(Edit : je rédigeais en même temps qu'Erispoe, il semblerait)Je sors de ma réserve pour un truc qui n'est pas forcément lié à son auteur, ici, mais une notion que j'ai pu lire dans des discussions sur le sujet et sur laquelle je souhaite étayer un truc:
Le "
déballage sur la place publique" est dérangeant, oui, car il révèle, il force à voir ce qu'on aimerait sans doute mieux ignorer.
Mais il est nécessaire et parfois même unique moyen de démarrer une dénonciation réelle ce type de comportement. Voire un acte préventif. La preuve : combien d'entre nous le savaient mais ne savaient que faire? Désormais l'info est publique. Désormais nous pourrions agir, et aussi : la conversation existe. Et elle ne se limite pas aux agissement cités dans le papier de Médiapart.
Personne n'est forcé de s'impliquer, chacun peut bien décider de discuter en privé, de s'insurger en public, d'ajuster ses comportements, ou d'ignorer l'ensemble des micro agressions et agressions nommées un peu partout depuis des années (et on le sait, c'est une opinion majoritaire de n'en rien faire, sinon le monde n'en serait déjà que bien différent et nous autres n'aurions pas la sensation épuisante de nous époumoner).
Le "déballage sur la place publique" il arrive quand on se sent réellement inaudible et impuissante, et quand on n'a vraiment plus grand chose à perdre.
(notons : j'ignore royalement le côté pénaliste et légaliste, la prise en charge des plaintes pour harcelement, violences etc étant ce qu'elle est, on ne jetera la pierre à aucune femme ne souhaitant pas confier ainsi son témoignage à la police, au besoin, je vous encourage
à lire ce rapport sur la prise en charge des plaintes, et si vous aimez les fictions percutantes
ce court roman de Mathilde Forget récemment paru chez Grassetvous fera mieux comprendre l'horreur que cela peut être, de porter plainte après (ici) un viol.)
Je repars dans ma réserve.