Utopiales 2020

[W]

L'annulation des Utopiales en elle-même serait un petit soucis économique, on est d'accord, mais à force d'annuler et d'annuler des événements on fragilise des bassins entiers d'emplois (peu ou pas préparés aux conséquences d'une pandémie).

OK là-dessus. Je trouve juste dommage qu'il n'y ait pas une stratégie globale pour favoriser les événements les plus "nécessaires" (je pense en particulier au spectacle vivant / aux intermittents - parce que dans les arguments du maintient des Utopiales il y a la librairie, or j'ai compris qu'elle se portait mieux que le reste).

[Pyjam]

Si j'ai bien compris, plus on soigne les malades du Covid moins on est en mesure de s'occuper des populations fragiles sur le plan psychiatrique

Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Ce ne sont pas les mêmes personnes qui s'occupent des uns et des autres.
Lesquelles ont le plus de travail actuellement ?

Ce qui me fait dire cela, c'est tout simplement le suivi psy d'un de mes proches qui s'est arrêté pendant six mois et n'a repris que début septembre (sans aucune réelle conséquence négative), que quand j'ai eu besoin d'un RDV en juin, personne n'a pu nous prendre et qu'il n'a été question que des urgences psychiatriques (or ce n'était pas vraiment urgent à ce point-là). A ça s'ajoute le désespoir professionnel (je ne sais pas si cette expression a un sens) d'un ami qui était infirmier psychiatrique et a jeté l'éponge récemment.

GD

Je suis désolé que tu n'aies pu obtenir un rendez-vous, mais je ne vois pas de corrélation directe avec la prise en charge des malades du covid.
Même en temps "normal", il peut être difficile d'obtenir un rendez-vous psychiatrique. Il n'est pas rare de devoir attendre six mois ou plus. Il y a une pénurie grave de personnel psychiatrique en France.
Évidemment, le confinement n'a pas aidé, même si des entretiens téléphoniques ont pu être maintenus.
Aujourd'hui, il est encore plus difficile d'obtenir un rendez-vous à cause de l'explosion de cas de détresse psychologique, qui est bien réelle même si on n'en parle pas en permanence sur toutes les chaînes de TV.
Et on ne parle pas non plus vraiment du surcroît de travail des assistantes sociales.

[W]

Aujourd'hui, il est encore plus difficile d'obtenir un rendez-vous à cause de l'explosion de cas de détresse psychologique, qui est bien réelle même si on n'en parle pas en permanence sur toutes les chaînes de TV.

Et cette explosion des cas est justement à corréler à la crise liée au COVID.

[Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire]

Je suis désolé que tu n'aies pu obtenir un rendez-vous, mais je ne vois pas de corrélation directe avec la prise en charge des malades du covid.

En effet, il n'y a pas de corrélation "directe" tout est indirect ; c'est l'inverse du ruissellement.
Des moyens ont été donnés pour l'hôpital, mais pas pour la psychiatrie (de ce que j'ai pu observer - après ce n'est pas mon métier, ce n'est pas mon univers professionnel, je n'en ai qu'une perception extrêmement partielle).

GD

[Herbefol]

Deux petites choses en passant :
- Le choix entre maintenir l'économie "ouverte" pour la sauvegarder et la "refermer" pour juguler l'épidémie est, de mon point de vue, un faux choix. Si l'épidémie prend trop d'ampleur et fout par terre l'infrastructure de santé, l'économie douillera autant si ce n'est plus que dans l'autre cas de figure.
- J'ai l'impression que dans les grands médias ont parle assez peu des séquelles que laisse le covid chez ceux qui l'ont subit : insuffisance cardiaque, respiratoire, voire rénale, etc. Pour certains, ce sera un handicap (et donc économiquement une charge) pour le restant de leurs jours. Ce coût économique ne peut aller qu'en augmentant. A nous (la société) de choisir si on veut que ça peu ou beaucoup, pour rester sur un terrain purement économique.

[Pyjam]

@Gilles : D'accord, je comprends mieux ton propos.
Cela dit, le problème c'est surtout le manque de personnel qualifié.
Il y a des centaines de milliers de personnes — pour ne pas dire des millions – qui sont en détresse, bien plus que de gens malades du covid.
Je rappelle que, déjà en temps normal, la France est championne de consommation d'antidépresseurs.

[Pyjam]

Deux petites choses en passant :
- Le choix entre maintenir l'économie "ouverte" pour la sauvegarder et la "refermer" pour juguler l'épidémie est, de mon point de vue, un faux choix. Si l'épidémie prend trop d'ampleur et fout par terre l'infrastructure de santé, l'économie douillera autant si ce n'est plus que dans l'autre cas de figure.

Peut-être qu'il faut mettre les choses en perspective.
Les décès en France sont à peu près constants depuis la seconde guerre mondiale jusqu'à 2014.


Et depuis 2015, on a 50-60000 décès en trop chaque année.
Deux fois les décès du Covid ! Chaque année.


Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2383440

Et bien que l'économie ne se porte pas très bien, je ne crois pas que que l'excès de mortalité en soit la cause. Surtout quand 90% des décès sont des gens qui ont dépassé l'âge de la retraite.

J'aimerais bien que les gens réalisent qu'il y a un problème de santé publique en France, indépendamment du Covid, et que celui-ci est deux fois plus grave.

[W]

Je ne connais pas ces données mais ma première réaction est : n'est-ce pas tout simplement lié à la pyramide des ages ? Les baby-boomers meurent aussi.

[Herbefol]

Peut-être qu'il faut mettre les choses en perspective.

La population a augmenté continuellement depuis la seconde guerre mondiale, mais le nombre de mort a peu évolué => le taux de mortalité a baissé (merci les vaccins, l'hygiène, l'infrastructure de santé, l'amélioration des conditions de travail, etc.) => le taux de mortalité a arrêté de baisser (tout à une limite) => le nombre de mort augmente à nouveau, grosso-modo en proportion de la population => il n'y a pas de mort "en trop".

[JDB]

Pyjam, exposer ainsi des graphiques bruts de décoffrage peut prêter à confusion.
Si l'on consulte le tableau du taux de mortalité auquel on accède par un onglet sur la page à laquelle ton lien renvoie, on constate que ce taux passe de 8,5/1000 à 9,1/1000 entre 2009 et 2019.
Alors, oui, la mortalité augmente en France, mais pas au rythme que l'on pourrait croire à la vision de ces seuls graphiques.

JDB