Bifrost n°58 : Spécial Laurent Genefort (avril 2010)

[scifictif]

L'ambiance, oui, mais pas seulement. L'image prime à mon sens. Cette nouvelle est très "visuelle", très "picturale".

un ressenti sensoriel qui était plutôt non visuel. Je me suis efforcé de parler de sons, de cliquetis divers émis par les insectes, d'odeurs, de phéromones, de sensations de frôlement ou de grouillement, de communication via le toucher, le goût.

Tiens, ça c'est intéressant parce qu'au delà de l'aspect comique d'une telle incompréhension, je me suis souvent demandé quelle pouvait être la réaction d'un auteur devant un tel "mésusage" de son texte par un lecteur ?
Juste de la consternation ?

[Jean-Claude Dunyach]

L'ambiance, oui, mais pas seulement. L'image prime à mon sens. Cette nouvelle est très "visuelle", très "picturale".

un ressenti sensoriel qui était plutôt non visuel. Je me suis efforcé de parler de sons, de cliquetis divers émis par les insectes, d'odeurs, de phéromones, de sensations de frôlement ou de grouillement, de communication via le toucher, le goût.

Tiens, ça c'est intéressant parce qu'au delà de l'aspect comique d'une telle incompréhension, je me suis souvent demandé quelle pouvait être la réaction d'un auteur devant un tel "mésusage" de son texte par un lecteur ?
Juste de la consternation ?

Non, ce n'est pas du tout un mésusage, au contraire. Ni une incompréhension. C'est même un compliment.
Je m'explique : l'aspect non visuel est dû au fait qu'on se trouve, dès le premier tiers de la nouvelle, dans une ambiance de pénombre, où la vue cesse d'être le sens primordial - l'héroïne se déplace à tâtons, les perceptions qui la font réagir sont essentiellement sonores et olfactives. Toutefois, un lecteur a besoin de "voir", ou tout au moins de reconstituer ce qu'on lui décrit. Le fait qu'il en soit capable, même quand les indications visuelles sont volontairement pauvres, est le signe que le texte a atteint son objectif de ce côté-là. Il y a eu génération spontanée d'images à partir d'indications sensorielles autres, et le lecteur a "vu" ce que j'ai essayé de "faire sentir". Ce qui est un sacré compliment, crois-moi.

Un texte publié cesse d'appartenir à son auteur et ne trouve son état de complétude qu'une fois lu. C'est souvent passionnant pour un auteur de voir ce que les lecteurs font de son texte. Mais ce sont eux qui ont raison...

[Usul]

L'ambiance, oui, mais pas seulement. L'image prime à mon sens. Cette nouvelle est très "visuelle", très "picturale".

un ressenti sensoriel qui était plutôt non visuel. Je me suis efforcé de parler de sons, de cliquetis divers émis par les insectes, d'odeurs, de phéromones, de sensations de frôlement ou de grouillement, de communication via le toucher, le goût.

Tiens, ça c'est intéressant parce qu'au delà de l'aspect comique d'une telle incompréhension, je me suis souvent demandé quelle pouvait être la réaction d'un auteur devant un tel "mésusage" de son texte par un lecteur ?
Juste de la consternation ?

Non, ce n'est pas du tout un mésusage, au contraire. Ni une incompréhension. C'est même un compliment.
Je m'explique : l'aspect non visuel est dû au fait qu'on se trouve, dès le premier tiers de la nouvelle, dans une ambiance de pénombre, où la vue cesse d'être le sens primordial - l'héroïne se déplace à tâtons, les perceptions qui la font réagir sont essentiellement sonores et olfactives. Toutefois, un lecteur a besoin de "voir", ou tout au moins de reconstituer ce qu'on lui décrit. Le fait qu'il en soit capable, même quand les indications visuelles sont volontairement pauvres, est le signe que le texte a atteint son objectif de ce côté-là. Il y a eu génération spontanée d'images à partir d'indications sensorielles autres, et le lecteur a "vu" ce que j'ai essayé de "faire sentir". Ce qui est un sacré compliment, crois-moi.

Un texte publié cesse d'appartenir à son auteur et ne trouve son état de complétude qu'une fois lu. C'est souvent passionnant pour un auteur de voir ce que les lecteurs font de son texte. Mais ce sont eux qui ont raison...

