Hachette lance le Rayon Imaginaire

[Erwann]

La personne qui a conçu les couvertures n'a surement pas suivi de formation sur les handicaps visuels ou l'autisme...

Est-ce que tu pourrais expliquer davantage ?

[Lhisbei]

La même Alix E Harrow que celle du Guide sorcier de l'évasion : Atlas pratique des contrées réelles et imaginaires (nouvelle parue dans Bifrost 99) ceci dit en passant.
Et Stéphanie Nicot annonce que l'autrice sera aux Imaginales d'automne du 14 au 17 octobre 2021

[Sigis]

La personne qui a conçu les couvertures n'a surement pas suivi de formation sur les handicaps visuels ou l'autisme...

Est-ce que tu pourrais expliquer davantage ?

Ca m'intéresse aussi.

[John Shooter]

Est-ce que tu pourrais expliquer davantage ?

Ca m'intéresse aussi.

Bien sûr, avec plaisir!
Alors, déjà, je précise que je suis chargé de l'accueil des publics en situation de handicap dans mon SCD. J'ai donc suivi une formation en ce sens (ce qui m'a ouvert les yeux sur beaucoup de choses que je ne soupçonnais pas - ou dont je n'avais pas la moindre idée - sur le handicap au sens large) et je travaille en collaboration avec l'association Handisup qui accueille, encadre et assiste les étudiants en situation de handicap au niveau du Campus.
Et donc, au niveau des affichages et de la signalétique(*), notre attention a été attirée sur le choix des polices de caractères, des couleurs et des contrastes en me donnant en contre-exemple...
... une des affiches de nos bibliothèques proposant de répondre à un questionnaire de qualité (ça ne s'invente pas!).

En effet, la juxtaposition ou la superposition de caractères et de motifs géométriques, par exemple, peut être visuellement agressive pour une personne déficiente visuelle, atteinte de certaines formes d'autisme ou pour certains dys-.
Comme m'expliquait mon interlocutrice, pour certains autistes, essayer de lire une affiche, un panneau, trop criards ou avec des contrastes mal pensés équivaut à essayer de dévisager un conducteur qui roule vers vous en plein phares.

En l’occurrence, les couvertures du Weiss ou du Shelley sont illisibles pour certaines personnes handicapées.
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(*) Idem pour la ponctuation de l'écriture inclusive, qui ajoute des obstacles à la lecture pour de nombreux dys- et autistes.

[Sigis]

Est-ce que tu pourrais expliquer davantage ?

Ca m'intéresse aussi.

Bien sûr, avec plaisir!

Merci. Et effectivement, je ne sais s'il existe la moindre formation à ce sujet dans les écoles de graphisme. Dans le secteur de l'éducation, de ce que j'en vois, ça bouge, doucement...

[John Shooter]

Dans le secteur de l'éducation, de ce que j'en vois, ça bouge, doucement...

Oh, oui, actuellement, ça bouge.
Disons que, vu le nombre d'étudiant(e)s en situation de handicap à l'Université, ça prouve qu'ils ou elles ont réussi à passer le cap de la primaire, du collège et du lycée. Et ça, c'est très positif!
Un seul exemple: sur le Campus de Mont-Saint-Aignan, Handisup recense 180 étudiant(e)s autistes (qui se sont signalés comme tel), de L1 jusqu'au Doctorat. Et, pour la très, très grande majorité d'entre eux, rien ne permet de les distinguer. Ils/elles sont parfaitement intégré(e)s.

[Jean-Yves]

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(*) Idem pour la ponctuation de l'écriture inclusive, qui ajoute des obstacles à la lecture pour de nombreux dys- et autistes.

Il y a des études ? En effet, c'est l'argument largement mis en avant par une partie de la frange réactionnaire (je ne te vise pas) mais à chaque fois qu'on demande une preuve... rien.
L'argument par quelques exemples ne me convient pas, car j'ai des contre-exemples dans mon entourage.

[Pyjam]

Moi qui ne suis ni homme ni femme, ni femme ni homme, ni homme et femme, ni femme et homme, je ne me reconnais pas dans l’in·écriture in·exclusive. Et jamais le·a·s révolutionnaire·e·s ne sont capable·e·s de m’expliquer comment on écrit « les gens  » dans leur système . « gens » étant un·e mot·e in·exclusivement·e féminin·e, c’est de la discrimination anti-mâles. Il·el·le faut cesser de l’employer.

[Erwann]

Pyjam, l'écriture inclusive, c'est un peu plus que les points médians : ce sont aussi des formules englobantes, des termes épicènes ou la double flexion (du genre "mesdames et messieurs"), dont l'usage est absolument indolore ;-)

[Pyjam]

« Mesdames et Messieurs », c’est compréhensible. Mais « tous » signifie « tout le monde » sans distinction de sexe. Dire « toutes et tous » n’a donc pas lieu d’être. Et cette formule est réactionnaire en ce qu’elle impose une vision binaire des genres et de la sexualité dans une époque qui voudrait promouvoir la diversité et la tolérance.
Pour bien connaître la question des conlangs, toutes celles en cours de développement ou achevées récemment s’appliquent à gommer toute distinction de genre, et non pas à les exacerber comme le fait l’écriture inclusive.
Cette démarche est compatible avec celle des mouvements féministes américains qui souhaitent la disparition de la féminisation des noms de métier (tels que « actress » au profit de « actor »), seul moyen de garantir la neutralité par rapport aux genres.

Les promoteurs de l’écriture inclusive souhaiteraient imposer un système bancal et inélégant qui va à l’encontre du but recherché. On voit comme certains traitent de « réactionnaires » ceux qui ne partagent pas leur « vision » du monde.

Vous voulez être révolutionnaires ? Militez pour l’emploi de pronoms nouveaux et neutres, plutôt que pour un système de graphie foireuse qui ne peut susciter que l’hostilité et que vous souhaiteriez imposer par la force et l’intimidation.