Apophis a écrit :Stéphanie Nicot : « Il y a une paresse des lecteurs qui préfèrent prendre un livre anglo-saxon médiocre plutôt que de chercher un bon titre français. Et une paresse de certains gros éditeurs qui préfèrent acheter des titres à l'étranger plutôt que de dénicher des auteurs chez nous. »
Mais oui, bien sûr, la paresse, ça doit être ça. Si je prends 20 titres de Fantasy francophone, il va y en avoir péniblement 5 qui vont me plaire. Alors que si je vais taper chez les anglo-saxons, ça va plutôt tourner autour de 14-15, facile. Donc, ouuuui, bien sûr, je vais totalement dépenser le peu de pognon que je peux consacrer à la lecture dans des bouquins français alors que je pourrais acheter un roman anglo-saxon qui a nettement plus de chances de me plaire. C'est sûr, je pourrais faire l'effort de chercher ces 5 bouquins sur 20 qui tiennent la route. Les 15 autres auteurs français pourraient aussi faire l'effort de remonter le niveau.
En plus, sur le plan économique, son raisonnement ne tient pas la route. Vu le coût énorme d'une traduction, si un éditeur trouvait, avec un peu d'efforts, la même qualité chez les francophones que chez les anglophones, les traductions seraient minoritaires, comme cela se passe chez les anglo-saxons. Le fait que nos éditeurs soient obligés de publier surtout des traductions montre donc bien qu'il y a un vrai problème de qualité dans l'offre proposée par nos auteurs. Et que, donc, cela n'a rien à voir avec de la paresse.
Je comprends ton raisonnement mais il me semble que c'est vraiment un raisonnement de gros lecteur.
Si je prends mon cas, le constat est différent.
Je suis plutôt un lecteur occasionnel de fantasy. Je n'ai pas besoin de prendre 20 titres de fantasy, qu'ils soient francophones ou anglophones, pour faire mon marché.
Et avec une sélection plus restreinte, que je fais évoluer petit à petit par des découvertes, je préfère largement l'offre francophone à ce qui est disponible en fantasy anglophone traduite.
Jean-Philippe Jaworski, Stefan Platteau, Chloé Chevalier, Bankgreen de Thierry Di Rollo et quelques autres, ça m'intéresse plus que l'essentiel de la production anglo-saxonne. J'y trouve une plus grande proximité par rapport à mes attentes, notamment au niveau de la qualité littéraire, critère essentiel à mes yeux. Et ça suffit à remplir le temps que je consacre à la fantasy parmi l'ensemble de mes lectures.