions montre donc bien qu'il y a un vrai problème de qualité dans l'offre proposée par nos auteurs. Et que, donc, cela n'a rien à voir avec de la paresse.
Re: Pourquoi la fantasy française se vend mal
Les robots peuvent-ils vraiment générer de la fantaisie? Pourquoi
- FeydRautha
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Re: Pourquoi la fantasy française se vend mal
J'ai enfin compris ! "Les lecteurs sont paresseux, les auteurs sont paresseux et les éditeurs sont paresseux". Voilà, il suffisait de le dire. Par contre les imprimeurs, eux, ne sont pas paresseux. Avec 1500 sorties par an, ça en fait du papier dites donc. Et on s'amuse, et on rigole.
"Scientifiquement, c'est un immense bordel la réalité."
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Re: Pourquoi la fantasy française se vend mal
Deuxième commentaire : franchement, "médiéval-fantastique" c'est naze. Le fantastique ce n'est pas de la fantasy (Todorov se retourne dans sa tombe) et la fantasy n'est pas forcément d'inspiration médiévale et européenne.
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Re: Pourquoi la fantasy française se vend mal
"Naze", quand même pas; ça s'adresse juste à une partie de la fantasy.
Comme l'appellation sword & sorcery me parait tout aussi limitée, d'ailleurs.
Après, les étiquettes et les (sous-)genres... Je me rappelle avoir lu une critique classant Drift de notre cher Thierry DiRollo dans la dark fantasy.
Comme l'appellation sword & sorcery me parait tout aussi limitée, d'ailleurs.
Après, les étiquettes et les (sous-)genres... Je me rappelle avoir lu une critique classant Drift de notre cher Thierry DiRollo dans la dark fantasy.
Re: Pourquoi la fantasy française se vend mal
Apophis a écrit :En plus, sur le plan économique, son raisonnement ne tient pas la route. Vu le coût énorme d'une traduction, si un éditeur trouvait, avec un peu d'efforts, la même qualité chez les francophones que chez les anglophones, les traductions seraient minoritaires, comme cela se passe chez les anglo-saxons. Le fait que nos éditeurs soient obligés de publier surtout des traductions montre donc bien qu'il y a un vrai problème de qualité dans l'offre proposée par nos auteurs. Et que, donc, cela n'a rien à voir avec de la paresse.
Il y a quand même une raison économique à faire de la traduction plutôt que de lancer de nouveaux auteurs français. En général, en traduction on achète un truc qui s'est déjà vendu ailleurs, un bouquin/auteur qui s'est déjà trouvé un public. C'est une forme de garantie. Plutôt que de prendre un auteur français inconnu et dont on ignore s'il plaira au lecteur français, on investit plus mais on investit dans un auteur anglophone qui fonctionne déjà auprès du public britannique et/ou américain. L'investissement est plus important mais c'est plus rassurant de pouvoir vendre quelqu'un qui a déjà des lecteurs ailleurs, en utilisant au besoin un peu de "bestseller du New York Times" ou "le phénomène éditorial d'outre-Manche", plutôt que d'investir moins sur un total inconnu.
Pour moi, c'est plus de la frilosité que de la paresse.
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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- FeydRautha
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Re: Pourquoi la fantasy française se vend mal
Sauropside a écrit :"Naze", quand même pas
Naze s'il s'agit de remplacer le terme "fantasy", ce dont il est question dans l'article. Applicable si l'on souhaite nommer un sous-sous-genre de la fantasy. Fantasy est un terme générique. Les termes Sword and Sorcery, Dark fantasy, et toutes autres étiquettes taxonomiques pointues ne concernent pas le grand public. Pour moi Fabien Cerruti tombe là dans le travers dénoncé deux phrases au-dessus par Stéphane Marsan, celui de l'hyper spécialisation d'une micro-communauté qui s'enferme dans ses propres codes. Ces codes sont nécessaires en interne, mais ce n'est pas ainsi qu'on peut s'adresser au public plus large de GoT. C'est comme parler de Göteborg death metal melodique à quelqu'un qui cherche le rayon Rock chez un disquaire.
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