Interview de Damasio dans "Livres Hebdo"

[JDB]

Attention, c'est du lourd.

Question: Vous sentez-vous concerné par les difficultés rencontrés [sic] par des auteurs?
Réponse: Je ne me sens pas touché en raison du corporatisme que cela représente. D'abord, il y a tellement d'autres secteurs dans la merde et qu'il faut mieux aider. En second, je pense que nous produisons trop. Certains écrivent sans avoir la nécessité vitale de le faire. A un moment donné, même si on est très brillant, on ne se renouvelle pas assez. Je n'ai pas envie de défendre tout ça, ce n'est pas prioritaire. Pouvoir créer est un privilège.

Là, je ne peux qu'invoquer les mânes de Desproges et m'interroger: "Alain Damasio est-il un con ? De deux choses l'une : ou bien Alain Damasio est un con, et ça m'étonnerait tout de même un peu, ou bien Alain Damasio n'est pas un con, et ça m'étonnerait quand même beaucoup."
JDB

[Shibia]

Un égoïste doublé d'un égocentrique surtout.

[ubikD]

Il a dû se faire hacker par Macron, c'est dans l'air du temps. ^^

[lonesome]

Le grand écrivain de sf de gôche" qui tient un discours purement libéral (style darwinisme social).

[Razheem L'insensé]

Y'a au moins une phrase de vraie, accordons-lui ça.

[lonesome]

bien sûr que certaines choses sont justes mais de quelle autorité morale (si ce n'est que ses chiffres de vente) se targue-t'il pour distribuer droit de vie ou de mort sur des auteurs qui réussissent moins bien que lui. Pour moi Pierre Pelot ou Thierry di Rollo (pour ne citer que deux écrivains qui ont annoncé renoncer d'écrire faute de succès) valent mille fois plus que lui; Pelot a connu une notoriété et un succès critique qui n'ont pu lui assurer malheureusement une retraite bien mérité, il a continué à écrire et se malgré des pépins de santé et une lassitude qui ont fini par avoir raison de son envie.
Pour quelle raison les écrivains (les artistes dans une mesure plus large) n'aurait pas le droit de défendre leur bifteck tout autant que les restaurateurs, les coiffeurs ou autre ?
Non, pouvoir créer n'est pas un privilège. Cette vieille antienne de la culture privilégiée qui devrait fermer sa gueule est le propre d'une certaine droite décomplexée même.

[Razheem L'insensé]

Non, mais j'essayais de trouver un truc de vrai au moins pour sauver le naufrage hein, mais je crois que tout le monde connaît déjà mes positions sur le Monsieur depuis Les Furtifs ^^

Et j'échange un seul Di Rollo contre tous les Damasio, cela va sans dire.

[lonesome]

oui je sais,mon énervement n'était pas dirigé contre toi, mais le bonhomme m'était encore sympathique (je n'ai pas lu Les Furtifs) mais tenir un tel discours (et surtout en ce moment avec la crise du covid et le scandale du rapport racine réduit à peau de chagrin ) dévoile un côté désagréable du personnage.

[Aldaran]

Du coup, j'ai envie de suggérer un titre pour le prochain Damasio qui sortira dans une ou deux décennies : Les Essentiels.
C'est gratos, je ne me battrai pas pour des droits.

[Weirdaholic]

Ben moi j'aime beaucoup Alain Damasio (Les Furtifs inclus, à cause du travail sur la langue, magistral), mais là, j'ai un peu de mal avec ses propos (JDB steuplé, dis-moi que tu les as inventés ! ^_^).

Je suis d'accord sur le fait que beaucoup d'auteurs (souvent des gros vendeurs d'ailleurs, ML, GM, BW, MC, je pense à vous !) n'ont pas le moindre besoin vital d'écrire (au sens de Rilke) et ne se renouvellent pas d'un iota, mais même compte tenu de ça, il est clair que le système actuel de rémunération des auteurs est merdique (pour rester poli), et un activiste comme Alain Damasio devrait le voir.

Je ne parle même pas de la consternante équation créateur = privilégié (on fait le même coup avec les fonctionnaires, et c'est tout aussi ridicule). Les privilèges, faut-il le rappeler, ont été aboli dans la nuit du 4 août 1789... ^_^

(Au passage, merci lonesome de me rappeler l'existence de Thierry Di Rollo, il fait partie des auteurs que je me promets toujours d'essayer sans jamais parvenir à trouver le bon bouquin pour attaquer...T_T)