Harcèlement sexuel dans l'édition
- Lucie Chenu
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- Albumine Tagada
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Re: Harcèlement sexuel dans l'édition
Au contraire, je pense qu'il y a vraiment besoin de ça ! Si ça peut contribuer à lever le flou entre éditeur et auteur, cette relation souvent déséquilibrée où l'affectif vient souvent se nicher, ça ne peut qu'être bénéfique. Plus ça va, plus je me dis que ça valide le principe des agents "à l'américaine" : des entités purement négociatrices qui font tampon entre auteur et éditeur, avec pour effet de "professionnaliser" un peu la relation.
Re: Harcèlement sexuel dans l'édition
Albumine Tagada a écrit :Au contraire, je pense qu'il y a vraiment besoin de ça ! Si ça peut contribuer à lever le flou entre éditeur et auteur, cette relation souvent déséquilibrée où l'affectif vient souvent se nicher, ça ne peut qu'être bénéfique. Plus ça va, plus je me dis que ça valide le principe des agents "à l'américaine" : des entités purement négociatrices qui font tampon entre auteur et éditeur, avec pour effet de "professionnaliser" un peu la relation.
Pardon mon point d'ironie n'est pas ressorti correctement xD... Evidemment qu'il faut que ça sorte ! Ce que je trouve déplorable c'est que ce genre de comportements ternit encore plus l'image du milieu qui est déjà en souffrance, c'était plutôt ça que je voulais transmettre ^^
...σαρκοφάγο φυτό...
Re: Harcèlement sexuel dans l'édition
Oui, ça part d'une bonne intention, le principe des agents « à l'américaine ». Mais est-ce vraiment une solution ?
Qui va rémunérer ces agents et ceux-ci seront-ils eux-même à l'abris des porcs ? M'est avis que, dans le monde d'après, Marsan n'acceptera de travailler qu'avec des agentes.
Parce que j'ai le sentiment qu'il sera toujours là, une fois l'ouragan calmé. Ce sera comme dans le monde d'avant où des tas d'autrices et d'auteurs savaient déjà reconnaître un porc et choisissaient de faire affaire avec lui pour des raisons aussi légitimes que d'autres.
C'est un peu comme croire qu'un bracelet d'éloignement va régler le problème des violences faites aux femmes, quoi. Ça peut rassurer (légèrement) mais ça ne résout rien.
De ma fenêtre, il semble facile de deviner qui va subir les conséquences : ceux et celles qui écrivent. D'ailleurs, elles et ils les subissaient déjà mais personne n'en parlait. Je souhaite me tromper lourdement mais je n'ai pas l'impression que cette histoire amènera au boycott et à la chute de la maison Marsan.
Qui va rémunérer ces agents et ceux-ci seront-ils eux-même à l'abris des porcs ? M'est avis que, dans le monde d'après, Marsan n'acceptera de travailler qu'avec des agentes.
Parce que j'ai le sentiment qu'il sera toujours là, une fois l'ouragan calmé. Ce sera comme dans le monde d'avant où des tas d'autrices et d'auteurs savaient déjà reconnaître un porc et choisissaient de faire affaire avec lui pour des raisons aussi légitimes que d'autres.
C'est un peu comme croire qu'un bracelet d'éloignement va régler le problème des violences faites aux femmes, quoi. Ça peut rassurer (légèrement) mais ça ne résout rien.
De ma fenêtre, il semble facile de deviner qui va subir les conséquences : ceux et celles qui écrivent. D'ailleurs, elles et ils les subissaient déjà mais personne n'en parlait. Je souhaite me tromper lourdement mais je n'ai pas l'impression que cette histoire amènera au boycott et à la chute de la maison Marsan.
- Thomas Day
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Re: Harcèlement sexuel dans l'édition
Albumine Tagada a écrit :Au contraire, je pense qu'il y a vraiment besoin de ça ! Si ça peut contribuer à lever le flou entre éditeur et auteur, cette relation souvent déséquilibrée où l'affectif vient souvent se nicher, ça ne peut qu'être bénéfique. Plus ça va, plus je me dis que ça valide le principe des agents "à l'américaine" : des entités purement négociatrices qui font tampon entre auteur et éditeur, avec pour effet de "professionnaliser" un peu la relation.
