zzseb78 a écrit :Quels genres de conséquences par exemple sur la ligne editoriale ? ( que ce soit l'arrivée de Gilles Haéri ou du recul sur les résultats)
Gilles Haéri me demande surtout d'acheter du thriller de genre (technothriller, surnaturel) et des séries de fantasy (et, rigolo, le seul titre qu'il m'a demandé à lire sur la foi de ma fiche de lecture n'appartient à aucune de ces deux genres). Dans un cas comme dans l'autre c'est (très ?) difficile. Les thrillers, dès qu'il y a un truc qui sort du lot, ont est toujours aux enchères (comme pour
Afterland) et les chiffres de la fantasy sur les nouveaux auteurs sont pas très bons ; à mon sens, au jour d'aujourd'hui, c'est plus simple (pour Albin Michel) de lancer une nouvelle série de SF ambitieuse qu'une nouvelle série de fantasy.
Après le recul sur les chiffres c'est l'évidence en édition. Ma meilleure vente de 2019 c'est
Terminus de Tom Sweterlitsch, donc on attend du Tom Sweterlitsch (pas avant quelques années pour son troisième roman, m'a-t-il dit la semaine dernière). Ma meilleure vente de 2020 c'est
Le Livre de M de Peng Shepherd qu'on va probablement réimprimer pour la seconde fois en début d'année, donc on attend
The Cartographers de Peng Shepherd. C. Robert Cargill vient ensuite avec
Un océan de rouille, donc forcément on va regarder quel est son prochain bouquin. Emilie Querbalec fait des étincelles en fin d'année. Etc. Et quand on se plante, forcément, c'est plus compliqué de lancer un nouveau contrat. Il y a un compte d'exploitation à 12, 18 ou 24 mois et si la ligne en bas à droite est rouge, no good. On peut évidemment prendre le risque (on l'a fait pour Derek Künsken, victime du premier confinement), mais il faut des arguments, comme un immense succès aux USA, une option cinéma, une reprise poche garantie, un fort potentiel pour les prix littéraires.
Donc les succès et les échecs ont un grand poids sur "la ligne éditoriale". Sans oublier que chaque maison a ses particularités, ses points faibles et ses points forts.
GD