Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :Je reçois de l'extérieur des messages (via facebook principalement) où des lectrices (que des femmes) me demandent de leur raconter l'histoire puisqu'elle ne se trouve pas en quatrième. Je les renvoie aux critiques des blogueurs, à Babelio...
En imaginaire, on vend avant tout une histoire ou des concepts ; en littérature générale (contemporaine) on vend avant tout, me semble-t-il, du style et des destins individuels.
GD
Je n'interviens que rarement, mais il se trouve que lundi, à l'occasion de la rentrée littéraire de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, j'ai assisté à une présentation de la rentrée littéraire nationale, à destination de libraires/médiathècaires (sic), etc. et ce qu'il en ressortait justement c'est que la tendance générale récente est le retour au romanesque (comprendre : des livres avec une histoire), avec de l'écriture, bien sûr, mais un regard sur la société bien plus que sur le nombril de l'auteur (cette année, c'est 77 de Marin Fouqué qui reprend le rôle incarné par Nicolas Mathieu l'année dernière). Que ce soit Julia Deck, avec l'excellent "Propriété privée", une sorte de Fenêtre sur cour dans un éco-quartier, ou le dernier Cécile Coulon, on a de vraies histoires. Même à côté des romans, il y a d'autres formes qui se glissent.
Tout ça pour dire que le style et le destin individuel reste le coeur de la littérature française contemporaine, mais on y trouve de plus en plus d'histoires et de concepts (cf le Léonora Miano, le Laurent Binet et d'autres romans de ce genre).
C'était quand même frappant de voir que, interrogé sur la littérature étrangère, Yann Nicol le directeur artistique de la Fête du Livre de Bron (l'un des plus grands festivals de littérature généraliste dans la région de Lyon) a spontanément cité "La Fracture" de Nina Allan comme étant le livre qui l'avait le plus marqué dans la rentrée (et il a lu "la Fracture" parce qu'il avait lu "La Course", ce n'était donc pas juste un effet de mode, plutôt la confiance d'un DA dans un certain nombre d'éditeurs).
Les choses évoluent.