Ah oui, bien sûr, si un auteur critique Trop semblable à l'éclair, c'est qu'il est jaloux, forcément, c'est vrai qu'il n'y a rien à redire à ce livre, au moins pour des auteurs et lecteurs à la sensibilité ou aux attentes différentes. De même, la fluidité et la simplicité / facilité, c'est la même chose, tout le monde le sait, hein (pour info, plus un auteur est fluide, et plus il y a en fait un énorme boulot derrière ; donc au contraire, faire fluide, c'est plus difficile, à part pour 2-3 écrivains-nés). Enfin, je ne vois pas en quoi un style direct ou fluide ou appelle-le comme tu veux empêche des idées complexes d'émerger (ce serait même le contraire : plus le style -ou plutôt la masturbation intellectuelle que certains confondent avec du style- s'efface, plus les idées ressortent).
Pour la jalousie, il suffit d'écouter le podcast : le ton utilisé est bien trop rageur à mon sens d'où la jalousie que moi j'y vois (c'est mon interprétation, point).
Pour ce qui est du style : je suis d'accord mais ce n'est pas vraiment de ça que je parlais. Disons que les styles "simples" disons ceux qui se vendent le mieux (car plus accessibles) et que, à mon sens (encore une fois, c'est subjectif) ça nivelle vers le bas. La recherche artistique manque en littérature alors que dans d'autres arts, elle s'exprime bien plus facilement et s'assume parfaitement. Et on le constate rien qu'aux conseils d'écriture que donnent la majorité des écrivains. Conseils qu'on ne voit jamais donné dans d'autres arts...Tout est une question de goût, et ça , il va peut-être falloir un jour le comprendre et l'accepter. La littérature n'est pas mathématique. On devrait pouvoir écrire et raconter comme on le souhaite plutôt que de suivre des règles et des styles qui enferment tout le monde.
Je disais ça en rapport à ceux qui se plaignent des artistes qui font des films, jeux, romans etc...peu accessibles. Moi je dis tant mieux. Ça doit exciter. Si Kubrick avait écouté certains conseils bidons, que ce serait devenu 2001 ? Un truc compréhensible, prémâché, sans ambiance , avec des personnages plus attachants, une narration plus classique ? Pareil pour Terrence Malick. Sil devait écouter les gens qui se plaignent que son cinéma est trop lent, trop abscons, on perdrait une véritable identité cinématographique. Et je regrette qu'en littérature, on donne des conseils d'écriture qui nivelle, à mon sens , plus vers le bas que le vers le haut -concernant la forme j’entends. J'ai souvent l'impression de lire le même putain de style et je tombe rarement sur un auteur qui me surprend pas sa plume. Ça existe bien sur, mais c'est rare. Être fluide c'est difficile c'est clair, mais plutôt que d'écrire en visant forcément TOUT le monde et les ventes, j'aime les écrivains qui s'en tapent : tu les aimes tant mieux, t'aimes pas tant pis. Genre Cormac Mccarthy dont le syle (traduit en vf) est parfois difficile à suivre, notamment à cause des répétitions et des dialogues. Pourtant, je trouve son écriture fascinante.
Sinon, il va falloir m'expliquer de quelle manière la SF tend "souvent" vers le Fantastique, ou alors c'est que nous n'avons pas la même définition de ce dernier genre ou du mot "souvent" (ou que tu parles de bouquins qui ont un siècle). Au passage, je pense que tu devrais reconsidérer les cases dans lesquelles tu mets les gens : je lis aussi bien Egan, Watts ou autres auteurs exigeants que la plus populaire et "simple" des Fantasy et SF. Alors soit je suis une exception, avec des personnes comme PPD par exemple, soit le lectorat est bien moins binaire que tu le prétends. Alors oui, il y a un public cible, c'est une évidence sur le plan marketing, mais ça ne veut pas dire qu'un lecteur donné ne peut pas faire partie de plusieurs de ces pools.
Je ne met absolument personne dans des cases, je dis juste qu'il y a bel et bien des publics cibles dans l'industrie. On ne vend pas un jeu vidéo difficile à la Dark souls comme on vend un Tetris ou un Mario. On ne vend pas un Egan comment on vend un Marc Lévy. Bien sur que tu peux lire les deux, mais il y a clairement des publics séparés pour pas mal de genres (et d’œuvres). Je connais très peu de gens intéressés par les lectures difficiles, les styles ardus etc...et clairement, ça se vend beaucoup moins que du Stephen King ou du Bernard Werber (j'aime le premier, mais il faut reconnaitre que ce n'est pas inabordable au contraire, et à aucun moment je ne juge la qualité d'un livre par son style, je dis juste qu'une œuvre abordable l'est d'abord par la forme. Lovecraft est peu abordable pour pas mal de lecteurs...Style lourd, textes peu aérés, dialogues rares voir absents).
Concernant la sf et le fantastique effectivement j'ai dit nawak. Mille pardons.
Et pour ce qui est de Kip Thorne, il se trouve que je l'ai lu, comme un semi-remorque de bouquins de vulgarisation en astrophysique, astronomie, cosmologie, etc, et que de l'avis de la plupart des gens (moi y compris), c'est le meilleur vulgarisateur non-francophone, avec Brian Greene et Carlo Rovelli.
Je suis au courant, mais je n'ai pas le niveau pour autant ,je le reconnais. Et je n'en fais pas un drame tout comme je ne ferais pas un drame d'abandonner un roman que je trouve trop hard pour moi. Mais j'insiste : tout n'est pas fait pour tout le monde et ça m'emmerderait sévère si les artistes, genre TOUS, voulaient parler au plus grand nombre....Car du coup, je ne trouverais pas mon compte chez beaucoup d'entre-eux.