Harcèlement sexuel dans l'édition

[Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire]

Poignante réaction au droit de réponse de Marsan.

À la fin de sa communication, Stéphane Marsan brise mon anonymat avec l’élégance qu’on lui connaît désormais. En citant ma maison d’édition, il s’est assuré une réaction : aujourd’hui, chez Albin Michel, tout le monde sait que j’ai témoigné sous le pseudonyme de Jeanne. Cet accueil réservé à mon début de carrière est, pour tous les acteurs de l’édition, une injure déguisée en connivence.

Il pense que vous lui ressemblez. Il sollicite votre complicité. Il s’attend à ce qu’une fois au courant, ses confrères s’affolent de voir une autrice parler et rompre le pacte tacite. Mais il oublie que partout, des hommes et des femmes solidaires s’investissent pour rendre le monde meilleur. Y compris dans l’édition.

https://actualitte.com/article/100126/t ... se-devoile

L'article complet me semble contenir plusieurs points intéressants qui permettent de replacer les pratiques de harcèlements dans le contexte plus large des rapports de force éditoriaux.

Le premier roman de Marguerite Imbert, Qu’allons-nous faire de ces jours qui s’annoncent ? a paru en février dernier, en littérature générale chez Albin Michel.
Le prochain, Les Flibustiers de la mer chimique, paraîtra chez Albin Michel Imaginaire.
En plus d'être courageuse, cette jeune femme a un talent fou. Elle a l'audace, l'énergie créatrice d'une Virginie Despentes ou d'une Catherine Dufour.

GD

[Bruno78]

Le prochain, Les Flibustiers de la mer chimique, paraîtra chez Albin Michel Imaginaire.

Titre extrêmement intrigant !

[JDB]

Pétition: cap des 500 signatures passé.
JDB

[JDB]

Cap des 500 signatures dépassé, donc, et Lionel Evrard fait une mise au point.
JDB

[captain penobo]

La lecture de l'article ACTUALITE et le témoignage de l'autrice appellent de ma part une réaction alors même que par essence j'évite de participer aux échanges sur ce type de sujets dit de société... il n'y à que des coups à prendre si l'on exprime un avis divergent de la ligne directrice

En préambule pour éclairer mon ressenti je me dois de parler de 2 expériences de vie et de mon comportement / réaction vis à vis d'agression physiques vécues par des femmes, dont j'ai été témoin- je parle de coups et blessures et pas de sms graveleux ou de regard lubrique dans un décolleté !
Je suis intervenu par 2 fois (non sans conséquences pour mon intégrité) pour mettre un terme à des coups portés à des femmes par ce que l'on l'on peut vraiment nommer des prédateurs- couple en vrille dans mon immeuble et agression dans la rue...
Ces femmes agressées ont souffert physiquement des coups portés avant que je ne mettre un terme aux misérables comportements de pauvres types portés par la suffisance médiocre de leur supériorité musculaire...
Les coups et blessures cela fait mal, VRAIMENT - rien à voir avec les petites contrariétés d'une insulte ou d'une parole humiliante (même si ce n'est jamais agréable)
Quinquagénaire, hétéro j'ai bénéficié d'une éducation old school, qui peut paraître ringarde aujourd'hui, mais qui m'a toujours conduit à ne jamais tolérer qu'une femme soit violentée !

Alors lire le débordement émotionnel que provoque le témoignage de cette autrice m'irrite quelque peu
toujours le même postulat que l'on retrouve dans les milieux "culturels & artistiques" - fragilité créative, sensibilité exacerbée, don de sa créativité, naïveté bienveillante, qui concourent à une posture de victime avant même d'être agressé...
Et l'agression verbale, si désagréable et désarmante soit elle, n'est qu'une forme mineure d'un rapport de force que veut établir un lourdaud (et je ne reprend pas le terme prédateur, par trop galvaudé !)
On doit répliquer au verbe par le verbe et le cas échéant on reprend son manuscrit (sa demande de stage, sa demande de promotion, ou autres aspirations légitimes) et on claque la porte. L'intégrité physique n'est pas en jeu, juste sa fierté, et on en guérit, alors qu'un traumatisme corporel laisse d'autres séquelles bien plus profondes...
Comme zéro n'est pas égal à un, tout ne se vaut pas.
Voilà pour mon petit coup de gueule, qui va forcément en irriter sur ce forum...

[Erwann]

Oui, tout ne se vaut pas, et on pourrait dire que, sur une échelle qui va de Bisonours à Harvey Weinstein, il y a de la marge. Mais le problème ici va quand même au-delà d’egos froissés…

[Lucie Chenu]

Ah, vous en êtes à compter et décider qui a vraiment mal ?
"Je n'ai pas subi de pression de la part de mon employeur, donc ça ne compte pas."
Félicitations !

[Cédric Jeanneret]

Le problème ici n'est pas tant un problème d'égo blessé, mais plutôt que Marsan a (avait ?) un pouvoir très important dans le milieux de l'édition de l'Imaginaire.

Se le mettre à dos c'est prendre le risque de ne pas pouvoir publier / travailler dans l'Imaginaire (voir dans l'édition) en France.

Donc ce n'est pas aussi simple qu'un égo blessé.

De plus la souffrance psychique est une réalité qui peut faire très mal aussi et qui dépend en partie des individus et de leurs vécus.

[Shibia]

Donc parce qu'il n'y a pas eu de violences physiques avérées, c'est pas grave ?
Donc on va dire que toute forme de harcèlement (ou de bizutage) qu'il soit sexuel ou non, du moment qu'on ne porte pas de coups, c'est pas grave et on les sort du Code pénal ?
Et après ? Une baffe ça va, pas de quoi en faire un drame ? Oh, c'est bon elle (ou il) dormait, elle (ou il) s'est rendu compte de rien ?

En l'occurrence, le problème n'est pas qu'un ego blessé, le problème est aussi de survie économique : un homme a abusé de sa position de pouvoir pour imposer un comportement odieux à des femmes qui dépendaient de lui (ou allaient en dépendre dans le cas d'autrices) professionnellement.
Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans le problème que pose un tel comportement ?

(PS : désolée pour les différentes modifs et fautes)

[Lorhkan]

Pas mieux que mes camarades au-dessus, sur l'abus de pouvoir/position dominante de Marsan, l'impact psychologique qui peut être très profond, et le fait de ne rien négliger sous le prétexte qu'il n'y a pas eu de violence physique.
L'idée c'est quand même de faire cesser ces comportements, violents ou pas. On ne peut pas les laisser passer en disant qu'il y a plus grave (physiquement) et que donc, sous-entendu, ce n'est pas bien méchant...