CNEMFO a écrit :Les réacteurs miniatures embarquables ce sont bien les barres de plutonium embarquées dans certaines sondes spatiales?
Ca, c'est le degré zéro du réacteur nucléaire, un simple point chaud (qui permet néanmoins de faire déjà quelques bricoles..). J'ai tendance à réserver le terme de réacteur nucléaire aux réactions en chaîne contrôlées déjà bien avancées.
Car en dehors de ça quelques KW c'est vraiment très peu pour un réacteur nucléaire...
A priori, rien n'interdit d'en développer de tout petits. Simplement, ça n'a pas grand sens pour des réacteurs à fission, pour lesquels il faudra de toute façon prévoir de sérieux blindages...
Par ailleurs combien pèse le réacteur Ulysse de Sarclay?
Je ne sais pas. J'ai un (tout petit) peu joué avec quand j'étais petit, mais j'étais plus fasciné par le fait de contrôler le refroidissement d'un véritable réacteur nucléaire en ouvrant ou en fermant une vanne à la main que par ce genre de paramètre. A vue de nez et
a posteriori, je dirais vingt ou trente tonnes — mais lors de son démantèlement, il a produit plus de 500 tonnes de déchets.
Ensuite, en ce qui concerne les réacteurs nucléaires de sous-marins nucléaires je crois avoir lu quelque part qu'ils pourraient alimenter une ville de plusieurs dizaines de milliers de personnes, alors que sur Mars quelques milliers suffiraient... Enfin, c'est bien Zurbin qui dans son livre (que vous m'avez vous-même recommandé) parle de réacteurs nucléaires embarquables de quelques tonnes...
Oui, il n'y a aucun doute qu'on pourrait d'ores et déjà, techniquement, équiper les premières bases martiennes de petits réacteurs à fission amplement suffisant pour les alimenter, aussi bien pour leur consommation courante que pour la génération d'oxygène et d'eau. Les deux limites sont 1/ la sécurité : à un moment ou un autre, il faudrait mettre du combustible nucléaire en quantité significative dans une fusée au départ de la Terre, et ce n'est pas gagné d'avance, en tout cas en démocratie ; et 2/ le coût. Amener du matériel lourd, comme un (petit) réacteur nucléaire, depuis la Terre jusqu'à Mars, c'est imaginable une fois pour une opération de prestige — mais ça ne se fera pas très souvent. Deux avantages de la fusion (hors tokamaks), voire ses deux principaux avantages dans ce contexte, c'est qu'on parle 1/ de composants essentiellement inoffensifs et 2/ de très haute technologie, mais pas forcément très lourde.
Avec ce genre d'engin à bord, on a, en cas d'explosion, une "bombe sale" c'est à dire avec débris radioactifs, certainement pas une explosion atomique ni même Tchernobyl
Je n'ai à aucun moment parlé d'explosion nucléaire. Mais l'essentiel des dégâts liés à l'accident de Tchenobyl était lié aux saloperies radioactives emportées par le vent qui venait d'abord disperser le nuage causé par l'explosion (chimique) de l'enceinte de confinement, puis lécher le cœur à nu. L'explosion (chimique, toujours) d'une fusée emportant le cœur d'un réacteur à fission nucléaire disperserait encore plus efficacement, non plus des produits de désintégration mais directement du plutonium ou de l'uranium très enrichi.
Pas Glop du tout. Ensuite, l'ordre de grandeur dépend évidemment des quantités, donc de la taille du réacteur...
Au pire, on aurait droit à l'équivalent d'un essai atomique...sachant qu'il y en a eu plusieurs centaines depuis les années 50...
La encore, tout dépend des quantités. Pour les essais aériens totalement irresponsables des années 1950, on (ne) parlait (que) de quelques kilos de matière fissile (ce qui, certes, est déjà pas mal), et on faisait ça dans des atolls perdus du Pacifique ou dans des déserts. Mais oui, c'est de ce genre de chose qu'on parle.
[m'asseoir sur un chapelet de bombes atomiques pour les faire sauter les unes après les autres — non merci !]
Il ne s'agirait pas de bombes atomiques du type de celles permettant la dissuasion atomique qui en plus volatiliseraient le vaisseau...La puissance serait nettement inférieure...
Non merci quand même. Je te laisse très volontiers ma place.