Trois saisons en enfer, Mohammed Rabie

[Apophis]

Ah ouais, c'est clair, des photos de pinces, de vis et de cassettes audio, quel génie !

[Laurent Queyssi]

Ah ouais, c'est clair, des photos de pinces, de vis et de cassettes audio, quel génie !

Il me semble que personne n'a parlé de génie.
Après avoir lu le résumé du bouquin, je trouve que cette couverture fonctionne parfaitement.

[Apophis]

Je ne suis pas d'accord, sur ce coup-là.

1/ j'aime bien la couverture en question
2/ je pense que sur une table de SF elle est tellement différente de ce qui l'entourera qu'elle attirera immanquablement l’œil ; en tout cas, associée au titre, elle me donne envie de prendre l'ouvrage en main
3/Je ne suis pas sûr que ce soit du "aussi peu travaillé", ce crayonné assez brut rappelle certains travaux de Basquiat et il y a des amateurs pour ce genre de couvertures / illustrations. Clive Barker a signé des dessins relativement proches, dans l'esprit, me semble-t-il.

Comme je le soulignais dans mon post, le problème n'est pas qu'elle attire l'œil (ce qu'elle fait, c'est incontestable), le problème est que les gens aient envie de repartir avec et d'exposer ça dans leur bibliothèque. Spoiler alert : à part les esthètes qui fréquentent ce forum, cela ne sera pas le cas de la majorité des gens normaux. Sans compter que personnellement, les arguments du type "ah mais non, ce n'est pas peu travaillé, c'est de l'art / du Basquiat / du Barker / du tartempion", ça me fait doucement rigoler. Mais bon, admettons, les goûts et les couleurs, etc.

Sinon, toutes ces histoires d'esthétique de la couverture mises à part, vu qu'on nous promet sur la quatrième un déluge de massacres et de viols, vu le contexte anxiogène actuel dans le monde réel, je ne suis pas certain du tout que ça va se vendre. La tendance est clairement à la SFFF positive, pas à ce genre de bouquin. Maintenant, tant mieux pour l'auteur si je me trompe.

[FeydRautha]

Sur le site Arcangel, on peut voir d'autres œuvres — tantôt picturales mais surtout photographiques — de l'illustrateur, Antony Barbour.

Il est connu ce gars, non ? Il y a différentes choses sur son site qu'il me semble avoir déjà vues. Genre celui-là, il n'a pas été utilisé récemment ?

[Lorhkan]

Ah ouais, c'est clair, des photos de pinces, de vis et de cassettes audio, quel génie !

L'art contemporain me fait souvent le même effet, mais bon il paraît que c'est de l'art alors je ne dis rien. :D

Et pour en revenir à la couverture, au crayonné apparemment simpliste, au-delà de son statut artistique, je trouve qu'elle atteint son but : elle me fait peur (je me suis ailleurs empressé de l'éloigner de la vue de ma fille de presque 5 ans...) et, au vu de ce que nous dit la quatrième de couverture, ça me semble tout à fait correspondre au ton du roman.

Il y a un public pour ce genre de texte très noir, la preuve : il y en a qui ont aimé Plop (que je n'ai pas lu je précise). ;)

Et enfin, les romans d'Actes Sud dans une bibliothèque se présentent tous de la même manière : un dos noir. Les couvertures se voient rarement, à moins d'avoir beaucoup de place. ;)

[Apophis]

Je suis d'accord, elle atteint son but, à savoir attirer l'œil et refléter le ton du roman. Maintenant justement, vu celui-ci, on peut se demander si elle ne le reflète pas un peu trop, et si quelque chose de plus... j'allais dire "neutre", mais je n'aime pas associer ce mot aux couvertures de SFFF, n'aurait pas été plus profitable à ce livre.

Oui, il y a un public pour les romans très noirs, en SF comme en Fantasy, et j'en fais d'ailleurs partie : le Hopepunk me donne de l'urticaire, et en Fantasy, je suis un gros amateur de Grimdark. Maintenant, si j'en juge par ce que je vois passer chez nous et dans le monde anglo-saxon, il y a à la fois une forte demande pour de la SFFF positive et une offre en augmentation depuis 2017.

