FeydRautha a écrit :Erwann a écrit :Je comprends… mais par moment, l'art contemporain donne aussi l'impression d'être hautain et arrogant
C'est un jugement de valeur très subjectif ça, Erwann.
Tout à fait. À vrai dire, j'avais écrit dans ma tête "me donne l'impression", mais un mot est passé à l'as sur le clavier.
FeydRautha a écrit :L'univers de la photographie m'est totalement étranger. Mais j'imagine que ceux que cela passionne y trouve quelque chose. Pendant un temps, la photographie de trucs rouillés était très à la mode (on parle de la couverture de Solutions non satisfaisantes ?). Après ce fut les cailloux mouillés, etc.
Perso, ça ne me parle pas mais peut-on parler pour autant d'arrogance de l'art ? Est-ce que le Sacre de Napoléon de David n'est pas franchement plus arrogant qu'un ready-made de Duchamp ? Breton définissait le ready-made comme "Objet manufacturé promu à la dignité d'objet d'art par le simple choix de l'artiste". En art contemporain la question ne se pose pas en terme de "travail minimal", ça c'est de l'artisanat. Que ce soit "discutable", oui, c'est même le but.
Il y a même des artistes, je pense par exemple à Gasiorowski, dont l'œuvre ne peut s'appréhender que dans son ensemble. Si tu croises un pot de fleur de Gasiorowski, tu te diras certainement que c'est un escroc. Si tu vois l'ensemble de son œuvre jusqu'à son dernier tableau, ce type est un génie. Tout est dans l'intention.
J'entends bien, et les discussions que l'art contemporain suscitent sont intéressantes (je doute qu'il soit possible d'avoir l'unanimité ou l'objectivité à ce sujet) (et ça me met face à des contradictions que je n'ai toujours pas résolues ;-)
De manière générale, mes goûts vont me porter à apprécier les œuvres ayant fait l'objet d'un tant soit peu de travail. Le ready-made, c'est marrant mais une fois que Duchamp a exposé sa
Fontaine (ou que John Cage ait fait ses 4 minutes 33 secondes de bruit ambiant), tout me semble dès lors dit, et la suite n'est que répétition et variation. À la posture de l'artiste provoc (l'un des summuns récents étant "Coucou, je scotche une banane à un mur et ça se vend des milliers d'euros" —
à mes yeux, c'est arrogant car indistinguable de la fumisterie), je préfère celle de l'artisan. De sorte que je préfère les expos que l'on voit à la Halle St Pierre qu'au Centre George Pompidou.
Et en ce qui concerne l'illustrateur de
Trois saisons en enfer, je trouve qu'il y a des choses intéressantes dans sa galerie ; ses photos me parlent moins.