M a écrit :Le Follet ? C'est compliqué de co-traduire ?
Qu'est-ce que tu préfères traduire un UHL ou un Follet ?
Ce serait long à expliquer dans les détails--et peut-être un peu hors sujet par rapport à ce fil--, mais traduire Follett c'est un peu chiant parce qu'il faut rester aussi clair et simple que lui afin de ne pas désarçonner ses lecteurs.
Clair et simple au niveau du sens: dans une précédente traduction (le tome 1 du "Siècle", qui se passe pendant la guerre de 14-18), j'avais proposé de traduire "French military intelligence service" par "Deuxième Bureau", terme consacré et qui me semblait connu de tous, mais ça m'a été refusé sous prétexte que les gens ne pigeraient pas.
Clair et simple au niveau du style, et là c'est à s'arracher les cheveux, parce que si tu veux éviter les répétitions (et y en a--les Anglais sont moins sévères que nous sur ce point), tu te retrouves vite à court de ressources.
L'aspect "cotraduction" ne pose guère de problèmes dans la mesure ou nous sommes tous conscients de nos instructions et que l'une de nous--Odile Demange--est pour ainsi dire"chef de projet", c'est-à-dire qu'en plus de traduire sa part, elle relit et corrige notre travail en liaison avec une éditrice de chez Laffont, qu'elle veille à l'harmoniser, etc. Et ce sont elles qui ont le dernier mot en cas de désaccord--c'est stipulé par contrat.
Quant à savoir si je préfère traduire un UHL ou un Follett, la question ne se pose pas dans ces termes.
Vu les chiffres de vente de Follett (entre 250 et 300 000 ex. vendus pour le précédent durant la première année d'exploitation), en cotraduire un (à-valoir à signature du contrat puis à remise du manuscrit, plus droits d'auteur touchés l'année suivante) me rapporte à nombre de pages égal trois ou quatre fois plus que la traduction d'un livre chez le Bélial', Denoël, L'Atalante, etc.
Depuis que Robert Laffont m'a proposé de faire partie du "commando Follett", j'ai toujours répondu présent, et franchement c'est pour l'appât du gain. Ce gain est relativement modeste, mais il me permet de consacrer du temps à des travaux nettement moins rémunérateurs mais qui me tiennent plus à coeur.
JDB