Ah mais je suis d'accord avec @Fran, @Meor et toi, il faut que ça sorte... Mais j'ai peur que ce ne soit pas les agresseurs (d'autres noms hors Marsan commencent à circuler) qui payent,mais les victimes qui l'ont ouvertes.
Et aux US/UK, y a eu aussi des problèmes avec les agences. Pas sure que ça change, pour ce point particulier, beaucoup de choses.
De l'autre côté des livres
if wishes were fishes we'd all cast nets
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Re: Harcèlement sexuel dans l'édition
Actualitté et son sens légendaire de la précision. Au moins, Mediapart y a qu'une photo donc pas de quiproquo.
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Re: Harcèlement sexuel dans l'édition
Ah, ah ! J'avais aussi repéré La Planète du bonheur.
- Albumine Tagada
- Radieux
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Re: Harcèlement sexuel dans l'édition
Par rapport aux agents, ce n'est évidemment pas la panacée (d'autant qu'ils ponctionnent les revenus des auteurs)... mais c'est pour le moment le seul moyen d'établir une certaine distance entre l'éditeur et les auteurs, et de bien faire le distingo entre la relation de travail pure et les éventuelles amitiés/liaisons qui peuvent advenir, sans que l'une affecte (trop) l'autre.
Quant aux conséquences, je ne souhaite vraiment pas la chute ni même un boycott de Bragelonne, loin de là. Les auteurs - francophones ou étrangers - et les équipes n'ont pas à subir les errements du patron (mais je suis probablement partial, puisque j'ai traduit pour eux !). En revanche, on peut a minima s'attendre à une mise en retrait/démission du boss.
Pour les victimes, ne fréquentant pas le milieu ni les salons, je ne me rends pas compte à quel point elles peuvent s'exposer en s'exprimant. Ça devrait plutôt les protéger, non ? Les éditeurs sont si soudés que ça ?
Quant aux conséquences, je ne souhaite vraiment pas la chute ni même un boycott de Bragelonne, loin de là. Les auteurs - francophones ou étrangers - et les équipes n'ont pas à subir les errements du patron (mais je suis probablement partial, puisque j'ai traduit pour eux !). En revanche, on peut a minima s'attendre à une mise en retrait/démission du boss.
Pour les victimes, ne fréquentant pas le milieu ni les salons, je ne me rends pas compte à quel point elles peuvent s'exposer en s'exprimant. Ça devrait plutôt les protéger, non ? Les éditeurs sont si soudés que ça ?
Re: Harcèlement sexuel dans l'édition
Albumine Tagada a écrit :Par rapport aux agents, ce n'est évidemment pas la panacée (d'autant qu'ils ponctionnent les revenus des auteurs)... mais c'est pour le moment le seul moyen d'établir une certaine distance entre l'éditeur et les auteurs, et de bien faire le distingo entre la relation de travail pure et les éventuelles amitiés/liaisons qui peuvent advenir, sans que l'une affecte (trop) l'autre.
Quant aux conséquences, je ne souhaite vraiment pas la chute ni même un boycott de Bragelonne, loin de là. Les auteurs - francophones ou étrangers - et les équipes n'ont pas à subir les errements du patron (mais je suis probablement partial, puisque j'ai traduit pour eux !). En revanche, on peut a minima s'attendre à une mise en retrait/démission du boss.
Pour les victimes, ne fréquentant pas le milieu ni les salons, je ne me rends pas compte à quel point elles peuvent s'exposer en s'exprimant. Les éditeurs sont si soudés que ça ?
Pour toutes ces interrogations, je te renvoie à cette merveilleuse BD cruellement drôle :Literary Life: Scènes de la vie littéraire, et je ne vois aucune raison pour laquelle le milieu littéraire et éditoriale français serait moins entremêlé que le milieu littéraire et éditorial britannique (d'autant que dans l'imaginaire, ils sont souvent internationaux).
De l'autre côté des livres
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