Tout à fait d'accord avec le dernier post de Scifictif. Cela dit, je pense que l'intervention de M. Girard n'est pas une façon de se défendre d'une agression mais une explication des causes du problème. Donc AC a eu raison de dire à voix haute ce que d'autres ont pensé sans le dire pour que M. Girard puisse expliquer ce qui s'était passé et rassurer les lecteurs sur le fait que c'était ponctuel et pas une baisse de vigilance de l'équipe sur la qualité de la revue.
Donc AC n'a pas à s'excuser selon moi. M. Girard a bien fait de répondre. Quant à ceux qui sont intervenus pour dire qu'ils aimaient Bifrost, ce n'était pas une réaction à une agression, juste un message de soutien pour dire qu'ils comprenaient le boulot derrière et "pardonnaient" cet écart qui n'avait rien d'habituel.
Enfin bref, pour moi, personne ne s'est fâché.
scifictif a écrit :Isa a écrit :Histoire de passer à autre chose, j'ai lu la nouvelle de Claude Ecken et je l'ai énormément aimée. Pas eu de mal à rentrer dedans malgré mon état de fatigue avancé.
Un seul bémol pour moi, la discussion avec le technicien sur la fin de la nouvelle, un peu trop longue et didactique. Ces éléments auraient gagné à être davantage dispersés plus tôt pour éviter de sortir de l'ambiance oppressante de la nouvelle qui va crescendo. On commence avec un certain malaise face à cette Tatie Danielle aux yeux bridés, puis la nouvelle devient de plus en plus pesante et le malaise ressenti était suffisant, selon moi, pour montrer le piège de la vie "de couple" avec un droïd. Le passage avec le technicien manquait de ce petit quelque chose qui imprègne tout le texte.
Cela dit, la chute était parfaite et d'autant plus glaçante, peut-être, que le lecteur se croyait libéré de cette ambiance étouffante. Donc, une très bonne nouvelle, au final !
Je comprends tes réserves à propos de ce passage avec le technicien, mais pour ma part, j'ai bien aimé cet élargissement du champ qui, d'un drame familiale, nous mène à ces considérations psychosociales sur les relations tourmentées entre humains et droïdes.
J'ai beaucoup aimé l'idée et l'élargissement que tu soulignes. Juste regretté l'absence d'émotions dans ce passage. On aurait pu avoir les mêmes révélations en "écoutant les paroles à travers la fille" par exemple. Pas juste l'exposé mais le sentiment d'effroi que cela peut provoquer chez cette jeune femme d'avoir fait de son mieux pour soulager sa mère et de se rendre compte qu'elle lui a fait du mal. Et pire, que c'est un phénomène général qui touche plein de gens bien intentionnés. En bref, ce qu'il raconte est quelque part aussi glaçant que le reste, mais la façon dont c'est exprimé nous le fait moins ressentir. Peut-être aurait-il fallu que le technicien lui-même souligne davantage le désarroi des inventeurs qui pensaient faire le bien et ont bouleversé ceux qu'ils voulaient aider.
Un beau texte (avec un beau titre fort à propos) sensible, tout en retenue, touchant, mais aussi glaçant comme tu le soulignes.
J'ai oublié de le dire mais j'ai énormément aimé le titre !
Je crois que c'est Claude Ecken qui disait qu'on ne parle bien du présent qu'au futur, et bien entre ego boursouflé, insatisfaction permanente et recherche d'exutoires, vieillissement de la population, isolement des personnes agées et boom des services à la personne, sa nouvelle semble nous entretenir explicitement du présent.
D'ailleurs si la nouvelle se situe au Japon (?), pays réputé pour la place centrale réservée aux aïeux (mais est-ce encore le cas aujourd'hui ?), ce délitement de la cellule familiale narrée dans la nouvelle semble pas mal caractériser la tendance occidentale où les notions de famille et de liens intergénérationnels paraissent de plus en plus désuets.
Tout à fait d'accord avec cette analyse. Quant au Japon, de ce que j'en sais, ils ont cette culture qui pousse au respect des anciens mais, en même temps, elle pousse à l'extrême inverse. À force de trop mettre en avant la force de l'âge, les jeunes se sont sentis un peu écrasés et ont envie de se libérer. Bref, une fois encore une société encore plus schizophrène sur le sujet que les sociétés occidentales. On peut le voir avec des mangas comme Sanctuary (des jeunes qui essaient de redonner une vie à un Japon où le pouvoir est entièrement accaparé par les vieux) et à l'opposé "Tajikarao" magnifique ode à la tradition. Quant à la question de la dépendance de la vieillesse et de la façon de "se débarrasser" des vieux grâce à la technologie, c'était très bien traité dans RoujinZ (du même réalisateur qu'Akira si je me souviens bien).