Bon, pour ma part la chronique en avant-première d'Apophis m'avait convaincu.
Le temps de boucler ma lecture et de rédiger ma propre chronique, je peux dire que j'ai pris une claque monumentale.
Romain Lucazeau nous livre une œuvre de science-fiction exceptionnelle, démesurée et épique. Une claque monumentale de Sens of Wonder et d’ambition qui permet à l’auteur d’aller jouer dans la même catégorie que les grands auteurs anglophones du genre et le tout en seulement 250 pages. Cela est d’autant plus bluffant qu’il ne s’agit que de son deuxième roman (sans compter une dizaine de nouvelles). Et en plus c'est franchement accessible pour une hard-SF de ce niveau.
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La Nuit du faune, Romain Lucazeau
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Re: La Nuit du faune, Romain Lucazeau
« La tombe est vide le héros s’éveille. »
Re: La Nuit du faune, Romain Lucazeau
Apophis a écrit : de MON point de vue, c'est parfaitement accessible et très bien vulgarisé
Cette vulgarisation, paradoxalement, altère l'expérience de lecture de mon point de vue. Le moindre phénomène physique, forme de vie ou une construction apparaissant dans le livre donne systématiquement lieu à une explication. Finalement, les trois noirs, les étoiles à neutrons, l'expansion de l'univers sont le produit d'une volonté. Je trouve que ça retire du mystère, puisque pratiquement plus rien dans l'univers n'a de caractère contingent. Même l'apparition de la vie perd de son exceptionnalité puisque tous les lieux où se rendent les personnages sont habités d'une façon ou d'une autre (même la Lune puisqu'il y a toujours une IA active). J'aurais bien aimé un passage sur Vénus, soeur de la Terre dont le destin s'est joué à peu de chose pour qu'elle soit également vivable, ou la description de ruines d'un empire s'étendant sur des milliers de monde.
Dans le chapitre 10, quand ils sont dans le système de l'ancienne capitale régionale du Condominium, ils y trouvent une sorte de lune noir d'obsidienne, sans utilité apparente. Sur le moment je me suis dit, enfin quelque chose d'immense, étrange et sans réponse. Et puis un peu plus tard dans le chapitre, l'explication est donnée. Quel gâchis...
À mon sens, le vertige ne peut venir que de l'immensité des échelles de temps et d'espace, cela découle également d'une impossibilité de connaître ou comprendre. Le fameux Observateur a la fin m'a ainsi moins fasciné que l'étrange labyrinthe sur la planète Lemnos dans L'homme dans le labyrinthe de Robert Silverberg où il n'est jamais indiqué pourquoi cette construction a été édifiée ni ce qu'il est advenu de ses bâtisseurs. J'aurais ainsi aimé voir des monuments ou réalisations de certaines civilisations passés ou présentes, dont la raison d'être, le fonctionnement ou l'utilité soit étanche à toute tentative d'analyse. En plus, cela aurait appuyé le changement d'Astrée dont la connaissance l'accable, en renouant justement avec la curiosité, sentiment qui lui était devenu inconnu parce qu'elle savait justement tout de l'univers.
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Re: La Nuit du faune, Romain Lucazeau
Le Nocher des livres a écrit :Lire La nuit du faune a donc été pour moi une expérience, en ce sens que ce roman m’a forcé à sortir de ma positions confortable et ronronnante de lecteur. Il m’a fallu m’adapter (un peu) et cela, je ne le regrette aucunement. J’ai totalement adhéré, ensuite, aux choix de l’auteur et me suis laissé emporter par son talent de conteur et sa prose riche et précise.
La Nuit du faune de Romain Lucazeau chez le Nocher des livres.
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Re: La Nuit du faune, Romain Lucazeau
Philémont a écrit : [...] Romain LUCAZEAU est doté d'une très belle plume qui fluidifie la lecture. Certes les notions purement scientifiques et philosophiques pourront demeurer obscures au commun des lecteurs, mais l'essentiel du propos est toujours éclairé par une prose, confinant souvent à la poésie, d'une rare subtilité. Pour cela La nuit du faune installe définitivement Romain LUCAZEAU parmi les auteurs à suivre, et peut-être pas uniquement dans le microcosme de la Science Fiction tant les thématiques abordées sont universelles.
La Nuit du faune de Romain Lucazeau dans la bibliothèque de Philémont.
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Re: La Nuit du faune, Romain Lucazeau
Hubert Prolongeau a écrit :Il est bon de ne pas toujours manger la même chose. Après le très roboratif Latium, énorme pavé en deux volumes qui avait été l’une des révélations de l’année 2016, Romain Lucazeau nous offre presque une friandise : 250 pages contre 900, et un regard tourné vers Voltaire plus que vers Leibniz et Corneille, qui ont inspiré Latium.
La Nuit du faune de Romain Lucazeau dans Télérama, un article réservé aux abonnés signé Hubert Prolongeau.
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Re: La Nuit du faune, Romain Lucazeau
bookinette a écrit :Il y a tant de descriptions vivantes et étonnantes, de trouvailles, d'idées, de réflexions dans ce roman qu'il est impossible d'en faire un inventaire, c'est un livre que je suis sûre de relire pour dénicher les détails, les références à côté desquels je suis forcément passée.
(Bonne idée !)
La Nuit du faune de Romain Lucazeau chez Bookinette.
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Re: La Nuit du faune, Romain Lucazeau
Bonjour à tous,
Je me joins au concert de louange pour ce livre franchement épatant.
Alors, je ne vais pas me coltiner tous les échanges sur le AmphigouriqueGate, mais si j'en comprends la teneur, on reproche parfois à l'auteur de faire un peu d'esbrouffe. mmmh, c'est possible, certains passage auraient peut-être gagné à moins d'effets de manches, surtout dans le premier tiers...
Mais bon, ce serait chipoter. Le texte est de très très haute tenue, assez exigeant mais sans faire dans l'expérimental, il promet et tient ses promesses. Pour moi, sans doute le meilleur truc de SF lu cette année !
J'attaque Wijdigo, mais avec la peur d'avoir peur, car mon petit coeur est sensible.
Belle continuation à AMI !
Rémi
Je me joins au concert de louange pour ce livre franchement épatant.
Alors, je ne vais pas me coltiner tous les échanges sur le AmphigouriqueGate, mais si j'en comprends la teneur, on reproche parfois à l'auteur de faire un peu d'esbrouffe. mmmh, c'est possible, certains passage auraient peut-être gagné à moins d'effets de manches, surtout dans le premier tiers...
Mais bon, ce serait chipoter. Le texte est de très très haute tenue, assez exigeant mais sans faire dans l'expérimental, il promet et tient ses promesses. Pour moi, sans doute le meilleur truc de SF lu cette année !
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Re: La Nuit du faune, Romain Lucazeau
Rémi a écrit :Je me joins au concert de louange pour ce livre franchement épatant.
Ah, je suis bien content que ça t'ait plu.
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