Si je ne me suis pas exprimée jusqu'ici sur le sujet (qui m'intéresse pourtant beaucoup) c'est que je trouve que c'est très compliqué de parler du "talent". Je me sens quand même obligée de dire un mot à cause de ça :
Wicker_Man a écrit :marypop a écrit :La dernière fois que j'ai fait lire un texte à une amie et qu'elle a dit que c'était du mainstream d'un niveau d'écriture très faible, je n'ai plus touché à mon Word pendant un an tellement j'étais vexé..!
Et je ne crois pas que je soumettrai un texte à qui que ce soit de mon vivant.
De ce que j'ai lu de toi, je trouve que ce que tu écris n'est pas mauvais, loin s'en faut.
Pour le style, j'adore lire des Stephen King alors que nombreux sont les critiques américains à trouver que son style est nul.
Donc, admettons qu'ils ont raison, je trouverais dommage que sa nullité n'ait jamais été offerte au public (et vu ses ventes, je ne suis visiblement pas la seule).
La qualité d'une oeuvre est subjective, se fier à l'avis d'une personne qui a trouvé ça mauvais est une attitude aussi erronée que d'insulter un éditeur qui n'aime pas votre prose alors que "votre pote Marcel, lui, il adore et que même il attend la suite avec hâte". Oui, c'est une amie, oui, par principe on considère que si elle dit qu'elle n'aime pas, c'est qu'elle n'aime pas. Mais malgré sa sincérité, elle ne peut juger que selon ses goûts et ses critères à elle.
Il suffit de voir les critiques qui divergent (parfois beaucoup) sur l'accueil qu'ils font à un livre et également les auteurs qui ont fait leur chemin dans une maison d'édition alors qu'ils avaient été refusés par d'autres.
Maintenant pour que les auteurs qui n'ont pas de talent arrêtent de faire perdre leur temps aux éditeurs, il faudrait pouvoir juger avec certitude du talent que l'on a ou pas.
On ne peut guère se fier à l'avis de son entourage en la matière. Dans une grande majorité des cas, on sera soutenu allègrement, quand bien même n'écrirait-on pas en français. Mais certains petits veinards auront aussi la chance d'être entourés de gens qui brisent leurs rêves alors même qu'ils ont du Proust dans les doigts (parce qu'écrire ce n'est pas un vrai métier, par exemple).
La seule solution pour savoir vraiment ce que vaut notre plume revient bien souvent à se confronter aux professionnels. Et oui, ça leur fait perdre du temps. Cela dit, bien souvent, cela revient à prendre cinq minutes pour feuilleter les premières pages, là où l'auteur à passé une centaine d'heures pour rendre un manuscrit fini. Contrairement à beaucoup d'auteurs, je trouve cette pratique tout à fait normale justement parce que tout le monde a le droit de tenter sa chance et que c'est à l'éditeur de faire son tri. Tant mieux s'il a beaucoup de manuscrits, ça laisse plus de chances d'en trouver un bon. Aux auteurs d'être patients et d'accepter parfois qu'on ferme les soumissions le temps d'avoir tout étudié (ce qui arrive souvent chez les petits éditeurs).
La plupart des auteurs sont obligés d'en passer par là pour se rendre compte s'ils ont du talent. Ensuite, rares sont ceux qui persistent à soumettre d'autres manuscrits quand ils ont eu de nombreux refus.