(voix divine omnidirectionnelle)

LE PUBLIC A TOUJOURS RAISON.

[marypop]

Une malheureuse mandibule sur la fin toutefois mais je pardonne :)

T'es dingue, ça commence comme ça et ça finit avec des exosquelettes à tout bout de champ !
Je crois que je préfère encore les yeux pédonculés...

Et voilà ... je viens de finir la lecture du troisième texte (de Laurent donc) et j'ai éclaté de rire par ta faute.

En effet, on y trouve aussi bien le terme 'chitineux' que le mot 'exosquelette' !

Pour revenir à Evangelina, c'est exactement ce que j'ai ressenti à la lecture, Jean-claude, ce que tu voulais.
Et je n'ai pas non plus eu une impression très "visuelle" mais bien plutôt ressentie.
C'est totalement réussi en ce qui me concerne.

[scifictif]

Merci Jean-Claude pour ces éclaircissements passionnants sur ta nouvelle et merci d'avoir pris la peine de.

Et voilà ... je viens de finir la lecture du troisième texte (de Laurent donc) et j'ai éclaté de rire par ta faute.

En effet, on y trouve aussi bien le terme 'chitineux' que le mot 'exosquelette' !

Misère...
Mais bon, j'ai trouvé une combine. Désormais, dès que je le lirai quelque part, je le remplacerai illico par chichigneux (le bled du groland).

[Lo G]

Salut Olivier,

Preuve que Laurent Genefort n'a pas pêché depuis longtemps. Ceci-dit, moi non plus.

Mais un brochet, c'est ça:

(...)

et ce que tient Laurent, c'est ça:

(...)

Mais c'est là du pinaillage de pacotille.

Comme d'habitude, l'interview fleuve est diablement intéressante.

A+

Patrice

Oulah, c'est un coup à vous griller un auteur à prétention hard science, ce truc-là... Bon, pour ma défense, ça fait bien vingt-cinq ans que je n'ai pas touché une canne à pêche.
En reparcourant rapidement l'interview, je m'aperçois que ma relecture a été un peu rapide. Par exemple, quand je dis p.144 que je suis soulagé que l'expérience d'éditrice de ma compagne soit terminée, il faut comprendre que je suis simplement heureux qu'elle soit passée à autre chose. Je donne aussi l'impression d'avoir eu une enfance totalement morose, ce qui n'a pas été le cas. Mais bon, cela fait partie des limites de ce genre d'exercice. J'ai proféré quelques autres grosses bêtises et approximations, mais pour celles-là, les lecteurs rectifieront d'eux-mêmes...

Lo G (chitineux et fier de l'être)

[O_o]

c'est pas pour médire, mais dans la présentation de la nouvelle de Laurent, il y a, aux environs des 4ème ou 5ème ligne, un "volait" qui fait mal aux yeux...

[scifictif]

Lo G (chitineux et fier de l'être)

Sont cocardiers ces grolandais.

[marypop]

Mon avis sur le texte de Laurent (puisqu'en plus il est dans le coin).
J'avoue que je suis un peu déçue.

Je trouve l'idée super, mais plusieurs choses me gênent.
- A la lecture j'ai l'impression parfois d'un manifeste politique plus que d'un texte de fiction (les analogies avec l'identité nationale, question du moment, et son traitement sont un peu trop nombreuses, cela alourdit le propos, amha tout ça)
- Une grosse incohérence de fond pour moi, sur la connaissance des êtres humains, est de les cantonner au rempart, alors qu'il est dans la nature humaine de se jeter dans l'inconnu pour explorer tous ces nouveaux territoires ouverts (voir Spin récemment, et bien d'autres exemples)
- Mais surtout, ma plus grosse déception, augmentée par la lecture de l'interview, c'est d'être privée du plaisir réel de la rencontre et de l'altérité.

En cela, j'ai très probablement préféré le texte de Jean-Claude qui est justement totalement centré sur ces deux thèmes.

[marypop]

J'ai oublié de dire que la chronique scientifique sur Avatar est une énorme réussite, avec tout ce qu'il faut de sérieux et d'humour.