Ne m'en parle pas, j'en suis à stocker les romans sur deux rangs, on ne voit même plus le dos du rang arrière :D

[Herbefol]

Et enfin, les romans d'Actes Sud dans une bibliothèque se présentent tous de la même manière : un dos noir. Les couvertures se voient rarement, à moins d'avoir beaucoup de place. ;)

Moi qui à une époque était capable d'acheter des bouquins juste parce que la couverture me plaisait, j'ai atteint un stade où tout en étant encore capable de me dire parfois "punaise, qu'est-ce que c'est moche !" je m'en fiche pas mal. La place que ça prendra dans l'étagère me préoccupe plus. Et sur le plan esthétique, je suis limite plus intéressé par le dos.
Je ne suis d'ailleurs pas très convaincu par le fait que la majorité des lecteurs se posent la question de savoir comment exposer un bouquin quand ils en font l'acquisition. Le contenu reste le plus important. :-)

[yogo]

Ah ouais, c'est clair, des photos de pinces, de vis et de cassettes audio, quel génie !

Je trouve cette remarque assez "con", j'avais d'autres mots qui me venait à l'esprit mais celui-ci est le plus simple et le plus compréhensible.
L'art on aime ou pas, on adhère ou pas, qu'importe l'art en général (et j'y inclue les littératures) c'est fait pour échanger, discuter, réfléchir mais pas pour être aussi hautain et arrogant. Ca me fait penser aux lecteurs qui dénigrent les littératures de l'imaginaire derrière des a priori et sans vraiment s'intéresser au sujet.

Bref ca m'énerve... Pas fan de la couv' par contre j'adore la toile que FeydRautha a mis en avant.

[Erwann]

L'art on aime ou pas, on adhère ou pas, qu'importe l'art en général (et j'y inclue les littératures) c'est fait pour échanger, discuter, réfléchir mais pas pour être aussi hautain et arrogant. Ca me fait penser aux lecteurs qui dénigrent les littératures de l'imaginaire derrière des a priori et sans vraiment s'intéresser au sujet.

Je comprends… mais par moment, l'art contemporain donne aussi l'impression d'être hautain et arrogant, en affirmant comme œuvre des choses dont l'intérêt artistique semble passablement discutable (par exemple parce que le travail dessus semble minimal, comme les photos de pinces, vis et gants, qui paraissent moins travaillées et moins évocatrices que les autres photos et dessins exposés sur la page Arcangel d'Antony Babour).

[Aldaran]

Les deux existent, les sincères et les hautains prétentieux. Ou les authentiques et les simples... « marchands d'art », je ne sais pas comment dire.
Le plus gros soucis, c'est de savoir si ce qui peut sembler n'avoir aucun sens l'est effectivement où si c'est seulement parce qu'on n'en sait pas assez pour « analyser » et éventuellement comprendre l'objet, à défaut de l'apprécier.

De mon côté, je n'ai rien aimé dans ce que j'ai vu sur la page indiquée plus haut par Erwann. Il se peut que je ne sois pas en mesure d'apprécier mais je ne vais pas creuser davantage, préférant réserver ce dernier exercice à des artistes qui me plaisent.

Quant aux raisons du choix et des motivations des éditeurs pour habiller ce livre, je ne comprends pas les interrogations de certains. Les éditeurs n'ont pas fait « plouf-plouf » pour choisir cette image (cela dit, qui sait ? mais j'en doute) et je ne crois pas que leur but est de dégoûter les potentiels lecteurs ou de plomber l'auteur... qu'ils éditent. Pour le coup, ça n'aurait pas de sens.
Faudrait leur poser la question.

Mais ce que je ne parviens jamais à comprendre, c'est la raison pour laquelle les jugements négatifs, argumentés ou non, sont toujours d'une telle violence.