Lucie Chenu a écrit :Caliban a écrit :il suffirait de rappeler les démonstrations correspondantes pour que l'immense majorité de la communauté scientifique les admette sans difficulté
Tu sais à quoi cet argument me fait penser ? A l'immense majorité de la communauté scientifique qui, pendant des années, a affirmé haut et fort que, non, les bactéries ne "devenaient" pas résistantes aux antibiotiques, et aux millions de morts (33 000 par an en Europe actuellement) que ces cons ont causé et causent encore.
Il faut dire que les études expliquant le phénomène et le prouvant étaient publiées dans le ghetto des
biomolecular or genetic studies.
Tu es mieux placée que moi pour évaluer la scientificité de la biologie moléculaire, et des résultats publiés dans ces journaux, que je serais bien incapable d'évaluer.
Cela dit,
1/ Pour ce que j'en sais, Francis Crick était parfaitement rigoureux et explicite lorsqu'il a défini le "dogme central de la biologie moléculaire" : ce n'était qu'une première approximation pour commencer à explorer le domaine, une linéarisation que quiconque avait compris son Darwin savait abusive. Qu'il ait ensuite fallu un demi-siècle pour passer à l'épigénétique, et que des générations de crétins surdiplômés aient pu prendre le terme au pied de la lettre, sans revenir à la littérature primaire ni imaginer que Crick ait pu manier l'ironie, et qu'on ait trop souvent enseigné ledit "dogme" en tant que tel, laisse un peu rêveur. (je renonce à trouver un équivalent français de
cautionary tale...)
2/ L'épisode actuel du COVID fournit, me semble-t-il, une clef explicative : le discours proprement scientifique sur le virus (qui existe ; mais qui a entendu parler des recommandations du "comité CARE" de Barré-Sinoussi, par exemple ?) a été totalement occulté par les déclarations fracassantes du soi-disant "Conseil Scientifique", qui n'était pratiquement composé que de médecins).
Avec les libertés individuelles, l'une des grandes victimes de cette crise sanitaire, c'est la science, à laquelle on a systématiquement attribué les revirements et les affirmations foireuses successives des toubibs et des politicards — les succès étant, eux, sans problème revendiqués par les même médecins en tant que tels (même lorsqu'il s'agissait de triomphes d'ingénieurs...).
En tout cas, ce genre de dérapage ne remet pas en cause l'importance de rester vigilant sur les bonnes pratiques scientifique, bien au contraire !