Cérès et Vesta, Greg Egan (février 2017)

[JFS]

En général je suis plutôt fan de Egan, mais là je n'ai pas été vraiment convaincu. D'abord sur la forme : comme d'autres l'ont dit, je trouve la structure du récit inutilement compliquée. Rien d'insurmontable, mais suffisamment mal foutue pour nuire à la fluidité de la lecture et donc gâcher le plaisir et l'immersion du lecteur.

Mais c'est le fond de l'histoire qui me chiffonne un peu. J'ai tout d'abord deux regrets concernant le conflit sur Vesta et la discrimination dont sont victimes les Sivadier. Le premier porte sur l'absence de point de vue opposé : on nous montre (à juste titre) le côté injuste de faire payer aux descendants une faute qui aurait été commise par leurs ancêtres, mais on ne voit jamais le point de vue de Denison. Or ce qu'évoque ce conflit sur l'aspect injuste des royalties, de l'exploitation des brevets aurait été intéressant à développer (il suffit de penser aux campagnes menées par certaines ONG pour faire sauter les brevets de grands groupes pharmaceutiques afin de rendre des médicaments accessibles aux plus pauvres). Je regrette aussi qu'Egan ne développe pas plus les questions liées à la finalité du terrorisme : dans les discussions où les Sivadier préparent leurs actions de sabotage, on a des gens très intelligents, instruits, qui parlent de plein de chose mais dès lors qu'ils abordent la question du but de leurs actions, on se limite à un puéril "comme ça ils verront bien !". Ça aurait mérité mieux, je crois...

Enfin, c'est la fin du roman qui m'a vraiment gêné :
J'ai du mal à croire que les "Vestiens" sont prêts à tuer plusieurs centaines ou milliers de personnes : rien dans ce qui précède dans le roman ne nous prépare à un tel niveau de violence dans ce conflit. On passe brutalement du lynchage d'une personne par une foule à un meurtre de masse froidement planifié par les autorités. Ma suspension of disbelief ne résiste pas à un "twist" aussi gros.

[Erwann]

Cérès et Vesta est une novella de science-fiction qui parle d’immigration et de discrimination. En une centaine de pages à peine, Greg Egan parvient à écrire un texte choc et social qui ne peut pas laisser indifférent.

L'avis d'Ombre Bones !

[FeydRautha]

Passionnante, la novella manque parfois un peu d’approfondissement mais nous laisse pantois dans son final face à un choix impossible. J'ai adoré!

L'avis de Yuyine.

[Erwann]

Un avis déçu chez Fourbi & Têtologie.

[Erwann]

Cérès et Vesta a laissé de marbre la Navigatrice de l'Imaginaire.